1- Pléboulle : principaux répères : (Patrick Pichouron)
Pléboulle est une commune littorale du département des Côtes-d'Armor située sur la côte d'Emeraude, au nord-est de Saint-Brieuc. D'une superficie totale de 1 410 hectares, elle est bordée par la Manche au nord et limitée par les communes de Matignon à l'est, de Saint-Potan, Ruca et Hénanbihen au sud et de Plurien et Fréhel à l'ouest.
Pléboulle est une paroisse bretonne primitive comme l'atteste son nom formé avec le vieux-breton Ploe, signifiant "paroisse". Démembrée avant le 13ème siècle en raison de la position excentrique de son chef-lieu, son territoire englobait à l'origine les paroisses de Saint-Germain-de-Matignon, de Ruca, de Saint-Potan et de Saint-Cast.
Les Templiers, puis les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, possédaient une aumônerie au lieu-dit le Temple, dont la chapelle Notre-Dame [fig. 3] était autrefois dédiée à la Sainte-Croix, ainsi qu'un établissement à Montbran, cité en 1201, d'après Bernard Tanguy, sous le nom de "monastère de la Sainte-Croix de Montbran". Il y subsiste d'ailleurs les vestiges d'une tour octogonale construite au milieu du 12ème siècle [fig. 4], ainsi qu'une ferme à proximité connue sous le nom de l'Abbaye.
Mentionnée pour la première fois comme paroisse en 1241 dans un cartulaire de l'abbaye cistercienne de Saint-Aubin-des-Bois, elle relevait du diocèse de Saint-Brieuc sous l'Ancien Régime et a élu sa première municipalité au début de l'année 1790. Elle a dû céder, par l'ordonnance du 15 mars 1826, les écarts des Vieilles Portes et du Bois-Talva à la commune de Saint-Potan et, en échange d'une portion de terres située au sud des Mares, l'écart de la Haute-Ville et deux fractions de territoire sises entre le Gué et la saline des Sablons, d'une part, et au nord des Mottais, d'autre part, à la commune de Matignon.
2- Pléboulle : le patrimoine architectural : (Patrick Pichouron)
La présente enquête a été réalisée au cours des mois d'août et de septembre 2006 dans le cadre de l'opération d'inventaire préliminaire à l'étude du patrimoine des communes littorales du département des Côtes-d'Armor. Elle a permis de procéder au repérage de 106 oeuvres, parmi lesquelles 82 relèvent de l'architecture domestique (manoirs, maisons et fermes), 13 de l'architecture religieuse, commémorative et funéraire et 5 de l'architecture du génie civil (voies ferrées et ponts routiers).
Au sein du corpus, dont la datation est comprise entre le milieu du 12ème siècle (tour de Montbran) et la 1ère moitié du 20ème siècle, 19 oeuvres ont fait l'objet d'une proposition de sélection en fonction de critères d'ancienneté, de qualités architecturales, d'unicité ou de représentativité.
3- Pléboulle : le patrimoine littoral et maritime : (Guy Prigent)
La commune de Pléboulle peut se revendiquer d'un passé maritime lié à la grande pêche, que viennent enrichir nombre de témoignages recueillis par Jean-Louis Duménil de l'association culturelle de Pléboulle. Une partie de ces témoignages qui représentent notre matériau de recherche, notre corpus, a été enregistrée et publiée en avril 1999 dans la revue " Pléboulle et la mer ". D'autres témoignages nous ont été confiés par Mme veuve Duménil, en particulier sur la vie sociale du bourg et la fête de la Montbran. Des extraits de ces témoignages originaux sont publiés en annexe de cette notice et des notices complémentaires des oeuvres architecturales et mobilières, témoins de l'histoire littorale et maritime de la commune.
Il s'agit d'associer patrimoine matériel et patrimoine immatériel, dans une approche croisée et systémique afin de mieux comprendre les liens qui tissent les rapports entre les habitants de cette commune et la mer, dans l'histoire passé et présente. Parmi les oeuvres étudiées sur la commune, nous avons sélectionné en particulier, une paire de sabots-bottes de marin terre-neuvas, qui était utilisée après les campagnes dans les travaux des champs, souvent envahis par les eaux débordantes du Frémur ou du ruisseau le Rat. Cet objet du quotidien rappelle à la fois la " maritimité " d'une partie de la population de Pléboulle, mais aussi une " littoralité d'usages ", renforcée par la présence de la mer côtière, où l'on prélève la marne mais aussi les coquillages dans la baie de la Fresnaye, et l'organisation du circuit des eaux sur le territoire de la commune. Certains habitants de Pléboulle ont conservé la vocation maritime, embarqués à la pêche côtière ou au commerce.