Ancienne maison noble de la seconde moitié du 16e siècle, récemment restaurée et profondément remaniée sur la cour (tour moderne).(1986)
En plein centre bourg, s’ouvrant face à l’église, l'ancienne maison noble appelée "la commanderie" marque nettement la voirie de l’axe principal de Rennes à Montfort. Sa position stratégique, visible de loin en arrivant de Rennes en fait l’une des bâtisses majeures du bourg, s’affirmant nettement dans le paysage.
Malgré son nom, ce bâtiment n’est ni une commanderie ni un manoir fortifié, mais une ancienne maison noble que l’on retrouve mentionnée en nombre dans le centre bourg.
Cette maison noble fait aussi office de relais de poste jusqu’au 19e siècle. A partir de cette période, certaines modifications architecturales transforment le relais en ferme. Dans sa forme primitive, l’édifice ne disposait pas d’un ensemble bâti aussi vaste que de nos jours ; le cadastre napoléonien de 1829 permet de mieux cerner la disposition des bâtiments à cette époque. L’actuelle bâtiment était divisée en deux parties. Un édifice, longeant la rue de Montfort à l’instar des autres fermes du bourg et un second plus au sud, perpendiculaire au premier. Ces deux bâtiments ne possédaient pas de liaison directe, ce qui permettait d’accéder facilement à la cour intérieure par un passage cavalier situé dans le prolongement de la rue principale. Cette disposition peut laisser penser que le bâtiment le plus au sud correspondait aux écuries, alors que l’édifice en front de rue servait d’auberge (la présence d’une cheminée d’origine toujours en place vient confirmer cette hypothèse). Il faut aussi noter la présence d’un ancien vivier et d’une fontaine proche de cet ensemble de bâtiments, sûrement nécessaires pour abreuver les chevaux de passage.
En 1892, la famille Despouez est mentionnée pour la première fois comme exploitant ces lieux. Les deux bâtiments sont reliés entre eux par une extension longeant la route principale. Une grande porte charretière est néanmoins préservée pour permettre la circulation entre l’intérieur de la cour et la voirie. C’est à cette même période que se construit à l’intérieur de la cour une dépendance accolée au logis sud, ainsi qu’une grange en terre typique de L’Hermitage. Une photographie aérienne, datée de 1940 nous montre ces modifications apportées au 19e siècle.
En 1930, Jean Despouez vend sa ferme à M. Jehannin de Bréal qui l’exploite jusqu’en 1963. A cette date, elle est rachetée par M. Hallenault. Passionné d’histoire et par le bâtiment, celui-ci va rapporter de nombreux éléments d’architecture appartenant à diverses commanderies, notamment celle de Tours. Seul le bâtiment primitif, servant d’auberge a conservé sa volumétrie ainsi qu’une porte cintrée en pierre de calcaire et sa cheminée principale. Les autres parties ont reçu des éléments d’architecture parfois surprenants comme des meurtrières, plusieurs blasons sculptés ou encore des cheminées monumentales avec leur armoiries. Une des cheminées de la salle basse est datée de 1589 est proviendrait comme d’autres éléments de la région de Combourg. Une tour au sud-ouest est édifiée à cette même date, avec des pierres de réemploi : son apparence défensive, qui n'a aucun lien avec l'histoire réelle du lieu, veut rappeler les donjons du 13e siècle. Enfin deux autres tourelles coiffées d’un toit en pavillon sont érigées dans la cour intérieure, de chaque côté de l’ancien passage.
En 1984, la « Commanderie » est rachetée par la commune qui la réhabilite en centre culturel en 1986. Un programme de restauration est mis en place, ne cherchant pas à dénaturer les transformations apportées en 1963. L’enveloppe du bâtiment est elle aussi revalorisée ; les pans de bois en façade sont rendus apparents et repeints. Les murs arrière sont enduits pour uniformiser l’ensemble et la petite dépendance au milieu de la cour est détruite.
Malgré une destination première assez familière des autres édifices de L’Hermitage, ce bâtiment s’inscrit malgré lui comme un exemplaire original dans le bourg, au même titre que l’église ou la laiterie.
Photographe à l'Inventaire