Dossier collectif IA22004222 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, Erquy
Corps de garde, blockhaus et sémaphore sur la commune d'Erquy
  • Dénominations
    corps de garde, blockhaus, sémaphore
  • Aires d'études
    Communes littorales des Côtes-d'Armor
  • Adresse
    • Commune : Erquy
      Lieu-dit : la Vallée Denis la Heussaye Saint-Pabu

L'architecture militaire de l'Ancien Régime : Les premiers retranchements de la côte d'Erquy sont réalisés sous le règne de Louis XIV, avec la création des premiers garde-côtes, selon un régime mi-militaire, mi-civil (1694). La carte du "Neptune françois" de 1693 signale le corps de garde de La Guette de la Ville-Berneuf. En 1702, on relève la batterie et le fort de la Bouche (1702), ainsi que le fort de la Roche au Nay. Sont attestés au milieu du 18ème siècle, le corps de garde des Trois Pierres, de Lanruen et de la Bouche. Pour le chevalier Mazin, en 1756, les batteries d'Erquy ne représentaient qu'une simple levée de terre avec un parement en pierre. Le plan de ces défenses littorales furent relevées par l'ingénieur géographe du duc de Penthièvre Levavasseur en 1785 (cadastre du Penthièvre). Deux postes militaires fixes existaient au Gué Madeuc, près du gué du Cavé et au Château-Tanguy près de la Roche Jaune à La Heussaye. Un corps de garde existait au début du 20ème siècle (repéré mais non daté, non étudié) sur le rocher Follet, habité par un couple de carriers qui vivaient aussi de la pêche à pied ("la petite Marianne").Les ouvrages de défense militaire utilisaient pour le béton armé les roches dures, comme le grès d'Erquy, mélangées au ciment et au fer. C'est une architecture mono-bloc, réalisée dans un béton liquide, fluide, un monolithe moderne. Ils représentent plusieurs formes architecturales : - poste de guet - coupole d'acier - embrasure - encuvement - section courbe - angles abattus - épaulements latéraux - dôme frontal. Les fortificatiuons littorales allemandes : Nous avons repéré 4 ouvrages de défense militaire datés de 1944 : 2 blockhaus et un abri pour un groupe de combat, situés dans la villa Beaumont, dans la villa de La Heussaye, sur la plage de Saint-Pabu et étudié 2 blockhaus, ceux de la Villa Beaumont et de la Heussaye. Aujourd'hui, il existe encore de nombreux ouvrages militaires témoins matériels de cette époque, en particulier des ouvrages bétonnés, en bon état, dissimulés sous la végétation, ou intégrés aux anciennes villas et nouvelles constructions de l'après guerre. En 1943, les menaces de débarquement se précisaient sur les côtes, particulièrement en Manche ; les Allemands accrurent leurs systèmes de défense, avec l'organisation Todt (plan de tir de côte du Penthièvre). Ce système de défense contemporain a semé ses équipements le long des côtes de la Manche et de l'Atlantique : Des milliers de mines furent enfoncées sur les plages du Val-André, d'Erquy, des Sables d'Or, de PLéhérel, jusqu'aux défenses en falaise). Les accès aux plages furent fermées par des "portes Maginot" (obstacles métalliques de 2 mètres de hauteur). Les points stratégiques souvent situés en hauteur furent aménagés avec des blockhaus, des casemates, des Tobrouks, des canons et des mitrailleuses dirigées vers la plage de Caroual, de la Rade et de la Bouche, selon un tir croisé. Le sémaphore d'Erquy fut aussi équipé pour surveiller le ciel. Cette architecture militaire, vestige de la deuxième guerre mondiale, représente une architecture spécifique, qui met en scène le paysage de la frontière qu´impose la guerre totale, aux limites mêmes de l´espace littoral. Elle montre aussi la typologie des ouvrages du Mur de l´Atlantique et de leurs fonctions : - bloc de tir à créneau, - bloc de tir à cloche cuirassée - bloc d´observation d´infanterie ou d´artillerie, avec PC de tir des batteries côtières - bloc pour la défense aérienne : DCA, abri, poste de direction de tir, radio-radar - bloc passif : troupes, munitions, centre de transmission, canons, chars, poste de secours.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 18e siècle
    • Principale : 3e quart 18e siècle
    • Principale : 4e quart 18e siècle
    • Principale : 2e moitié 20e siècle
  • Toits
    béton en couverture
  • Murs
    • béton
  • Décompte des œuvres
    • repérées 7
    • étudiées 4

Documents d'archives

  • AD Ille et Vilaine. Série C ; sous-série , C 3670. Plan-type d'un petit corps de garde et d'une guérite, modèle 1744, par le chevalier de Lescouët ; plan-type d'un corps de garde, modèle 1744 : profils et élévation.

Bibliographie

  • BERNANGE, Georges, LANNOY (de), François, BÖ, Andersen, MCNAIR, Ronald, CHAZETTE, Alain, GUILLOU, Michel. La Bretagne en guerre 1939-1945. Editions Heimdal, 1994.

  • CHAZETTE, Alain, DESTOUCHES, Alain, PAICH, Bernard. AtlantikeWale. Le mur de l´Atlantique en France 1940-1944. Editions Heimdal, 1995.

  • LE GAL LA SALLE, Jean-Pierre. Histoire d'Erquy. Erquy sous l'Ancien Régime. Bannalec : Imprimerie Régionale, 1991, 1.

    p. 126-137
  • LEVEQUE, Charles. Le cap Fréhel de l'Occupation à la Libération : exposition. Plévenon : Mairie de Plévenon, mai 2005.

  • VIRILIO, Paul. Bunker Archéologie. Paris : Les éditions du Demi-Cercle Heimdal, 1991.

Périodiques

  • SALLIER DUPIN (DE), Guy. La mer et la Révolution dans les Côtes-du-Nord. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1992.

    p. 126-135

Documents audio

  • PRIGENT, Guy. Témoignage oral de Michel Grimaud. Erquy, 2005.

    Témoignage oral de Michel Grimaud

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Annexe n°3
  • Annexe n°4
  • Annexe n°5
  • Annexe n°6
  • Annexe n°7
  • Annexe n°8
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2004