En breton, le terme Mouden signifie motte. Il désigne généralement une motte castrale ou un tumulus.

Le tumulus de Mouden Bras (la grande motte) est établi durant l’âge du Bronze Ancien, au lieu-dit Er Mouden, dans un champ à 45 mètres d’altitude. Il se situe à 1.5 km au sud-sud-ouest du bourg et 1 km du Trieux. Les deux champs contigus au nord de ce dernier s’appelant Mouden Bihan (la petite motte) et Mouden (la motte) ; il est envisageable que deux autres tumuli aient existé à cet emplacement (aucune fouille ne l’atteste).

Le tumulus de Mouden Bras est fouillé en 1906 par l’abbé Prigent et le commandant A. Martin. A cette date l’édifice est déjà considérablement réduit puisqu’il mesure 1 mètre 30 de hauteur, avant la fouille, sur 25 mètres de diamètre. Lors du pré-inventaire réalisé en 1977 il est mentionné comme étant « fortement arasé ». Aujourd’hui seule la toponymie permet d’attester sa présence.

Les fouilles de 1906 ont permis de mettre au jour un mobilier funéraire conséquent, qualitatif et varié ayant nécessité la mise en œuvre de matériaux rares (or, argent) et ayant fait appel à des techniques de fabrication complexes telle que celle utilisée pour la création d’infimes clous en or incrustés dans les pommeaux/manches d’épée et poignards.

Le mobilier funéraire :

- Huit poignards (dont deux triangulaires et quatre décorés de clous d’or)

- Plus de 5000 petits clous d’or répartis entre les quatre poignards

- Une épée

- Trois petites haches en bronze à petits rebords

- Une grande hache

- Un disque en bronze avec rivet central

- 36 pointes de flèches en silex (18 ogivales longues et 18 ogivales courtes)

- Un polissoir en grès

- Un aiguisoir en schiste

- Au moins trois épingles en argent

- Un dentale (coquillage)

- Deux boîtes en bois qui contenaient certains des objets cités.

Contrairement au mobilier funéraire, la conception de la tombe fait l’objet de peu de description de la part de l’abbé Prigent et du commandant A. Martin. Il semble néanmoins attesté que, sous le tertre, une structure en bois en forme de pointe de lance recouvrait le mobilier funéraire qui n’était pas posé sur un planché surélevé mais directement sur le sol.

La tombe était orientée nord-ouest / sud-est et mesurait 3 mètres 60 de long sur 1 mètre 40 de large.

Sophie LEON dans « Nouvelles données sur les tumulus à pointes de flèche de l'Âge du bronze ancien des Côtes d'Armor » explique que « [...] c'est aux sources et embouchures du Trieux et du Léguer que nous avons rencontré les tumulus aux panoplies funéraires les plus luxueuses. Il faut encore remarquer que le Trieux est, assurément, et cela s'explique par sa taille, la rivière qui a eu le plus d'importance dans le Trégor du Bronze ancien : la présence du tumulus de Pleudaniel, près de son embouchure, de celui de Saint-Adrien non loin du lieu où elle prend sa source, en témoigne. L'implantation de tumulus aux sources et aux embouchures prouvent la mainmise sur la rivière et le contrôle de ce qui y circulait ; ainsi, les tumulus de La Motta à Lannion et du Mouden-Bras à Pleudaniel situés respectivement à 1 km du Léguer et du Trieux. ».

Les résultats complets de la fouille du tumulus ont été publiés dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère – SAF, Cotonnec, tome 34, 1907, pp. 146 à 178.

Le mobilier est en partie conservé au Musée des Antiquités Nationales (M.A.N) de Saint-Germain-en-Laye.