Dossier d’œuvre architecture IA22005285 | Réalisé par ; ;
Dupont Flavie (Rédacteur)
Dupont Flavie

Etudiante à l'Université Rennes 2, master 2 Histoire, civilisations et patrimoine double parcours Histoire et Sciences-sociales et parcours Médiation du Patrimoine de l'Histoire et des Territoires.

Dans le cadre d'une étude sur les châteaux parlementaires costarmoricains pour la réalisation d'un mémoire de recherche historique sur les châteaux habités par des parlementaires bretons. En partenariat avec l'association VMF et la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des châteaux du 19e siècle en Bretagne
  • inventaire topographique, Communauté de communes de Dinan
  • enquête thématique régionale, Inventaire des demeures parlementaires en Bretagne
Château, le Chêne-Ferron (Saint-Carné)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne
  • Commune Saint-Carné
  • Lieu-dit le Chêne-Ferron
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    communs, chapelle

Un château du 19e siècle ?

La restauration du Chêne-Ferron en Saint-Carné est un exemple de qualité représentatif de la manière de restaurer les édifices anciens à la fin du 19e siècle. Les parties anciennes restaurées et les parties neuves se lient harmonieusement, la composante historiciste se superpose à un vocabulaire issu du courant éclectique et pittoresque pour offrir une nouvelle vision de l'architecture régionale.

(Inventaire des châteaux du 19e siècle en Bretagne, Lauranceau Elise, 2013)

Un château parlementaire ?

L’intérêt historique du château du Chesne-Ferron ne repose pas uniquement sur son architecture ou sa longue continuité familiale, mais aussi sur le rôle qu’a tenu l’un de ses propriétaires dans l’histoire politique bretonne. Étienne-François-Marie Ferron du Chesne, né à Dinan en 1736, issu de cette lignée, est conseiller au Parlement de Bretagne à partir de 1760. Cette charge, prestigieuse durant l’Ancien Régime, le rattache à la noblesse de robe. Il exerce cette fonction pendant plus de vingt ans, jusqu’en 1784. Il fait du château du Chesne, le château familial, sa résidence principale où il décède en 1819. Ce lien étroit entre lieu de résidence et fonction parlementaire permet de qualifier le château du Chesne-Ferron de « château parlementaire ». À l’instar d’autres demeures appartenant à des membres du Parlement de Bretagne, il incarne une forme d’autorité enracinée dans la terre, où s’articulent vie quotidien, pouvoir et représentation sociale. Ce type de demeure se distingue souvent par une architecture élaborée, témoin d’une culture de l’habitat où le paraître et l'importance de la famille se rencontrent. En ce sens, le château du Chesne-Ferron illustre ces propos, à travers sa continuité familiale et son architecture.

(Inventaire des demeures parlementaires en Bretagne, Flavie Dupont, 2025)

Le château du Chêne Ferron se dresse au bord d’un plateau qui domine la Rance. L’origine du fief, que nous rappelle Marc Décenneux, remonte en 1443, date à laquelle les Ferron se scindent en deux branches ; La première reste établie dans la seigneurie patronymique de la Ferronnays, en Calorguen, tandis que la seconde s’implante dans le fief du Chêne. En l’absence de visite du château, il est actuellement difficile de témoigner de vestiges remontant au 15e siècle. Les parties les plus anciennes, visibles de l’extérieur, sont datables de la fin du 16e siècle ou du début du 17e siècle, comme en témoigne les décors empruntés au répertoire ornemental de la Renaissance (porte à pilastres cannelés et chapiteaux de style composite, appuis des fenêtres moulurés à godrons…). Les façades semblent avoir été reprises en plusieurs campagnes, l’une d’elle de la fin du 19e siècle, datée 1881 correspond à une reconstruction de la partie droite sur la cour. Le style composite de cette reconstruction témoigne de l’esprit éclectique des architectes de cette période attiré par le pittoresque des formes et les volumes complexes. La chapelle dédiée à Sainte Emerance date du 18e siècle ainsi que les communs qui portent la date de 1731, ils ont été toutefois remaniés par la suite.

(Inventaire topographique, Véronique Orain, 2004)

Le château du Chesne-Ferron, situé à Saint-Carné, dans les Côtes-d’Armor, domine la vallée de la Rance depuis son promontoire. Son origine remonte à la fin du Moyen Âge, au 15e siècle, à la suite du mariage d’Olivier Ferron avec Jeanne du Val, héritière de la seigneurie du Chêne (vers 1443). Ce mariage donne naissance à la branche des Ferron du Chesne, distincte des lignées plus illustres de la Ferronays ou de Quengo. Dès lors, la famille conserve la propriété et l'associe durablement à son nom.

