La chapelle Sainte-Suzanne est un édifice rectangulaire entièrement construit en pierre de taille de granite, au centre d´un enclos. Elle présente un chevet polygonal à trois pignons contigus et couverts en bâtière, séparés par d'épais contreforts d'angle ; les deux contreforts centraux portent des gargouilles.
Dans chaque pignon s´ouvre une baie en arc brisé à deux lancettes trilobées et tympan ajouré ; la forme en fleur de lys de celle du sud rappelle le rattachement de la Bretagne à la France, à la suite du mariage de la duchesse Anne avec Louis XII en 1499 ; une quatrième baie, sur le mur sud, entre le chœur et la porte éclaire aussi l´intérieur. À l´ouest, le mur-pignon, ouvert d´une seconde porte en plein cintre, est surmonté d´un petit campanile de pierre.
À l´intérieur, les murs sont enduits et le sol dallé de schiste. Au niveau de l´autel, dans le mur sud, une niche-lavabo en plein cintre est ornée d´une accolade surmontée d´un quintefeuille, emblème de la famille de Sérent. La chapelle fut en effet fondée entre 1500 et 1550 par cette famille, seigneur de Tromeur, dont le manoir est tout proche. On retrouve ses armoiries, mal lisibles : d'or, à trois quintefeuilles de sable, sur une des sablières de la charpente.
Cette chapelle est représentative d'un type de chapelles de l'est du Morbihan.
Le calvaire se présente comme un autel de plein air surmonté d'une grande croix et de quatre colonnettes disposées telles des chandeliers ; l’extrémité des colonnettes, couronnées de boules, ne semble pas d’origine. Au-dessus du tabernacle simulé, le Christ en croix, traité très naïvement, contraste avec les ornements d’inspiration Renaissance, que l’on remarque par ailleurs : allure générale du calvaire, volutes des chapiteaux, découpe de l’écu central en cartouche sur le devant d’autel…
La structure du calvaire est tout à fait inhabituelle et peut seulement se comparer à celle du calvaire de Guéhenno, construit vers 1550. Il a représenté, en 1895, dans l'une des verrières de l'église paroissiale par l'atelier Latteux-Bazin.
Dans l’enclos, une petite stèle de forme ovoïde soigneusement taillée, signalait, à l’époque gauloise, l’emplacement d’une tombe. On n’en connaît pas la provenance.
(M. -D. Menant)
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