Un peu à l’écart du village de la Bâtardais, cette maison de maître nommée sur le plan cadastral de 1840 « le Pâtis » est établie sur un site dominant la profonde vallée d’un affluent modeste de l’Oust, situation qui n’est pas sans évoquer un site de manoir, qui pourtant n’est pas attesté ici.
La ferme fait partie d’un grand alignement regroupant plusieurs logis de hauteurs de faîtage différentes, au sein duquel émerge le logis de plan massé à étage, encadré d’une grange à l’est et d’un logis à l’ouest. En retour au sud, mais isolés, deux dépendances dont l’une comprend un four sont aujourd’hui reliées par un appentis.
Le logis est construit en moellon de granite enduit en façade. Le corps principal de plan massé à une pièce par étage est doublé d’un appentis postérieur un peu moins long, avec le corps de latrines saillant en quart hors-œuvre dans l’angle nord-est du logis et de l’appentis.
L’élévation antérieure se compose de deux travées terminées par des lucarnes à fronton semi-circulaire soutenu par des pilastres. La porte d’entrée en anse de panier à clef saillante est encadrée de pilastres.
Au rez-de-chaussée, la pièce comprend une cheminée à linteau et console de bois en quart de rond sur le pignon est. La pièce est éclairée par une fenêtre au sud avec appui en schiste sous lequel est logée une armoire murale à étagère en dalle de schiste. Une porte permet la communication avec le logis à l’ouest. Une 3e porte dans le mur nord débouche dans l’appentis par l’intermédiaire de quelques marches : à usage de cellier, cet appentis est éclairé par deux jours situés dans les demi-pignons est et ouest.
Éclairé par un oculus en demi-étage, l’escalier se situe entre la porte et la fenêtre : en bois à retour, il est logé dans un renfoncement arrondi du mur qui révèle l’existence antérieure d’un escalier en vis.
L’étage est divisé en deux parties par une cloison en chêne à panneaux moulurés qui délimite également dans la chambre à l’ouest la cage d’escalier menant au comble. Cette chambre est chauffée par une cheminée dont seuls les piédroits en forme de pilastres sont conservés. Une fenêtre l’éclaire au sud. L’arrivée de l’escalier donne sur un espace à usage indéterminé qui conduit vers l’appentis postérieur par une porte en vis-à-vis. Cette porte donne accès aux latrines contenues dans un corps en demi hors-oeuvre, et au grenier de l’appentis.
La charpente du comble est ancienne, ferme à entrait retroussé, étrésillonnement longitudinal.
Chargée d'études à l'Inventaire