Dossier d’œuvre architecture IA00008770 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique
  • inventaire topographique, communes riveraines du canal (Nantes à Brest)
Maison 1, la Batardais (Saint-Gravé)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes riveraines du canal de Nantes à Brest - Rochefort-en-Terre
  • Commune Saint-Gravé
  • Lieu-dit Batardais (la)
  • Cadastre 1936 A2 218 A 224
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, grange, four à pain, remise

Dans un territoire où les maisons à étage sont peu nombreuses aux périodes anciennes, l’accent est mis dans ce bâtiment sur l’utilisation unique d’habitation et sur ses ouvertures en pierre de taille de granite à décor empreint du vocabulaire de la Renaissance : lucarnes à fronton, porte à pilastres, oculus, qui se détachent sur le mur enduit.

En milieu rural, habiter l’étage est, sous l’Ancien Régime, révélateur de la position sociale et de l’aisance du constructeur. La question du commanditaire d’une telle maison, proche de celle du Beauchat à Saint-Gravé, datée 1686, mais plus ornée, n’est pas sans susciter des interrogations : quelle activité économique florissante autre qu’agricole exerçait le propriétaire occupant ? Peut-être le commerce du drap de laine : au bourg proche de Pluherlin se rencontre une maison contemporaine appartenant à un marchand de drap.

Sa position isolée aujourd'hui ne reflète pas la réalité ancienne puisque le plan cadastral de 1840 révèle qu'elle était bien en vue, le long de l'axe routier de Saint-Martin à Rochefort. (C. Toscer)

Le plan cadastral de 1840 mentionne que le chemin qui allait du pont du Gueslin (Saint-Martin) à Rochefort en passant par le bourg passait devant cette maison, avant la construction de la route actuelle, ce qui montre que la maison n'était pas isolée comme aujourd'hui, mais sur un axe de passage.

La maison est construite en 1692, date portée sur la clef de l’arc de la porte. Sur le plan cadastral de 1840, elle figure sous le nom du Pâtis (le mot signifie lande à usage de pâture) en un grand alignement qui comprend dans la même parcelle un logis à l’ouest et une grange à l’est, cette dernière construite au 19e siècle et remaniée à la fin du 20e siècle après l’étude d’inventaire de 1979. Devant la grange, l’aire à battre était enclose (cadastre ancien). Deux logis complétaient l’alignement à l’est.

Des cinq dépendances complétées par un four dispersées au sud figurées sur le plan cadastral de 1840, il n’en subsiste que deux qui datent également du 19e siècle. Celle du sud (parcelle 140) a perdu son four, une remise avec four s’étant intercalée peut-être au début du 20e siècle.

Le logis est intact, à l’exception de l’escalier en vis, remplacé au 19e siècle par un escalier tournant dans sa première partie, par une échelle de meunier dans la partie desservant le comble. La cheminée du rez-de-chaussée pourrait avoir été reprise au 19e siècle (linteau bois), tandis que linteau et consoles de la cheminée de l’étage ont disparu. L’enduit de la façade pourrait également dater du 19e siècle. La réfection de la couverture en ardoise a fait disparaître le coyau d’origine.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 17e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Dates
    • 1692, porte la date

Un peu à l’écart du village de la Bâtardais, cette maison de maître nommée sur le plan cadastral de 1840 « le Pâtis » est établie sur un site dominant la profonde vallée d’un affluent modeste de l’Oust, situation qui n’est pas sans évoquer un site de manoir, qui pourtant n’est pas attesté ici.

La ferme fait partie d’un grand alignement regroupant plusieurs logis de hauteurs de faîtage différentes, au sein duquel émerge le logis de plan massé à étage, encadré d’une grange à l’est et d’un logis à l’ouest. En retour au sud, mais isolés, deux dépendances dont l’une comprend un four sont aujourd’hui reliées par un appentis.

Le logis est construit en moellon de granite enduit en façade. Le corps principal de plan massé à une pièce par étage est doublé d’un appentis postérieur un peu moins long, avec le corps de latrines saillant en quart hors-œuvre dans l’angle nord-est du logis et de l’appentis.

L’élévation antérieure se compose de deux travées terminées par des lucarnes à fronton semi-circulaire soutenu par des pilastres. La porte d’entrée en anse de panier à clef saillante est encadrée de pilastres.

Au rez-de-chaussée, la pièce comprend une cheminée à linteau et console de bois en quart de rond sur le pignon est. La pièce est éclairée par une fenêtre au sud avec appui en schiste sous lequel est logée une armoire murale à étagère en dalle de schiste. Une porte permet la communication avec le logis à l’ouest. Une 3e porte dans le mur nord débouche dans l’appentis par l’intermédiaire de quelques marches : à usage de cellier, cet appentis est éclairé par deux jours situés dans les demi-pignons est et ouest.

Éclairé par un oculus en demi-étage, l’escalier se situe entre la porte et la fenêtre : en bois à retour, il est logé dans un renfoncement arrondi du mur qui révèle l’existence antérieure d’un escalier en vis.

L’étage est divisé en deux parties par une cloison en chêne à panneaux moulurés qui délimite également dans la chambre à l’ouest la cage d’escalier menant au comble. Cette chambre est chauffée par une cheminée dont seuls les piédroits en forme de pilastres sont conservés. Une fenêtre l’éclaire au sud. L’arrivée de l’escalier donne sur un espace à usage indéterminé qui conduit vers l’appentis postérieur par une porte en vis-à-vis. Cette porte donne accès aux latrines contenues dans un corps en demi hors-oeuvre, et au grenier de l’appentis.

La charpente du comble est ancienne, ferme à entrait retroussé, étrésillonnement longitudinal.

  • Murs
    • granite
    • enduit partiel
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
    • noue
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour
  • Typologies
    armoire murale ; composition décalée ; logis à une pièce par niveau
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • AD Morbihan. Série P. 3P 260. Plan cadastral 1840. Tableau d'assemblage et feuilles par sections.

    Archives départementales du Morbihan : 3P 260

Annexes

  • Inventaire topographique sur le canton de Rochefort-en-Terre, 1979 :
Date(s) d'enquête : 1979; Date(s) de rédaction : 1979, 2013