Construites par un baron de Kérouzéré à la fin du XVIème siècle, les Halles de notre commune sont les plus anciennes de Bretagne, antérieures à celles du Faouët et de Questembert. D’une architecture impressionnante, sa toiture en ardoises de Sizun repose sur une charpente et des poteaux en chêne provenant du bois du château de Kérouzéré, dont dépendaient les Halles. Elles possédaient deux chambres (aujourd’hui supprimées), qui recevaient le service administratif et l’auditoire de la justice seigneuriale. Les Halles accueillaient également foires et marchés et témoignaient de la vitalité économique de la commune.
Devenues bien national à la Révolution, les Halles furent vendues à un particulier, Louis Jaouen de Plounéour-Trez. Le maire, François Rosec, et son conseil municipal décidèrent de les racheter en 1822 pour la somme de 4148,78 francs. Classées aux Monuments Historiques le 18 juin 1915 à l’initiative de Pierre Trémintin, les Halles firent l’objet d’une demande de déclassement en 1932, émanant d’une partie de la municipalité. La raison invoquée était l’extension du marché aux légumes qui se tenait tous les matins sur la place des Halles. Cela n’eut heureusement pas de suites, et le fait que les Halles soient classées permet à la commune de solliciter l’aide financière de l’État, du conseil Général et du conseil Régional pour l’entretien du monument.
La surface au sol, d’environ 300 m² (27m X 11.30 m) était en terre battue et a été recouverte de pavés récemment (1975). Il y avait des étals et bancs de chêne dont quelques-uns subsistent encore. Les 40 poteaux de l’édifice proviennent du bois de chênes qui existait à l’époque à Kérouzéré. La charpente est aussi en chêne, et les ardoises sont fixées sur des voliges en châtaignier.
Deux chambres indépendantes étaient aménagées à l’étage : elles se trouvaient aux extrémités, tandis que la partie centrale restait dégagée pour l’aération du marché. Ces chambres étaient destinées à l’origine, aux activités administratives et principalement judiciaires. Depuis, elles ont servi aux activités les plus diverses : bureaux municipaux, école, entrepôt pour les tribunes des courses hippiques…
Les halles elles-mêmes ont abrité des célébrations du culte pendant la construction de l’église entre 1863 et 1870. Au siècle dernier s’y tenait le marché des primeurs et les attractions de la foire Saint-Luc. De nos jours, le marché hebdomadaire y a lieu le samedi comme autrefois, et les halles accueillent occasionnellement certaines manifestations telle que la foire à la Brocante, le Festival des Jeux et de l’illustration, Ludibreizh…
Un chantier de restauration de la toiture en date de 1916 avait coûté 10760 francs de l’époque. Les trois quarts des ardoises avaient alors été changées. Puis en 1958 l’entreprise Yves Bosec effectue la réfection de la couverture des pignons est et ouest. La fenêtre de la chambre ouest avait alors été changée par Jean Azou menuisier de la rue de Saint-Pol. Treize piliers ont été réparés en 1997 et deux autres ont été remplacés en 2003.
Le dernier chantier (2011-2012) de rénovation des Halles est donc le plus important depuis une centaine d’années
Il a consisté en la dépose de la toiture, le contrôle de la volige afin de remplacer les pièces défectueuses, le changement de quelques pannes de la charpente, la repose de la toiture et le remplacement des ardoises des pignons par des essences en châtaignier.
Il en a coûté 358.476€, dont 15% à la charge de la commune, pour le remplacement de cinq des quarante poteaux qui supportent l'édifice, la restauration de deux autres, le remplacement de 20% des chevrons, de 30% des pannes et de la quasi-totalité des sablières et de la totalité de la volige. De même, le pignon ouest a été démonté pour être refait à neuf.
À l'issue, les ardoises de Sizun ont retrouvé leur place. Les travaux de couverture sont réalisés par l’entreprise UDOC de Morlaix et de la charpente par l’entreprise CCA de Runan (22). Le chantier se fait sous le contrôle de Marie-Suzanne De Ponthaud, architecte en chef des Monuments Historiques.
A l’issue de ce chantier de 8 mois qui a su éveiller la curiosité des Plouescatais et des visiteurs de notre commune, les artisans nous ont révélé que sans cette intervention les Halles se seraient très certainement écroulées d’ici quelques années.
Texte disponible sous : http://www.roscoff-tourisme.com/fr/pays-art-et-histoire/documents/Les-Halles-de-Plouescat.pdf
Jean de Poulpry, seigneur de Kérouzéré, sénéchal de Léon.