Lors de la Réformation des fouages de 1426 le manoir de Lan Allain (appartenant à Pierres de Botloy, exploité par Eon le Cam) est mentionné.

Il arrive de trouver l’appellation du lieu-dit orthographiée de différentes manières au cours des âges : Lann Allan, Lan Alan, Lann Alan, Lan Allain, Lann Allain, etc.

Du manoir de Lann Alan ne subsiste aujourd’hui que le logis (fortement modifié mais conservant quelques éléments anciens ; quenouilles, poutres, etc.) et le colombier certainement construit au 17e siècle.

La chapelle Saint-Isidore était également associée au manoir de Lann Alan. Aujourd’hui détruite, elle existe encore au 19e siècle. A la Révolution, selon Robert Mouly, son mobilier se constitue de trois autels ornés de statues de bois, trois petites armoires, deux coffres et deux bancs.

Le droit de colombier est un privilège féodal fortement réglementé. En effet, la construction d’un colombier est réservée aux seigneuries qui possèdent au moins 300 journaux de terre, soit 150 hectares. Robert Mouly explique, au sein du cahier de la Presqu’île n°2, que : « […]la superficie moyenne des domaines était de 99 hectares, on conçoit que tous les manoirs ne pouvaient s’octroyer un colombier ».

Le colombier abrite des trous de pigeons du rez-de-chaussée à la naissance de la voûte. Le nombre de boulins n’a pas été défini à Lann Alan mais ce dernier est lié à la richesse du commanditaire et à la surface de terres cultivées. Un boulin ou nichoir correspond à un demi-arpent de terre.

Les pigeons permettaient aux seigneurs un approvisionnement régulier en nourriture (viande et œufs) et engrais (fiente ou colombine).

Une échelle tournante centrale maintenue généralement par une grosse pierre permettait d'atteindre les niches dans lesquelles se trouvaient les œufs et les pigeons.