La centrale électrique des Ponts Neufs est édifiée en 1894 par la Société Anonyme d'énergie électrique dont le siège social se situe à Saint-Brieuc (22). Quatre ans plus tard, la salle des machines est agrandie de façon à recevoir une turbine hydraulique développant 75 ch. En 1904, un magasin et un logement sont édifiés sur le site. Le barrage de l'étang des Ponts Neufs est réglementé par arrêté préfectoral du 15 juin 1911, lequel précise les conditions d'utilisation de la force motrice empruntée, par la Société d'énergie électrique de Saint-Brieuc, à l'étang des Ponts Neufs pour la mise en activité de l'usine. Le débouché libre du déversoir est fixé à 18, 50 m et celui du vannage de décharge à 4, 50 m. Avec une surface de 15 ha environ, l'étang des Ponts Neufs est alimenté par les rivières du Gouessant, de l'Evron et par le ruisseau de Gouranton. Cet étang constitue une réserve d'eau destinée à la production, par la force hydraulique, de l'énergie électrique nécessaire pour assurer l'éclairage de la ville de Saint-Brieuc. Une simple digue en terre, longue de 90 m et haute de 38, 14 m, sépare l'étang de la centrale. En 1914, la Société Anonyme d'énergie électrique vend l'établissement à la Compagnie centrale d'éclairage par le gaz Eugène Lebon et Cie dont le siège social est à Paris (75). Le matériel hydraulique est alors remplacé par des appareils modernes. En 1920, la centrale hydroélectrique est reconstruite et fait l'objet d'une restructuration importante avec des travaux destinés à améliorer l'utilisation de la chute d'eau et par là même à augmenter sa puissance. Elle connaît deux campagnes de rénovation en 1950 et en 1978. La conduite forcée possède un répartiteur à trois branches ; elle mesure 25 m de longueur et présente une section de 2, 50 m2. Devenue la propriété d'EDF, la centrale hydroélectrique est toujours en activité. En 1894, la centrale hydroélectrique se compose de deux turbines de 125 ch chacune, de deux dynamos avec excitateurs, d'une chaudière et d'une machine à vapeur. En 1925, la centrale hydroélectrique le comprend trois groupes turbo-alternateurs, dont un a disparu. Actuellement, la centrale fonctionne avec deux turbines Francis H issues du constructeur Singrun. L'une tourne à 426 t/mn et est couplée à un alternateur Hillairet d'une puissance de 320 kVA ; la seconde, double, tourne à 570 t/mn et est couplée à un alternateur Schneider d'une puissance de 160 kVA.
(Inventaire du patrimoine industriel, Marina Gasnier, 2003)
[La machine à vapeur a été fabriquée à Rouen par les ateliers de construction Windsor. Il s'agit d'une machine à deux cylindres verticaux développant un une force de 40 cv. Elle a été mise en vente en 1912. Précision suggérée par M. GEIGER ; juin 2025]