Pauvy

-Années d'exercice : 1895-1922?

-Localisation : Clouët

Jean Pauvy créé son entreprise après avoir été charpentier pour la famille Kerenfors de Roscoff. Son fils reprendra l'affaire à sa suite. Son neveu, Yves-Marie Eliès, et Eugène Moguérou y seront apprentis avant de créer leur propre atelier. Il construit le célèbre Reder mor pour Louis Guyader (IM29005631).

Eliès

-Années d'exercice : 1923-1996

-Localisation : Grande Grève

Yves-Marie Eliès, neveu et apprenti de Jean Pauvy, puis contremaître chez Casenave, installera sa propre entreprise dans le bourg puis au port en 1923. Il emploie jusqu'à 14 ouvriers et lance la série des "chats" (14) pour un centre nautique de Meulan. Son fils Jean-Yvon développe le chantier en le transférant à la Grande Grève. Il est repris en 2011 par François d'Arboussier sous le nom de Chantier naval de Carantec.

Mescam

-Localisation : 28 rue Maréchal Foch à Carantec

Chantier créé au XIXe siècle par Jean-Marie Mescam (dit "janmar"), repris par son fils Yves Mescam, puis sa femme Maryvonne Mescam, plus connue comme "Maryvon Janmar". L'un de ses neveux, Eugène Moguérou, prit sa succession à sa mort.

Moguérou

-Années d'exercice : 1909-1952

Localisation : Grève du Port (actuel chantier Jézéquel)

Neveu du charpentier Mescam, il sera d'abord apprenti chez Jean Pauvy avant de créer son propre chantier au port de Carantec en 1909. En 1914-1918 Eugène Moguérou est affecté comme charpentier de navire au chantier militaire de réparations navales de Corfou (île grecque). Il y rencontre Alain Jézéquel, fils de pêcheur de Saint-Pol-de-Léon, qu'il engage à son retour. Il fait également la rencontre de l'architecte Victor Brix, avec qui il collabore régulièrement. Moguérou se détournera petit à petit de la construction de bateaux de pêche, sans l'abandonner, pour la plaisance. Il construit le célèbre "Anahita" du commandant Bernicot, le premier navigateur solitaire à accomplir le tour du monde à l'envers.

Le hangar est construit sur le port en 1927.

Moguérou, n'ayant pas de descendant, passe la main à Alain Jézéquel en 1952.

Jézéquel

-Années d'exercice : 1952-

-Localisation : Carantec (Grève du Port) et Morlaix (Rivière de Morlaix)

Reprise du chantier Moguérou par Alain Jézéquel (1895-1985) et son fils Georges (1924) en 1952. Deux générations suivent et travaillent à la reconnaissance du chantier. Alain fils (1955) reprend l'activité en 1985, puis Jean-Marie (1986) en octobre 2016. L'entreprise bâtit sa réputation essentiellement sur la construction de bateaux de plaisance en bois : Cormoran, Catboat, mais aussi Prima ou Dauphin construits sur les plans de l'architecte Victor Brix ou J25 conçus par Georges Jézéquel. Elle collabore avec d'autres architectes reconnus tels Eugène Cornu et Henri Dervin.

Installé sur Carantec à l'origine, l'atelier de construction est transféré sur Morlaix en 2008.

Casenave

-Années d'exercice : 1920-1932

-Localisation : La Grande grève

Casenave exerça au lieu-dit Languénébé avant d'être racheté par Sibiril, qui transfère son activité dans son hangar en 1947. Il construira le premier Cormoran, élaboré par Charles Raillard en 1922.

Ernest Sibiril actuel Sibiril Technologies

-Années d'exercice :1947-2011 (rachat)

-Localisation : Grande Grève à Carantec

La charpente navale est pratiquée par la famille Sibiril, auparavant menuisier, depuis 1789. En 1836, sur les 4 charpentiers navals installés, 3 étaient de la famille Sibiril. Le chantier est installé rue Duguay Trouin par Ernest Sibiril (1899-1961) puis transféré à la Grande Grève. Quelques évolutions dans la construction sont à noter : le rachat des chantiers Casenave en 1947, le passage aux bateaux en bois lamellé-collé en 1965, au polyester en 1979 et la fin de construction de plaisance en 1980.

Au-delà de sa pérennité dans le temps, cette entreprise familiale est reconnue pour ses actions de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Ernest mit en place un réseau d'évasion, en restaurant des bateaux mis au rebus, non recensés par les allemands. L'entreprise est renommée Sibiril Technologies suite au rachat par de la holding CIRANOE en 2011. Actuellement l'entreprise construit essentiellement des bateaux de pêche et de servitude et pratique la réparation.

Jean-François Sibiril

-Années d'exercice : Début du XXe siècle- Années 2000

-Localisation : Roc'h-Glaz, puis Pors-Trez

L'entreprise est créée au début du XXe siècle au lieu-dit Roc'h-Glaz. L'activité se pratique et se transmet de père en fils, cinq ou six générations suivront. On y construit d'abord des annexes, des goémoniers et des petits cotres, auxquels s'ajouteront par la suite des sabliers et des petits caseyeurs. En 1925, Sibiril rachète le chantier Pauvy au Clouët, puis quitte les lieux en 1937 pour Pors Trez. Jusqu'en 1965, date de départ à la retraite de Jean-François (1896-1979), de nombreux bateaux de pêche et de plaisance sont construits, notamment des cotres et des cormorans. Par la suite le chantier continue à construire de petites unités traditionnelles, canots à misaine, cotres, caseyeurs et des Cormorans.

