Dossier d’œuvre architecture IA22009903 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Les églises romanes de Bretagne
Eglise paroissiale Saint-Gal (Langast fusionnée en Plouguenast-Langast en 2019)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Plouguenast
  • Hydrographies Le Lié
  • Commune Plouguenast-Langast
  • Lieu-dit Langast
  • Précisions commune fusionnée après inventaire Commune inventoriée sous le nom de Langast
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Gal

La largeur importante de près d´un mètre des baies, la présence d´opus spicatum dans les murs de la nef et l´allure des grandes arcades constituent, selon Philippe Guigon, autant d´arguments qui plaident en faveur d´une datation du début du 11e siècle pour cette nef. Ce que rejoint Marc Déceneux, pour qui ces caractéristiques qui tendent à rappeler l´église du Lou-du-lac, conduiraient à proposer une datation autour de l´an mil.

En ce qui concerne les peintures murales découvertes lors des restaurations plusieurs hypothèses de datation ont été formulées, notamment celle du 9e ou 10e siècle. Cette proposition, s´appuyant à la fois sur la technique employée, le peu de pigments utilisés et le style assez schématique des figures pose différents problèmes.

Le 9e ou 10e siècle ne correspondent pas à l´époque de construction de l´édifice attribuée au tout début du 11e siècle. De plus, des détails dans ces peintures viennent contredire l´hypothèse d´une réalisation d´époque carolingienne. En effet, les inscriptions Michel et Melchisédech par comparaisons paléographiques ont été datées du 12e siècle. Les costumes représentés à Langast possèdent des particularités, comme les manches larges et le col, qui n´apparaissent dans la peinture qu´au 12e siècle.

Il faut donc probablement voir dans l'église une construction des alentours de l'an mil et dans les peintures une oeuvre de la fin du 11e siècle et du 12e siècle.

Le bourg aurait pour origine un ermitage du Haut Moyen Age, en vieux breton Lann. On connaît peu de choses de la paroisse de Langast et de son église, longtemps considérée comme un édifice du 16e siècle. En effet, aucun document écrit ne permet d´éclairer les origines de cet édifice. A l´église romane a été ajouté, au 14 ou 15e siècle, un clocher-porche à l´Ouest. La majeure partie de la construction date du 16e siècle, époque à laquelle ont été construits les bas-côtés de la nef, les dernières travées du choeur et le chevet plat. Au 18e siècle on ajoute à l´édifice des contreforts. Au début du 20e siècle le bas-côté nord de la nef est entièrement repris. Ce n´est en fait que lors de travaux de restauration conduits entre 1982 et 1995 par le service des Monuments Historiques que cet édifice considéré comme daté du 16e siècle, a révélé une nef romane. Lors de ces travaux de nombreuses peintures murales ont été mises au jour, essentiellement sur les intrados des arcs et les faces intérieures des piliers de la nef. Cet ensemble appartient à trois périodes différentes. En effet, les peintures datent de la période romane (nef : faces intérieures des grandes arcades), du 16e siècle (bas-côté sud et nord notamment) et du 17 ou 18e siècle (mur ouest et bas-côté sud). En ce qui concerne le premier ensemble, attribué à la période romane, différentes hypothèses ont été formulées quant à la datation exacte de ces peintures. Certains les ont attribuées au 9 ou 10e siècle, d´autres considèrent qu´elles appartiendraient au 12e siècle. Suite à ces importantes découvertes, l´édifice a été classé Monument Historique le 10 avril 1981.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 11e siècle
    • Secondaire : 14e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 15e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 16e siècle
    • Secondaire : 18e siècle
    • Secondaire : 20e siècle
  • Dates
    • 1508, daté par travaux historiques, porte la date
    • 1703, daté par source

