Le domaine et le polder de Pissoison Le domaine de Pissoison est certainement l'un des plus anciens domaines des Marais, protégé par le sillon Saint-Jean et les différentes digues qui se sont succédées au cours des siècles (quand la rivière de Saint-Jean ne déborde pas sur ses terres) Le plus ancien document extrait des Archives des Côtes d´Armor (I E 251) précise l´affermage de la ferme de Pissoison, vasières, marais et salines à la famille Pluart par le sieur Fournier, fermier général du Penthièvre. Le polder de Pisse-Oison-Clos Goblet est le polder le plus septentrional d'Hillion, gagné sur la mer. En 1785, ce polder est créé et partagé entre six tenanciers. Il comprend surtout des prés. Plus au sud, au niveau de Sous le Gué et des Champs Durand, le polder n'est qu'embryonnaire. Une dizaine de journaux sont mis en culture autour d'une maison appelée "le morais". C'est un véritable ilôt dans le marais maritime, entre les chenaux du caler (l'ancien Camoy). Le reste est inscrit soit comme "marais herbu que la mer couvre en pleine lune", soit comme "section qu'il n'est guère possible d'enclore, la mer monte trop". Une partie sert aussi à tirer le "sable" nécessaire aux salines. Une grande part du marais est afféagée entre quatre personnes. Mais la cadastre conteste les droits d'un "prétendu possessionné" tandisqu'il note que le reste n'est "prétendu par personne". Par contre le polder des grèves est entièrement aménagé et parcellisé. Propriété de domaines seigneuriaux avant la Révolution (Florian Chapdelaine, propriétaire des Marais de Pissoison en 1785, parcelle n°2660) puis de l´armateur Rouxel-Villeféron, originaire de Saint-Brieuc, du 3e quart du 19e siècle au 1er quart du 20e siècle, la métairie de Pissoison fut ensuite affermée à la famille Briens en 1936, avant d´être cédée avec les terres des polders au propriétaire du château du Marais, et enfin vendu à Jean-Yves Cabaret, l´actuel exploitant et l´un des derniers cultivateurs de ces espaces gagnées sur la mer. Ces terres littorales sont actuellement exploitées pour le maraîchage de plein champ, les céréales et les pâtures. Dans le Terrier du Penthièvre de 1785, la ferme de Pissoison est cadastré sous le n° 2662 et 2663. Sur le cadastre napoléonien de 1812, on retrouve ces mêmes bâtiments et leur environnement immédiat sur les parcelles cadastrées sous les numéros 174, 172 et 173, avec la nouvelle appellation de Pisse Boisson. Le cadastre révisé de 1959 reprend la numérotation des parcelles : n° 743, 744 (les deux bâtiments de la ferme) et 745, tels qu'on peut les voir encore aujourd'hui. Le domaine de Pissoison possède en 1847 des parcelles sur la grève (section E, feuille n°4) et ses terres sur les polders lui ont été cédées à charge d´endigage. L´actuel exploitant Jean-Yves Cabaret continue à faire paître ses bovins sur la grève et ses moutons dans le polder. Le domaine de Pissoison représente un exemple remarquable d´une agriculture littorale raisonnée et durable, prenant en compte les contraintes de l´environnement maritime et de la Réserve naturelle.
- inventaire préliminaire, Hillion
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communes littorales des Côtes-d'Armor - Langueux
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Commune
Hillion
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Lieu-dit
Pissoison
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Cadastre
1959
D3
744
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Dénominationspolder
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AppellationsDomaine de Pissoison
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Période(s)
- Principale : 3e quart 17e siècle
- Secondaire : 3e quart 18e siècle
- Secondaire : 2e moitié 19e siècle
- Secondaire : 1ère moitié 20e siècle
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Dates
- 1681, daté par travaux historiques
La ferme de Pissoison Les deux bâtiments principaux de cette ferme, qui se font face avec une cour ouverte datent de l´Ancien Régime, avec des remaniements de façade et de nouvelles ouvertures. Une porte en pignon a été ouverte dans l'édifice le plus ancien, pour entrer les barriques de cidre. Un logis étable et des remises complètent cet ensemble. Les bâtiments ne sont plus utilisés comme habitat mais comme étable, grange et réserve pour les plants et les semences. La toiture du bâtiment le plus ancien a été sur-élevée au début du 20e siècle, en supprimant la couverture en chaume. Dans les combles à surcroît, les portes hautes tombantes ont été maintenues. Une partie de la charpente a été réalisée aves des pièces de charpente marine, empruntées à des embarcations (selon la tradition orale). Les 50 hectares des polders de Pissoison représentent une zone -tampon entre la Réserve Naturelle et les zones urbanisées, avec le maintien d'une agriculture maraîchère de plein champ. Le terres poldérisées sont légères, marneuses et sableuses, adaptées à la culture des primeurs. Certaines terres du polders sont néanmoins converties en prairies.
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Murs
- granite
- grès
- schiste
- brique
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Toitsardoise
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Plansplan rectangulaire symétrique
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Étagescomble à surcroît
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Couvertures
- toit à deux pans
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Statut de la propriétépropriété privée
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Intérêt de l'œuvreà étudier
Le domaine de Pissoison qui comprend les bâtiments de la ferme, les terres des polders exploitées au lieu dit Pissoison, la digue du domaine privée et les grèves concédées méritent une étude approfondie et une protection dans leur ensemble.
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
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- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
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Bibliographie
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CLEMENT, Jacques-Henri. L´industrie du sel dans le Penthièvre littoral. Mém. Thèse de doctorat en Pharmacie : Rennes : UER Médical et pharmaceutique, 1989.
Documents audio
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PRIGENT, Guy. Témoignage audio Jean-Yves Cabaret : les digues et polders de Pissoison. Hillion, 2003.
Témoignade audio