L'entreprise a fermé au cours des années 2000.

Joyeux Fils

Années d'exercice : 1919-1921

-Localisation : Bas de la rivière de Morlaix (parcelle 260 de la section AC du cadastre actuel)

Chantier naval autorisé par l’État sur le domaine publique maritime après la Première Guerre mondiale. Il avait pour vocation la construction de chalands de haute mer et de barges en béton destinés à l'approvisionnement de Paris en charbon anglais : transport transmanche prolongé jusqu'à Rouen, puis par la Seine jusqu'à la capitale. Deux hommes se suivront à la direction: Monsieur Joyeux puis Monsieur Valteau. Sur ordre de déclaration du secrétaire d'Etat, M. Rio les chantiers seront fermés le 11 février 1921.

Kerenfors

-Années d'exercice : début XVIIe-1930

-Localisation : Place de la République, Roscoff

Les frères Jean et Tanguy Kerenfors étaient charpentiers au début du XVIIe siècle. Bien que localisait à Roscoff, le chantier s'installait parfois à Morlaix lorsque la taille des bateaux commandés l'imposait. Les bateaux construits étaient attachés au port de Roscoff, d'autres destinés à Brest, Rouen… Le savoir-faire s'est transmis de père en fils, de maître en apprenti. Ainsi, Tanguy prit la suite de son père (1672-1750), puis se fut le tour de son fils Jacques (1751-1832), qui passa la main à François (1786-1873) en 1797, suivi de Hyacinthe (1815-1896) vers 1840, puis d'Anselme (1850-1932), associé à son frère Francisque, qui hérite du chantier en 1896. Enfin Armand, prend la direction du chantier jusqu'à sa mort en 1930. Le chantier est vendu en 1932 à Félix le Corre, contremaître au chantier, puis à Goulven Le Got.

La pêche florissante au milieu du XIXe et une réputation qui dépasse le cadre local assurent de nombreuses commandes : gabares, sloop, cotres, cutters. La qualité des bateaux de pêche, mais également la construction de yacht et de bateaux de commerces font le prestige du chantier. Malgré la croissance du secteur de la plaisance, le chantier reçoit encore de nombreuses commandes des pêcheurs de Moguériec, de l'île Molène, du Conquet dans les années 1920-1925. Sept à Huit ouvriers étaient employés à l'époque. Le Got, qui reprend le chantier se spécialise dans les bateaux de plaisance (Dragons, Cormorans, Requins).

En 1895 un hangar est construit place de la République (aujourd'hui disparu) afin de mettre à l'abri les nombreux bateaux, de remiser le bois et de permettre aux ouvriers de travailler à l'abri les jours de mauvais temps.

L'obtention du Grand prix de l'Exposition universelle de 1900 et de la médaille d'or à l'Exposition internationale de la ville de Brest en 1901, apporte une reconnaissance au chantier.

Quelques célèbres voiliers de plaisance construits par le chantier Kerenfors : LeRoscovite pour Jacques de Thézac, l'Olympia pour Paul Signac…

Baptiste ROUDAUT

-Années d'exercice : 1931-années 1970?

-Localisation : Lannerien

Baptiste Roudaut construit des bateaux pour les pêcheurs, les goémoniers et les plaisanciers, de 5 à 11 mètres de long, à partir de 1931. Il fournit pendant une quarantaine d'années les ports de Porsguen et des alentours. Il cesse son activité avec l'arrivée du polyester et des matériaux composites.

Rolland, actuel Rolland marine

-Années d'exercice : 1928-

-Localisation : Diben

Ouverture du chantier naval Rolland dans l'anse de Primel à Plougasnou en 1928 par Vincent Rolland, charpentier marine. Il livrera son premier bateau de pêche de 5 m et son premier bateau de plaisance de 5,5m au printemps de cette même année. De 1927 à 1954 il dessine et construit 168 unités : 17 périssoires, 55 bateaux de plaisance, 96 bateaux de pêche et de servitude.

En 1942 il se spécialise dans les bateaux pour la pêche à la langouste et aux homards.

En 1950, un de ses fils, Jean Rolland, rejoint l'entreprise. Entre 1955 et 1959, ils dessinent et construisent ensemble 10 bateaux de pêche et de servitude, dont le palangrier-langoustier de 16m "Etoile des ondes" et la vedette à passagers de 16m "Mésange".

En 1957, au début de la construction plastique, Jean Rolland commercialise quelques annexes et canots plastiques comme le Bonnet de Douarnenez et les prames Guinde.

De 1960 à 1980, Jean Rolland créé et construit 75 unités de 4,50m à 19,50m : 21 bateaux de plaisance, 54 bateaux de pêche et de servitude.

Suite à une rencontre entre Jean R. et Annette et André Bénéteau, le chantier Rolland devient le 7e concessionnaire Bénéteau en 1966.

1978 : construction du bateau de pêche (palangrier-langoustier) l'Etoile d'Arvor pour son frère patron pêcheur, Roger. Ce sera l'un des derniers bateaux en bois construit par le chantier.

En 1990, Yann, le fils de Rolland, intègre l'entreprise. Il construit une réplique de l'épave Reder Mor dans le cadre du concours "Les bateaux des côtes de France" pour Brest 2012. (IM29005631)

2001 : extension des chantiers Rolland avec l'ouverture d'une concession Bénéteau et d'un magasin Uship à Morlaix.