Marine Devillers a réalisé le recensement du bâti et l'étude des communes de Lanmérin et Trézény (22) dans le cadre de son stage de Master 2 restauration et réhabilitation du patrimoine bâti à l'Université Rennes 2 en 2017 (9 mai - 9 novembre).
- inventaire topographique
- inventaire topographique, Lannion-Trégor Communauté
- (c) Conseil départemental des Côtes-d'Armor
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Lézardrieux
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Commune
Pleudaniel
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Lieu-dit
le Parc
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Cadastre
1952
B2
604
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Dénominationsmanoir, ferme
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Parties constituantes non étudiéescommuns, édifice agricole
La seigneurie du Parc à Pleudaniel possédait jadis un droit de haute (en 1766) et de moyenne (vers 1770) justice qui s’exerçait à l’auditoire de Lézardrieux. Ses armoiries sont d’argent à une fasce de sable, accompagnée de trois coquilles de gueules.
Cette seigneurie dépendait, à l’instar des autres familles nobles de Pleudaniel, de la seigneurie de Botloy-Lézardré. CF : Aveu de 1541 rendu à la seigneurie de Botloy-Lézardré par Rolland de Kerjagu, sieur du Parc et du Runiou, pour le manoir et les dépendances immédiates de la terre du Parc dans la paroisse de Pleudaniel.
La seigneurie du Parc fut la propriété successive de plusieurs familles ; les du Parc, Kerjagu, Tromelin, Hingant et Loz.
Lors de la Réformation des fouages de 1426, Olivier du Parc est mentionné parmi les nobles.
A la fin du 14e siècle, Henry du Parc (1300- ?) épouse Catherine de Troguindy (1300-1418) seule héritière d’un fief qualifié de Vicomté, situé en Minihy, et également héritière de la Roche-Jagu du côté maternel. De cette union, naît Sieur Maurice du Parc-en-Rosnohen et Roche-Jagu (connu sous le nom de Sieur Maurice de Tronguindy. 1321 – 1375).
A l’instar des Botloy-Lézardré, la famille du Parc s’engage aux côtés de Charles de Blois dans la guerre de succession du duché de Bretagne. Maurice du Parc (voir annexe), chambellan de Charles de Blois en 1359, fait partie des 30 chevaliers ayant participé au combat des Trente en 1351. Malheureusement, la défaite de Charles de Blois a de lourdes conséquences sur les seigneurs s’étant ralliés à sa cause puisqu’elle entraîne la destruction du château de la Roche-Jagu (les châteaux des Botloy-Lézardré sont également détruits ; Botloy et Lézardré). Catherine de Tronguindy, alors veuve d’Henry du Parc, obtient l’autorisation du Duc Jean V de reconstruire le château de la Roche-Jagu en 1405.
Sieur Maurice du Parc-en-Rosnohen et Roche-Jagu épouse Jeanne de Plusquellec (1325-1370) vers 1351 avec qui il a une fille ; Dame Jeanne du Parc de Launay et de Crenoles (1365-1441).
Dame Jeanne du Parc de Launay et de Crenoles s’unit à Sieur Rolan V de Guémadeuc (1365-1454) chevalier banneret et chambellan du duc de Bretagne. Ils ont une fille ; Dame Sybille de Guémadeuc de la Roche-Jagu et Troguindy (1380-1430) qui s’unit à sieur Rolland Péan de Grandbois (1395-1442).
Ainsi, les du Parc restent seigneurs de la Roche-Jagu durant deux générations jusqu’à ce que faute d’héritier mâle, ce fief passe dans les mains des Péan.
Tandis que la branche du Parc – Kerjagu est fondue dans Péan puis Acigné et Richelieu, la branche aînée des du Parc est fondue dans Tromelin « d’argent à deux fasces de sable » (en 1598 et en 1691) puis Hingant « De sable à trois épées d’argent, garnies d’or » (suite au mariage de Jean-Baptiste Hingant, seigneur de Kerisac et Kerduel, et de Marguerite de Tromelin, héritière du Parc et Kervégan) puis Loz « de gueules à trois éperviers d’argent, becquetés, membrés et grilletés d’or » (en 1783, suite au mariage de Joseph Marie Loz et de Marie Louise Adelaïde Hingant).
