Cléder, dénommée " petite capitale du granite", est, comme son nom l'indique, d'une grande richesse. Majoritairement, de couleur blanc gris clair, le granite se trouve également dans les tons blancs bleutés. C'est un excellent matériau de construction, dur, résistant à l'altération, apte au façonnage.

L'âge d'or de l'exploitation des carrières se situe à la fin du XIXe siècle jusqu'à la Première Guerre mondiale. En 1889, le "répertoire des carrières de taille" recensait les "Carrières de Cléder, les carrières des Dunes et du Littoral, dites de la Grève Blanche et du Pont Neuf" exploitées par "Boulch Frères, Corre, Malgron, Nicolas, Nédélec, Théo" (Louis CHAURIS. (1993). Naguère à Cléder, petite capitale du granite... Progrès et courrier (29/05-12/06-26/06/93)). D'après l'étude de 1962 de Michel Pierre parue dans "L'industrie du Granit en Bretagne", une dizaine de chantiers occupaient plus de 200 tailleurs à Cléder en 1893. Cette roche a été utilisée pour des mégalithes élevés dans une zone proche du chantier, tel le Menhir de Cam Louis. Des églises, des calvaires, proches ou éloignés des affleurements, des pierres tombales, jusqu'à Lampaul-Guimiliau, aux monuments aux morts de la Grande Guerre, en passant par les châteaux (Keromnès à Carantec, Trodibon en Plouézoc'h) ou des infrastructures maritimes ( jetée centrale du vieux port de Roscoff pour les pierres de parement du côté interne, bornes du port de Penzé…) le granit de Cléder connu des utilisations variées sur un large territoire.

L'Île Callot. Le granite rose rougeâtre à gros grain de Callot a été exploité massivement dès le XVIIe siècle. Il sera employé sur de nombreux édifices dans la région allant de Saint-Jean-du-Doigt à Saint-Pol-de-Léon. En premier lieu pour la construction de la chapelle Notre-Dame de Callot. Plus au large, il a été fortement employé pour le Château du Taureau. Citons également des sites morlaisiens majeurs, tels l'hôpital, la Manufacture de tabacs et partiellement pour le Viaduc. Il servira également lors de la reconstruction de l'église Saint-Mathieu et massivement pour l'église de Carantec.

Île-de-Batz : Granite de qualité au grain fin, de teinte gris clair. Il laisse peu de place à la diorite difficile à façonner. La plus ancienne trace d'utilisation du granite remonte au début du XIe siècle, voire au Xe siècle, dans la Chapelle Sainte-Anne. Le littoral est marqué par de nombreuses petites perrières, exploitées individuellement. Une cinquantaine sont identifiables sur le rivages, dans les îlots et récifs voisins, jusqu'à 500 m de la côte. Les principaux sites semblent être localisés dans la partie sud de l'île, au sud-ouest de Porz Kernoc'h et vers Porz an Ilis. L'utilisation des roches de ces deux sites représente l'activité ilienne, tournée en partie vers les constructions de son territoire et en partie vers l'exportation. Celels du premier ont servi à l'érection du môle de Porz Kernoc'h et les secondes ont été acheminées vers le "continent". Nombre de monuments et la majorité des habitations de l'Île ont bénéficié de ce granite de qualité. Si l'on ne devait donner qu'un exemple, le phare, emblème de l'île, est construit en pierres de taille d'un mètre de long provenant majoritairement du sous-sol. Le dallage et les bâtiments annexes en ont également bénéficié. Le Château du Taureau, forteresse mythique du territoire a utilisé ce matériau en complément du granite de l'île Callot. Au-delà du rivage les carriers ont profité des fleuves côtiers de la Penzé (manoirs de Trogriffon et de Lingoz en Henvic) et du Dossen (Eglise Saint-Melaine datée de la fin du XVe siècle-début du XVIe siècle) pour transporter leur ressource.

Roscoff

Roscoff se distingue par la diversité de ses roches, gneiss, schistes, granites porphyroïdes et granites à grain fin. Les nombreuses carrières littorales ont permis de répondre en partie à la construction des nombreux bâtiments de cette cité côtière.

-Roc'h ar Gored, au large du débouché de l'anse de Laber : ce récif de gneiss à grain fin grisâtre dur était une carrière importante, comme en atteste la platier irrégulier. Il bénéficie d'une cale d'embarquement près de laquelle des lests de schiste morlaisiens ont été retrouvés.

-Rochers des Duons, à 3km à l'est de Roscoff: schiste utilisé en ardoises pour les toitures.

-Île verte, 400m au nord de la Station biologique : granite grisâtre à grain fin accessible à marée basse. Une cale d'embarquement, à l'état de vestige, se situe au Sud-est.

-Anse des Laber : la partie occidentale est peu exploitée. En revanche, l'anse elle-même et la partie orientale présentent des fragments résiduels attestant d'une extraction plus importante. En témoignent les données du Service hydrographique qui relèvent des zones rocheuses signalées à la cote 13 en 1929-1930 et à 8 en 1988.

-La Pointe du Bloscon : utilisation de la roche granitique, en moellons et en pierres de taille, sur laquelle les murailles ont été élevées.

-A Porz ar Bascoun : granite gris à grain fin. Des traces de l''exploitation, débutée dans les années 1880, sont toujours visibles sur l'estran et les basses falaises.

-Le rivage est ponctué de nombreuses autres traces d'exploitation, qui pouvait se limiter au ramassage de galets et de blocs épars. La cale du Vil de Roscoff a été construite de cette manière.

Locquirec, Le schiste tuffacé bleu-gris argenté, "maen-glas" en breton, est utilisé dès l'âge du Bronze pour la fabrication de caveaux. Son exploitation s'est réellement développée au XVIIe siècle et a perduré jusqu'au XXe siècle sur l'estran ou à flanc de falaise. Le schiste était recherché essentiellement pour la construction locale : moellons pour la construction de manoirs (Manoir de la Tour d'argent), du môle du port, ou dalles. Ces dernières ont parfois été transportées par mer, notamment vers l'Île-de-Batz où l'on a retrouvé des pierres tombales anciennes réalisées avec ce matériau.