Avant la construction du pont sur le Goyen, la jonction entre Poulgoazec en Plouhinec et Audierne, pourtant séparés de quelques dizaines de mètres aux endroits les plus serrés, était réalisée au moyen de canots ou barques, de bacs pour le public et par un important détour via Pont-Croix pour les charriots.
Compte tenu du contexte de réhabilitation du port d’Audierne et que les deux importants axes de communication (Pont-Croix-Audierne et Quimper-Audierne) se terminaient en cul-de-sac, face à face sur les rives du Goyen, il paraissait évident qu’un pont s’imposait à cet endroit.
C’est en 1856 que le premier pont d’Audierne fut opérationnel mais les gros coups de vents subits par l’ouvrage le rendaient fréquemment hors service. Ses points faibles étaient la travée mobile (type pont-levis) qui se trouvait en son centre permettant aux bateaux de remonter le Goyen vers le port de Pont-Croix et le tablier en bois sujet au pourrissement. En 1882, un nouvel ouvrage est donc mis en service avec un système de levage plus robuste et un tablier en fer renforcé. Le « pont métallique », tel qu’il fut surnommé, fonctionna bien jusqu’en 1922, date à laquelle la volée est, côté Plouhinec, refusa de se relever.
Au regard de cet incident, de l’intensification de la circulation vers la Pointe du Raz et de l’apparition de nouveaux types de véhicules (autobus et camions de marchandise à fort tonnage), il fut décidé en 1923 de reconstruire le pont pour se prévenir de tout potentiel accident.
L’inauguration du deuxième pont d’Audierne eut lieu 4 ans plus tard, le 11 décembre 1927, alors que celui-ci était déjà ouvert depuis quelques jours. Ce pont, totalement reconstruit quelques mètres plus au sud, était plus large et la travée mobile pivotante se trouvait sur la culée côté Audierne (la couronne en acier est toujours visible aujourd’hui). Notons que cette travée mobile n’a probablement fonctionné que le jour de l’inauguration.
Au début des années 1960 la solidité du pont a été jugée insuffisante pour faire face aux exigences de la circulation moderne (il fut d’ailleurs interdit aux poids-lourds quelques années). Un troisième pont s’imposait et fut construit au début des années 1970. C’est sur ce pont que l’on traverse aujourd’hui le Goyen.
Chargée d'études à l'Inventaire