En 1829, selon les états de section du cadastre ancien, le propriétaire du Parc était Emmanuel Kergariou.
Au 14e siècle, Thomas Charles du Parc crée la chapellenie du Parc à Goz Ilis. Au vue de l’importance de ce lieu de culte pour la commune tout au long de l’Histoire ; il est certain que la seigneurie du Parc a joué un rôle essentiel dans la vie de Pleudaniel.
Par ailleurs, entre le manoir du Parc et la chapelle de Goz Ilis existe un lieu nommé Castel Corn qui, selon Robert Mouly, peut renvoyer à l’existence passée d’un château ayant appartenu à la seigneurie du Parc (situation géographique idéale).
Le manoir du Parc situé au nord-est du bourg a aujourd’hui disparu.
En 1904-1908 (carte postale) et 1929 (dessin de Frotier de la Messelière) son architecture semble issue pour partie du 16e siècle, en ce qui concerne la façade arrière (tour et appentis), et de la fin du 18e siècle en ce qui concerne l’entrée du domaine et la façade principale du logis (remontage). Il est probable que les éléments construits à la fin du 18e siècle l’aient été suite au mariage des Hingant et Loz qui a lieu en 1783 (en attestent les piliers d’entrée armoriés des armes en alliance des Hingants et Loz).
Encore habitable en 1914 il est décrit comme étant en ruines en 1932.
La métairie noble qui lui est accolée a fait l’objet de nombreux remaniements depuis 1829.
A ce manoir étaient associés un certains nombres d’édifices :
- La chapelle du Parc, dite chapel ar spillou, détruite au XXème siècle (selon René Couffon). Spillou signifiant épingle en breton il n’est pas étonnant que les offrandes présentées au saint de cette chapelle soient des épingles jetées, au travers d’un grillage, dans le sanctuaire.
- La chapelle de Goz Ilis qui fut, à l’instar des autres chapelles de la commune, vendue en tant que bien national lors de la Révolution. Elle porte les armoiries du Parc (aujourd’hui peu visibles)
- A priori le manoir de Kergrist dont il ne reste aujourd’hui que peu d’éléments originels.
- La métairie noble de Kergouzien
- Deux moulins : celui du Parc au nord du manoir (en ruines) et celui de Huon à l’ouest (dans un état fortement modifié) (CF : un aveu rendu à la seigneurie de Botloy-Lézardré, en 1541, par Rolland de Kerjagu, sieur du Parc et du Runiou pour le manoir et les dépendances immédiates de la terre du Parc, dans la paroisse de Pleudaniel en fait mention).
L’union, à la fin du 14e siècle, d’Henry du Parc et Catherine de Troguindy, seule héritière d’un fief qualifié de Vicomté situé en Minihy-Tréguier a laissé des traces au sein de la demeure dite « Chapellenie Saint-Yves » en Minihy-Tréguier. En effet, les armoiries de la seigneurie du Parc sont observables sur le linteau de la cheminée de la salle basse du rez-de-chaussée ainsi que dans l’une des chambres du premier étage.
L’union, en 1783, de Joseph Marie Loz et de Marie Louise Adelaïde Hingant a elle aussi laissé des traces. En effet, le manoir de Kergrist réemploie l’un des piliers armoriés des armes en alliance des Hingant et du Loz appartenant au manoir du Parc et que Frotier de la Messelière a croqué en 1929 lorsqu’il se situait encore à son emplacement originel.
L’église Saint-Pierre de Pleudaniel porte elle aussi la marque de la famille du Parc au travers de l’inscription suivante : CET. ÉGL. F. P. LE SOIN D. V. ET D. P. ROLLAND R. ET CH. TUOMEHELIN SR. (Pierre Rolland était recteur et Charles Tromelin seigneur du Parc en 1688). » modifiée en 1806.
Par ailleurs, selon le testament de Michelle Le Borgne en 1566, dame douairière du Parc, il semblerait que le corps de Rolland de Kerjagu, seigneur du Parc, son époux, ait été inhumé dans l’église de Pleudaniel.
