PALANTE GEORGES TOUSSAINT LEON (1862-1925) :
Philosophe né à Blangy-les-Arras (Saint-Laurent-Blangy dans le Pas-de-Calais) et mort à Hillion (20 novembre 1862 - 5 août 1925). Fils d'Emile Palante, fondeur, marchand de vin et d'eau de vie, comptable puis constructeur de semoirs et de machines agricoles, et de Thérèse Tricot, tous deux natifs de Liège en Belgique. Après le décès de son grand frère survenu le 29 novembre 1862, Georges restera le seul enfant du couple.
Immortalisé dans Le Sang Noir (1935) par Louis Guilloux sous les traits d'un professeur de philosophie aux allures de monstre dénommé Cripure - Palante souffrait d´une malformation congénitale -, il fut au début du 20e siècle le philosophe de la révolte individuelle non-violente, aussi bien contre le groupe que l'Etat, et tout autant contre la morale solidariste que "bourgeoise". Il proposa la première formule du nietzschéisme de gauche en France inaugurant un courant pour lequel il demeure une référence.
1879 : Georges Palante remporte le second accessit des élèves de rhétorique en histoire. Pensionnaire au collège d'Arras, il excelle en latin et reçoit plusieurs prix.
1880 : il quitte le collège d'Arras et entre au lycée où ses résultats sont toujours très satisfaisants. Il obtient même le premier prix d'instruction religieuse.
1881 : élève au lycée Louis-le-Grand à Paris, il décroche son baccalauréat. Au départ de Louis-le-Grand, il est convoqué par le conseil de révision qui le déclare inapte au service militaire.
1883 : Palante avait prioritairement prévu d'entrer à l'Ecole Normale Supérieure, mais il avait raté le concours. Il devient boursier d'agrégation à l'université de Douai de1883 à 1885 où il obtient sa licence de philosophie (novembre 1883).
1885 : il obtient son premier poste à Aurillac comme professeur de philosophie. A l'occasion de la distribution des prix, il prononce un discours intitulé éloge du style.
1886 : il est chargé de cours de philosophie au lycée de Châteauroux où il restera jusqu'en 1888.
1887 : le 27 août, Palante se marie avec Louise Genty. Née le 10 novembre 1865, elle était la fille de Jean-Baptiste Genty, professeur de rhétorique et principal du collège d'Aurillac où Palante fut en poste d'octobre 1885 à juillet 1886.
1888 : Palante est reçu à l'agrégation de philosophie (7e sur 16 candidats).
1890 : naissance de sa fille Germaine à Châteauroux le 18 février. Elle enseignera plus tard le violon. Par décision du tribunal de Châteauroux, Palante obtient une séparation de corps d'avec Louise qui conserve la garde de leur fille. Il est nommé professeur de philosophie au lycée de Saint-Brieuc.
1893 : Palante est nommé au lycée de Valenciennes.
1894 : Palante est nommé au lycée de La Rochelle.
1896 : Palante est nommé au lycée de Niort.
1897 : le 22 juillet, le tribunal de Bergerac prononce le divorce d'avec Louise Genty.
1898 : Palante est de retour au lycée de Saint-Brieuc où il restera en poste jusqu'en 1925.
1899 : premier article de Palante dans la Revue Philosophique.
1901 : parution du Précis de sociologie (éditions Alcan). Il est nommé cette même année Officier d'Académie et reçoit les Palmes Académiques.
1903 : parution de la traduction du livre de Ziegler La question sociale est une question morale (éditions Alcan).
1904 : parution du Combat pour l'individu (éditions Alcan).
1905 : Palante subit une ablation des orteils. Il prononce le discours de distribution des prix au lycée de Saint-Brieuc
1907 : Palante s'inscrit en Sorbonne pour une thèse d'Etat en philosophie. La même année, il se fait construire une petite maison à Hillion, au village de la Grandville en bord de mer. Il s'y rendra chaque année pendant les vacances scolaires. Le départ pour Hillion était toujours une véritable expédition. Il fallait d'abord prendre le petit train de Saint-Brieuc et descendre au lieu-dit Les Aubiers : "là, un voisin l'attendait avec son âne et une carriole". Louis Guilloux décrit l'arrivée spectaculaire de Palante à Hillion dans ses Souvenirs sur Georges Palante.
1908 : Palante est candidat aux élections municipales de Saint-Brieuc. Il n'est pas élu.
1909 : il est nommé Officier de l'Instruction publique. Parution de la Sensibilité individualiste aux éditions Alcan.
1911 : Palante remplace Jules de Gaultier à la Revue du Mercure de France. Il s'occupe des comptes rendus des nouveaux livres. La soutenance de sa thèse est refusée.
1912 : Palante qui n'a pas accepté le refus de la soutenance de sa thèse fait paraître un article intitulé Autour d'une thèse refusée en Sorbonne dans la Revue du Mercure de France. La même année, il fait paraître le texte de sa thèse sous le titre Antinomies entre l'individu et la société (éditions Alcan). Parution également d'une brochure intitulée La philosophie du bovarysme. Jules de Gaultier au Mercure de France.
1914 : parution de sa thèse complémentaire sous le titre Pessimisme et individualisme (éditions Alcan).
1916 : début des relations avec Louis Guilloux.
1919 : nouvelle candidature aux élections de Saint-Brieuc. Nouvel échec.
1923 : brouille avec Jules de Gaultier. Palante démissionne du Mercure de France. Il épouse Louise Pierre, sa concubine depuis de longues années.
1924 : parution de Une polémique interrompue ou le bovarysme : un bluff philosophique (Imprimerie moderne, Saint-Brieuc).
5 août 1925 : Palante se suicide d'une balle dans la tempe face à un miroir dans sa maison d'Hillion.
7 août 1925 : il est inhumé dans le cimetière d'Hillion.