La partie la plus ancienne du Menez Bras (le côté est du logis) date probablement du début du 16e siècle. A cette époque, le manoir devait être construit sur un plan en « U » avec cour fermée et pavée, à l’instar du manoir de Lezurec, en Primelin, qui appartenait à la même famille de seigneurs : les Du Menez. La porte monumentale observée dans l’entrée fait penser que la salle principale se trouvait alors à droite de l’escalier. La découverte en 1961, lors de travaux, des fondations d’une cheminée au niveau du mur est du jardin conforte cette hypothèse. La disparition de cette salle est antérieure à 1837 car elle ne figure pas sur le cadastre napoléonien.
La chapelle dédiée à l’origine à saint Julien a été bâtie plus tard, au 17e siècle, avec quelques réemplois (porte ouest et 1ere fenêtre nord). Selon un témoignage oral, aucune messe n’y a été célébrée ces dernières décennies, mais les habitants des villages alentour venaient y prier et chanter des cantiques à l’occasion du mois de Marie.
Vendu comme bien national en 1794, le manoir passera entre plusieurs mains et subira une série de remaniements. On notera pour commencer la disparition de plusieurs bâtiments dont le colombier et le moulin à vent (Meil ar Menez), rasé en 1885, qui se situait à environ 300 mètres au sud-ouest du domaine.
Le 19e siècle a vu également la reprise du côté ouest du logis, la reconstruction ou remaniement total des dépendances formant clôture à l’ouest de la cour ainsi que la construction de la partie est du logis en appentis (date portée : 1838).
Lorsque la famille des actuels propriétaires des lieux arrivèrent en 1961, le portail qui aujourd’hui se trouve au nord-est de la cour, dans l’alignement du logis, était à sa place d’origine, dans le mur sud. Les autres modifications importantes de cette fin de 20e siècle consistent en la création d’un bâtiment en appentis sur la façade postérieure du logis et l’aménagement des dépendances en gites dédiés à la location saisonnière.
Notons que les nombreux ormes centenaires qui parsemaient le domaine ont été abattus dans les années 1990 lors de l’épidémie de graphiose qui touchait la région à cette époque. Ceux-ci ont servi à remplacer les poutres de trois pièces et à divers autres aménagements dont la porte qui menait autrefois à la salle principale du manoir.
Chargée d'études à l'Inventaire