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Période(s)
- Principale : 16e siècle , (incertitude)
- Principale : 4e quart 18e siècle , (incertitude)
En 1829, le logis situé au nord-est du bourg présentait un plan rectangulaire avec retour de L du fait de la présence d’une dépendance accolée à l’est. A l’ouest de ce dernier, à proximité immédiate, se trouvait la métairie noble en U toujours observable de nos jours, dans un état fortement modifié.
Les états de section du cadastre signalent en 1829, au lieu-dit du Parc, en plus du logis (parcelle 473 nommé château du Parc) et de la métairie noble (parcelle 474), la présence de deux jardins (parcelles 472 et 475), d’un verger (parcelles 478), d’une promenade (parcelle 477), de l’entrée du Parc (parcelle 512) et de l’avenue du Parc (parcelle 509) qui permettait de se rendre du Parc au bourg.
La parcelle 512, l’entrée du Parc, présente une forme circulaire en son centre correspondant à l’emplacement des piliers d’entrée observable sur les dessins de Frotier de la Messelière.
En 1904-1908 (carte postale ancienne) et en 1929 (dessins de Frotier de la Messelière), le logis présente la même physionomie à savoir : une façade principale enduite (matériau non déterminé) orientée sud-ouest et présentant une élévation sur un rez-de-chaussée suivi d'un étage carré puis d'un étage de comble. Flanqué de deux tours ; une à l’avant sur l'angle ouest et une à l’arrière. Il est couvert en ardoise et possède trois souches de cheminée. Les ouvertures sont à linteaux droits.
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Murs
- grès moellon
- schiste moellon
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Toitsardoise
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État de conservationdétruit
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Conseil départemental des Côtes-d'Armor
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Lannion-Trégor Communauté
- (c) Conseil départemental des Côtes-d'Armor
- (c) Lannion-Trégor Communauté
- (c) Lannion-Trégor Communauté
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Documents d'archives
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Série 3 P. Fonds du cadastre ancien. Tableau d'assemblage et plans parcellaires de la commune de Pleudaniel, 1829.
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Canton de Lézardrieux (22). Pré-inventaire de la commune de Pleudaniel par Catherine Toscer et Christelle Douard assistées de Arthur Guy pour les photographies, 1977. Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel).
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Canton de Lézardrieux (22). Pré-inventaire de la commune de Pleudaniel par Jean-Pierre Ducouret, 1986. Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel).
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Dossier "Archives de Pleudaniel" non présent dans les archives classées. Sous-dossier "Notes diverses sur le patrimoine de Pleudaniel".
Bibliographie
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Le patrimoine des Communes des Côtes d'Armor. Paris : Flohic éditions, 1998.
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DESHAYES, Albert. Dictionnaire des noms de lieux bretons, Le Chasse-marée - Ar Men. Douarnenez, 1999, 605 pages.
Périodiques
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Cercle d'Histoire et d'Archéologie de la Presqu'île (C.H.A.P.), Les cahiers de la Presqu'île, N°2, C.H.A.P. et Imprimerie Henry, Pédernec, 1997.
Lien web
- Etymologie et Histoire de Pleudaniel
- Dictionnaire breton-français
- Geneanet
- Généalogie Québec - Catherine de Troguindy (1300 - 1418)
- Généalogie Québec - Henry du Parc (1300 - ?)
- Pleudaniel
- Château de la Roche Jagu
- Château de la Roche Jagu
Annexes
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Etude d’inventaire sur la commune de Pleudaniel, 1977 :
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Sieur Maurice du Parc
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Testament de Michelle Le Borgne en 1566, dame douairière du Parc, épouse de Rolland de Kerjagu
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Définition du terme Park - Parc
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Annexe n°5
Chargée d'études à l'Inventaire
Marine Devillers a réalisé le recensement du bâti et l'étude des communes de Lanmérin et Trézény (22) dans le cadre de son stage de Master 2 restauration et réhabilitation du patrimoine bâti à l'Université Rennes 2 en 2017 (9 mai - 9 novembre).
Chargée d'études à l'Inventaire