Huit générations après Olivier Ferron, c’est Étienne-François-Marie Ferron qui occupe comme résidence principale le château du Chêne-Ferron. Il est le premier parlementaire de sa famille. Il rompt avec la tradition militaire pour une carrière dans la magistrature en tant que conseiller originaire au Parlement de Bretagne entre 1760 et 1784. Lorsqu’Henri II institut le Parlement de Bretagne en 1553, il créer deux types de charges : les charges « originaires » et les charges « non-originaires ». Concrètement, c’est une différenciation selon l’origine du magistrat : bretonne ou française. Cette différenciation est très importante au 16e siècle mais n’est plus qu’une distinction nominale au 18e siècle. Né le 5 mars 1736 à Dinan, Etienne-François-Marie Ferron est le fils de François-Louis Ferron, chevalier et seigneur du Chesne, et de Marie-Victoire Lesquen. Il épouse en premières noces Marie-Anne Lambert, dame de la Houssaye, le 23 avril 1771, avec qui il a un fils. En 1799, il se remarie avec Marie-Thérèse de Lavier, et de cette union naîtront quatre autres fils. Pendant la Révolution, le château ne semble pas avoir été saisi : aucune mention du château du Chêne-Ferron ne figure dans les dossiers d’émigrés, ni dans les inventaires des biens nationaux conservés pour la commune de Saint-Carné. Étienne-François-Marie Ferron meurt au château le 5 mai 1810, confirmant ainsi la continuité de l’occupation familiale du lieu pendant cette période mouvementée.

Le château actuel ne conserve que peu, voire aucun vestige clairement identifiable de cette époque d’origine (15e siècle). Les éléments les plus anciens visibles aujourd’hui remontent à la fin du 16e siècle ou au début du 17e siècle. Le château est remanié à plusieurs reprises, notamment au 18e siècle, comme en attestent les communs datés de 1731 et la chapelle dédiée à Sainte-Émérance. Un important chantier de transformation intervient également à la fin du 19e siècle.

(Inventaire des demeures parlementaires en Bretagne, Flavie Dupont, 2025)

  • Période(s)
    • Principale : limite 16e siècle 17e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 2e quart 18e siècle
  • Dates
    • 1731, porte la date
    • 1881, porte la date

L’architecture du château du Chesne-Ferron est marquée par une composition complexe, construite par étapes successives et selon des logiques tant fonctionnelles qu’esthétiques. L’édifice se développe autour d’un corps de logis principal encadré de multiples pavillons et tours d’escaliers. La façade nord, plus régulière, présente une recherche de symétrie et de monumentalité avec ses deux travées ordonnancées, ses lucarnes en plein cintre et sa corniche sculptée de modillons. Les toitures en pavillon confèrent à l’ensemble un certain raffinement et majestuosité. À l’inverse, la façade sud, tournée vers la pente du terrain, affiche une organisation plus libre, marquée par une diversité de volumes : une tour centrale, des pavillons saillants, un bâtiment annexe en parpaing, et une seconde tour accolée. Le relief naturel induit une différence de niveaux : côté nord, le château repose sur une cour d’honneur qui présente un rez-de-chaussée légèrement surélevé accessible par un perron, tandis que côté sud, il s’appuie sur un sous-sol qui dessert sur le jardin. Au-dessus, un étage carré est couronné par un niveau en combles percé de lucarnes. Les matériaux employés — granite, pierre de taille, ardoise — sont typiques de la région. Des éléments décoratifs comme les chaînes d’angles, les épis de faîtage et surtout les armoiries des Ferron, sculptées au-dessus de l’entrée — « d’azur à une bande d’argent chargée de quatre hermines de sable, le champ semé de billettes d’argent sans nombre » — viennent rappeler l’identité de ses propriétaires. Visite non effectuée. L'étude reste à faire.

(Inventaire des demeures parlementaires en Bretagne, Flavie Dupont, 2025)

  • Murs
    • granite moellon
    • granite pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble, étage de soubassement
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
  • Typologies
    agrandissement. Restauration. Néo-XVIIe
  • Précision représentations

    La façade principale est ornée de chaînes d’angles, d'épis de faîtage et des armoiries de la famille Ferron, sculptées sur un fronton à l’entrée — « d’azur à une bande d’argent chargée de quatre hermines de sable, le champ semé de billettes d’argent sans nombre ».

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Bibliographie

  • FROTIER DE LA MESSELIERE, Henri. Les manoirs bretons des Côtes-du-Nord, Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, t. LXXII.

    t. LXXII.
  • LOYER, François. Châtelains et châteaux au XIXe siècle dans l'Ouest de la France. In : Arts de l'Ouest. Etudes et documents, 5, juin 1978.

    p. 70, fig. 33
  • DECENNEUX Marc, MACK André. Six châteaux sept siècles. Dinan, 1983

  • Le patrimoine des Communes des Côtes d'Armor. Paris : Flohic éditions, 1998.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel) : Salle de consultation 22 G
  • SAULNIER, Frédéric. Le Parlement de Bretagne, 1554-1790. Imprimerie de la Manutention. 1991. 2 vol.

    ISBN : 2-8554-047-X

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel) : 35 REN hist

Documents figurés

  • 222 - Dinan (C.-du-N.) Château du Chêne Ferron, Edit. Passemard, Dinan (A.D. 35 ; 6 Fi St-Carné 03).

    (A.D. 35 ; 6 Fi St-Carné 03).

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004, 2013, 2025
(c) Monuments historiques
(c) Inventaire général
(c) Région Bretagne
(c) Vieilles Maisons Françaises (VMF)
(c) Université de Rennes 2
Dupont Flavie
Dupont Flavie

Etudiante à l'Université Rennes 2, master 2 Histoire, civilisations et patrimoine double parcours Histoire et Sciences-sociales et parcours Médiation du Patrimoine de l'Histoire et des Territoires.

Dans le cadre d'une étude sur les châteaux parlementaires costarmoricains pour la réalisation d'un mémoire de recherche historique sur les châteaux habités par des parlementaires bretons. En partenariat avec l'association VMF et la Région Bretagne.

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