Le site de Leur Huelan : Le secteur de l'Armor et le chemin de Leur Huelan appartenaient à la seigneurie de Pen Lan, qui cédèrent en 1242 ces biens à l'abbaye cistercienne de Bégard. Les moines "défricheurs" ont mis en place le système de la quévaise avec convenants sur leurs terres, favorisant ainsi le bocage et l'entretien des talus et des bâtiments ; cette tenure a favorisé le maintien des édifices et structuré le territoire agraire. Aujourd'hui le site de Leur Huelan, quartier de l'Armor, proche de la mer, situé entre la zone protégée de Milin ar Lan et du marais de Noteno (propriétés du Conservatoire du Littoral), est riche de son patrimoine bâti (anciens bâtiments de fermes, fontaines, lavoirs et puits, fours à pain dont l'un daté du 17ème siècle, chemins creux bordé de talus). Le chemin de Leur Huelan et la traverse de Bastillen Bran ont vocation de chemin de grande randonnée (GR 34). L'essentiel de l'urbanisation est réalisé le long de la rue de l'Armor. Une majorité de constructions anciennes rénovées dans le respect de la tradition a permis de conserver au site de Leur Huelan son caractère rural : l'ancienne ferme de Leur Huelan (aire de battage la plus haute) est toujours exploitée. La seigneurie de Pen lan ne comptait pas moins de 217 titres de propriétés sur les 800 que revendiquait l'abbaye en 1789, dont 127 se rattachaient à Trébeurden, 12 à Pleumeur-Bodou, 14 à Trégastel et 17 à Perros-Guirec. Le prieuré de Pen lan ne représentait plus en 1614 "qu'un grand corps de logis à 2 étages en équerre du précédent et devers l'orient". Outre la maison abbatiale, le lieu noble de Pen lan consistait en la métairie noble et le prieuré. Une partie des pierres de l'ancien couvent servit à reconstruire l'église de Pleumeur-Bodou au 18ème siècle. La particularité de cette seigneurie réside dans le mode d'exploitation des tenues. Alors qu'ailleurs les colons étaient soumis à l'usage du domaine congéable, l'abbaye fit adopter l'usement de la quévaise ou domaine non congéable, dans une grande partie de ses exploitations. Dans le domaine congéable, le convenancier met en valeur la terre, et conserve le droit de renable, alors que le propriétaire conserve le fonds, les superficies et les bâtiments. Le propriétaire peut congédier son convenancier à la fin du bail, moyennant le remboursement des améliorations apportées à l'ensemble. Le droit de quévaise est plus contraignant pour le locataire qui ne peut quitter la terre, qu'il doit entretenir ; mais s'il n'a pas d'héritier direct, il doit déguerpir et le foncier peut concéder l'exploitation au colon de son choix. La quévaise impliquait aussi nombre de corvées collectives (fanage, charrois, saunage). Au cours des siècles, les moines vont augmenter leur domaine congéable. Les petites parcelles de l'écart de Penlan sont encore visibles sur le cadastre napoléonien, qui hérita de ces convenants. Le moulin à vent de Keravel faisait partie des propriétés de la seigneurie de Pen lan et tenu à domaine congéable en 1750 par François Le Guillou et consorts. Le chemin de Leur Huelan situé dans le quartier de l'Armor se caractérise par un habitat traditionnel.