La création des forges, dites Forges de Lanouée, par le duc de Rohan, remonte à 1756 : une lettre de 1932 de M. Levesque, demandant l’autorisation d'établir sur le site une usine hydro-électrique, indique : " par lettre patente du 26 avril 1756, permission avait été donnée au duc de Rohan de faire construire les dites Forges de Lanouée pour la fourniture de canons à la Marine nationale".
En 1757, le duc de Rohan veut créer un canal amenant les eaux du moulin de la Ville Jégu (commune de Le Cambout) aux forges de Lanouée ; M. J. de Bahuno, marquis de Liscoët, s'oppose à ce projet. Un document cité par J. Y. Andrieux situe le démarrage des forges en 1760. Leur fermeture intervint en 1864. En 1762, le maître des forges est François-René Carré, dit directeur associé en 1763 et directeur en 1768 ; il meurt en 1784. Puzenat donne un certain nombre de précisions : les usines de Lanouée utilisaient comme castine (fondant) des valves d'huîtres. Les forges occupaient 90 mineurs, 80 bûcherons, 50 forgerons et comportaient "d'immenses bâtiments qui ont été construits pour servir d'atelier à mouler, forer et tourner les canons qu'on comptait y faire... Les deux fourneaux de La Nouée étaient alternativement mis à feu et produisaient chaque année 1500 milliers de fonte (750 t.) desquels il s'en moulait 300 milliers (150 t.) en bombes et en boulets pour Brest. Les 1200 milliers restant (600 t.) étaient convertis en fer et rendaient, malgré sa qualité médiocre, environ 800 milliers de métal fabriqué". En 1862, deux ans avant la fermeture, les forges ne possédaient qu'un haut fourneau.
En 1802 le domaine est acheté par Louis-Henri de Janzé qui rachète à cette date la quasi totalité du domaine des Rohan. En 1837, accord à M. de Janzé "pour construire un moulin à deux tournants sur le canal de fuite des eaux qui font mouvoir les dites forges... Sa retenue d'eau sera d'un mètre de haut".
En 1857, M. de Janzé obtient l'autorisation d'ouvrir un canal (de navigation) aboutissant des Forges au canal de Nantes à Brest rive droite du Lié, 5 m. de largeur. Ce canal permettait le transport des produits des forges par la voie d'eau ; il se voit sur le cadastre et sur la carte IGN 1:25000 ; il mesure 1100 m. environ et part en aval de l'actuelle usine hydro-électrique.
En 1864 fermeture de l'usine.
Vers 1887-1890, le domaine passe par achat aux Le Breton, après un procès qui aboutit en 1890. Ensuite aux Levesque qui le possèdent encore.
En 1932, demande d'installation d'une usine hydro-électrique sur le site des forges, chute de 6,60 m. La demande aboutit en 1939 : un décret du JO du 4 juillet 1939 "autorisant et déclarant d'utilité publique les travaux d'aménagement de la chute des Forges de Lanouée... pour la mise en eau de l'usine hydro-électrique projetée par M. Levesque, industriel aux Forges, à l'emplacement de l'ancien moulin des Forges de Lanouée..." Le cahier des charges prévoit une turbine hydraulique de 275 kw. Cette usine hydro-électrique est toujours en fonction de nos jours. Une usine hydro-électrique fut de même implantée aux Forges des Salles (Perret), mais ne fonctionne plus ; voir aussi l'usine du Rouvray en Guégon.
Photographe à l'Inventaire