En breton, le terme Pen renvoie au verbe Pen à rapprocher du latin paganus soit « village, de la campagne, habitant des villes par opposition à soldat » (Selon Albert Deshayes et son Dictionnaire des noms de lieux bretons). Le terme Crec’h est issu du verbe Krec’h qui signifie côte ou colline. Le lieu-dit Pen an Crec’h porte ainsi son nom en raison de sa situation géographique et topographique mais certainement aussi du fait de l’usage des bâtiments construits à cet emplacement à l’époque gallo-romaine ; une villa (résidence rurale et grande exploitation agricole).

La villa de Pen an Crec’h est établie en bord de Trieux durant la première moitié du 3e siècle de notre ère et détruite en 270. Le site possédait des proportions importantes puisqu’il se déployait entre les parcelles actuelles n° 174, 175 et 178 dont l’altitude varie entre 15 et 25 mètres.

Les fondations de la villa gallo-romaine sont découvertes en 1969 suite à des sondages entrepris par le propriétaire des parcelles, M. Emile Le Coadou, afin d’éprouver la solidité du sol dans l’objectif de construire une maison de villégiature.

Des fouilles et des campagnes de photographies aériennes sont menées entre 1970 et 1971 par le professeur Yvon Garlan, l’A.R.S.S.A.T et l’archéologue Yannick Guyader.

Les fouilles ont permis de mettre au jour au moins 7 pièces organisées au sein de deux bâtiments différents. L’une d’entre elle semblait posséder un système d’hypocauste rudimentaire. Les sols de ces pièces étaient bétonnés (chaux et argile) et les murs, parfois élevés en épis, semblaient, pour beaucoup, recouverts d’un enduit à base de chaux qui servait de support à différents types de fresques (bandes colorées sur fond blanc, dessins géométriques associés à des coloris vifs et variés).

Par ailleurs, un mobilier important constitué de pièces de monnaie, appliques de bronze, fragments de poterie, verrerie, haches, serpettes, etc. a été mis au jour.