• inventaire topographique
  • inventaire topographique, Plouhinec
Les moulins (Plouhinec-29)
Copyright
  • (c) Communauté de communes Cap Sizun - Pointe du Raz

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    moulin
  • Aires d'études
    Cap Sizun
  • Adresse
    • Commune : Plouhinec
      Cadastre : ?

Parmi les 7 moulins repérés à Plouhinec en 2018, on compte quatre moulins à eau et trois moulins à vent. Cinq d’entre eux font l’objet d’un dossier individuel : les moulins de Treouzien (vent et eau), le moulin à eau de Meil Vennec, le moulin à vent de Quéristin et le moulin à vent de Trohonan.

Des sept moulins à vent signalés sur le cadastre de 1837, seuls deux sont toujours visibles aujourd’hui : les moulins de Quéristin (noté « moulin de Lescongar ») et de Treouzien.

Les moulins disparus, dont il ne reste que des photographies ou quelques pierres réemployées dans des fermes alentour, se trouvaient au sud de Kersigneau (Moulin du Rouédou), à Kergolgay, près de Brénilour (Moulin d’Allae), à Poulgoazec et à Kergréac’h. Il reste cependant quelques traces de la présence de certains d’entre eux, ainsi, l’emplacement du moulin de Poulgoazec est rappelé par le nom des actuelles rues « ar Veil » et « Menez Veil » et le moulin d’Allaé (dit aussi moulin du compas), qui servait d’amer, a été remplacé par une « pyramide blanche ».

Entre 1840 et 1880 furent bâtis cinq autres moulins à vent sur la commune. De ceux-ci, seul le moulin de Trohonan est encore en élévation aujourd’hui bien que totalement recouvert de végétation. Les autres (Pen ar Menez-Kergoff, Kergoz, Lesguen et Bellevue) ont été détruits.

Des six moulins à eau signalés en 1837, seul le moulin de Tréouzien, restauré et visitable, produit encore de la farine. Meil Pors et ses bâtiments ont été transformés en habitation et Meil Venec a perdu sa pirouette, remplacée par une roue à augets verticale dont seul l’axe subsiste aujourd’hui. Quant aux trois petits moulins à eau qui se succèdent sur le ruisseau de Kersandy, il ne reste aujourd’hui que le moulin le plus en amont. Ce dernier, remanié dans les années 1930, présente sur l’ancienne écurie attenante au logis un linteau portant l’inscription C.COLIN 17 ??. Ce Corentin COLIN, qui habitait à l’époque le manoir de Kersandy, possédait les trois moulins à eau.

Avant 1948 et le rattachement du village de Keridreuff à la commune de Pont-Croix, Plouhinec comptait également les deux moulins à eau de Keridreuff, son moulin à marée ainsi que la minoterie Piriou qui les remplaça tous dès 1866. Toujours visibles aujourd’hui, ces ouvrages sont traités dans des dossiers liés à leur commune d’adoption : Pont-Croix.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle

Les moulins à vent de la commune, présents ou disparus, sont dans leur grande majorité isolés des villages, occupant une hauteur à l’écart des habitations. Les moulins à eau se trouvent quant à eux sur deux ruisseaux importants de la commune : le ruisseau de Kersandy qui se jette à Pors Poulhan (moulins de Kersandy et moulin de Treouzien) et le « Stang Bihan » qui marque la frontière avec Mahalon au nord-est de la commune (Meil Venec et Meil Pors).

Les moulins à vent.

Les moulins à vent de Plouhinec sont du type « moulin à tour en pierre » que l’on retrouve partout sur les zones littorales du Finistère. Ils ont un seul étage et sont plutôt bas. Le vent étant omniprésent, on n’a donc pas besoin de le chercher en hauteur. Le toit, posé sur le fût, est tournant (bois sur bois avec beaucoup de graisse de cochon). Une « queue » en chêne (lostenn) est aménagée de l’autre côté des ailes. Quelques personnes, un âne ou même encore un cabestan peuvent manœuvrer cette queue afin d’orienter les ailes face au vent. Pour aider, on pouvait se servir de pierres plantées dans le sol autour des moulins permettant de prendre un bon appui.

Les ailes sont au nombre de quatre. Voici comment Christian Pelras les décrit en 1963 : « Les ailes avaient la forme d’échelles doubles sur lesquelles étaient tendues des voiles passant alternativement entre les « échelons ». On les déroulait de l’extrémité vers le centre, et pour ce faire, le meunier devait grimper sur les ailes comme un gabier dans sa masure. »

Les trois tours observées à Plouhinec sont appareillées en moellons. Deux portes y sont aménagées en fonction des vents dominants: l’une au sud-ouest et l’autre au nord-ouest (approximativement). Lorsque le vent est à l’ouest, la porte de ce côté devient inaccessible à cause des ailes qui tournent presque jusqu’au sol. On utilise donc l’autre porte.

Une fenêtre est systématiquement ouverte à l’étage au sud pour plus de lumière. Cette fenêtre était aussi utilisée pour l’entretien des ailes du moulin. D’autres fenêtres, plus petites, sont également visibles à d’autres endroits du fût aussi bien au rez-de-chaussée qu’à l’étage, notamment un jour pour éclairer l’escalier.

En ce qui concerne les matériaux du toit, les bardeaux de châtaignier ont remplacé le chaume. L’utilisation d’ardoises est assez rare à cause des vibrations produites par le mécanisme en action.

L’intérieur des deux moulins de la commune qui ont pu être visités n’ont pas subi de remaniement mais sont en mauvais état (Tréouzien et Quéristin). Ils sont aménagés de la même manière : un escalier en pierre sous lequel se trouve une niche pour poser la couche du meunier, une cheminée lui faisant face et de nombreuses petites niches murales. La fumée de la cheminée s’échappe par un petit trou rectangulaire aménagé dans la maçonnerie à mi-hauteur du fût.

Les moulins à eau.

Les moulins à eau de Plouhinec fonctionnaient à l’aide d’une roue à aube horizontale (appelée roue à pirouette dans le Finistère) située en dessous de la meule (deux roues et deux paires de meules pour le moulin de Treouzien). Ils étaient construits au-dessus d’une sorte de tunnel où l’eau, en dévalant plusieurs cascades successives, venait actionner la roue. Dans les deux cas, cette eau venait d’un bassin de rétention créé à proximité du moulin alimenté par un bief.

Comme certains meuniers étaient aussi agriculteurs, les moulins à eau de Kersandy, Meil Venec et Meil Pors (comme plusieurs autres moulins à eau observés sur le territoire) se trouvaient dans une petite ferme où ils occupaient une place parmi les bâtiments agricoles.

  • Toits
    ardoise
  • Murs
    • granulite moellon
  • Décompte des œuvres
    • repérés 7
    • étudiés 5

Bibliographie

  • Jean-Jacques Doaré, Plouhinec autrefois. Tranches de vie d'une commune du Finistère. Tome 1. Ed AS3P, 2012

    Collection particulière
  • PELRAS, Christian, Goulien, commune bretonne du Cap-Sizun, entre XIXe siècle et IIIe millénaire, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2001.

    Collection particulière

Périodiques

  • GAUTIER, Marcel. Un type d'habitation rurale à fonction « industrielle ». Les moulins de Bretagne et de Vendée . In: Norois. N°63,1969.

Documents figurés

Annexes

  • Enquêtes de 1977-1978, 1980-1984
Date(s) d'enquête : 1983; Date(s) de rédaction : 1984, 2020