Seul le vaisseau central de la nef ainsi qu´une partie de la façade occidentale appartiennent à l´édifice primitif, roman. La façade romane est en partie masquée par le clocher-porche ajouté au 14 ou 15e siècle. Malgré l´adjonction de ce clocher, on peut aisément percevoir les éléments et la composition de la façade d´origine de l´édifice. Au sud, à l´extérieur de la façade, on conserve la partie haute d´un contrefort amorti en larmier qui épaulait la façade primitive de l´église, ainsi que le départ d´un pignon amorti en triangle. A l´intérieur du clocher d'époque gothique on retrouve les dispositions d´origine de cette façade occidentale, construite sur plusieurs rangs en opus spicatum. Elle ouvrait sur la nef par un grand portail en arc plein-cintre appareillé de minces claveaux de granit et briques. La partie supérieure de cette façade, où se voient deux baies géminées, semble refaite, d´après sa maçonnerie en grand appareil nettement différente de celle de l´édifice primitif. A l´intérieur, la nef communiquait avec les collatéraux par quatre arcades en plein-cintre légèrement outrepassé. Les arcs sont à simple rouleau présentant des claveaux de briques et plaquettes de schiste, ils retombent sur des piles carrées, sans imposte. Dans la partie supérieure du mur, sous la charpente, ont été mises au jour des baies romanes qui fournissaient un éclairage direct à la nef. Percées au-dessus des grandes arcades, elles sont en arc plein-cintre, formées de claveaux de briques et plaques de schiste (tout comme les grandes arcades). Larges d´un mètre environ ces fenêtres, aujourd´hui aveuglées, étaient peu ébrasées. Les murs du vaisseau central de la nef où sont percé les arcades et baies romanes, présentent, tout comme celui de la façade occidentale, une maçonnerie en opus spicatum. Les bas-côtés d´origine de la nef étaient moins élevés que ceux qui existent aujourd´hui, des travaux de restauration ont d´ailleurs permis de retrouver les traces des poutres d´origine. Le choeur actuel présente un chevet plat mais nous ignorons complètement le plan et l´aspect du choeur primitif.

  • Murs
    • granite
    • brique
    • schiste
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • ange
    • ornement végétal
    • saint Michel
  • Précision représentations

    Les peintures murales datant de la construction primitive de l´édifice sont localisées sur les intrados des arcades de la nef et sur les piliers. Il est très probable voire quasi certain que d'autres peintures ornaient les parois de la nef, mais les intrados sont les endroits où, mieux protégées, les peintures ont été conservées. Les deux premières arcades de la nef présentent des motifs de rinceaux végétaux identiques, bien que celui présent sur l´arcade sud soit presque entièrement masqué par des rinceaux du 16e siècle. Les arcades suivantes possèdent un décor figuré réalisé selon une composition identique pour chaque intrados : deux personnages en pied représentés de face occupent chacun la moitié de l´intrados, ils sont séparés et encadrés par des motifs géométriques. Aux pieds de ces deux personnages figurés se trouve un espace carré occupé par des motifs géométriques ou des bustes. Dans la deuxième travée, l´arcade nord ne conserve aucun décor ; l´arcade sud représente saint Michel et Melchisédech. Saint Michel est figuré nimbé et ailé. Dans un linge qu´il tient devant lui se trouve un autre personnage, de petite dimension, les mains jointes à hauteur de son visage. Il s´agit de la représentation de l´âme. Melchisédech est également nimbé, vêtu d´une chasuble aux manches très amples, il lève ses mains à hauteur de ses épaules et les tend paumes en avant. Les arcades suivantes, appartenant aux troisième et quatrième travées de la nef, présentent toutes des anges, excepté la quatrième arcade sud, reconstruite donc dépourvue de décor. Les anges sont tous représentés de face et en pied, ils adoptent la même posture avec leurs mains levées à hauteur d´épaules, paume droite tendue vers l´avant. Ils sont tous nimbés et ailés et tiennent dans leur main gauche un livre. Ils portent une robe longue, serrée à la taille, aux manches évasées. Ces robes sont couvertes de motifs, différents pour chaque ange. L´un d´eux, porte une chasuble. Sous les anges se trouvent des motifs variés, géométriques ou parfois figurés. Les motifs figurés conservés sont ceux de deux hommes barbus, sans ailes, dans la même attitude que les anges, avec également un livre dans la main gauche, l´un est nimbé et porte une chasuble, le second sans nimbe est vêtu d´une simple robe.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Protections
    classé MH, 1981/04/10
  • Précisions sur la protection

    Eglise : classement par arrêté du 4 octobre 1981.

  • Référence MH

Inscription par arrêté du 28 septembre 1926 annulée.

Bibliographie

  • AUTISSIER A., La sculpture romane en Bretagne XI-XIIè siècles, Rennes, PUR, 2005.

    p. 278.
  • DECENEUX M., La Bretagne romane, Rennes, Ouest-France, 1998, (coll. Références).

    p. 54-55, 120-121.
  • GUIGON P., L´architecture pré-romane en Bretagne, le premier art roman, Rennes, PEAO, 1993.

    p. 11-12.
  • HERVE COMMEREUC C., Peinture murales de l´église Saint Gal de Langast, Côtes d´Armor, Association pour l'Inventaire Bretagne, 1996, coll. Itinéraires du patrimoine.

Périodiques

  • MSHAB, T. XXXVIII, 1952.

    p. 18.
  • BMSAIV, T. XII, 1878.

  • BSECDN, T. LXVII, 1935.

    p. 144-152.
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2007