La géomorphologie spécifique du site du Castel repose sur ces levées de galets, composées de microgranodiorite (de Pleubian), de granite rose de Pors Scaff, avec des enclaves de diorite quartzique de la pointe du Château (socle gneiss ancien) et des formations filoniennes, caractéristiques de cette partie du Trégor, qui témoignent d'une ancienne activité volcanique (Dolérites du Trieux et Albitophyre de l'Île d'Er). Les houles dominantes d'Ouest sont déviées, canalisées et amorties par un semis de massifs granitiques épars sur l'estran (le découpage de la côte déchiquetée de Plougrescant et ses chaos granitiques), à l'origine de ces points d'appui où se forment les cordons de galets transversaux. Le milieu naturel montre un paysage de pelouse aérohaline (en cours de régénération grâce aux ex-clos et dégradée à cause de la sur-fréquentation et du piétinement), de landes sommitales, de landes à fougères et ronces (avec une tendance à se développer à cause de l''abandon du pacage) et de cordons de galets. L'ensemble de toutes ces landes occupe une surface d'environ 5, 6 hectares. Les marais saumâtres, d'origine naturelle, avec les appareillages réguliers de pierres et le système de régulation de leur niveau d'eau, à base de buses et de portes à marée, représentent une autres spécificité du site. Le double tombolo du Castel Meur encercle deux étangs littoraux, entourés de murets, aujourd'hui en partie détruits. Ces deux étangs communiquent entre eux par des vannes et sont alimentés en moyennes et grandes marées par l'eau de mer qui passe sous le cordon de galets. Ces étangs ont servi de pêcherie jusqu'au milieu du 20ème siècle. Ils étaient sennés pour pêcher du mulet, des crevettes et autres poissons d'eau de mer (en particulier le grand étang). Ces étangs sont envasés et accusent un manque d'eau à certaines périodes. Cette situation continue de s'accentuer depuis une vingtaine d'années, malgré l'acquisition du site par le Conservatoire du Littoral. Les espaces boisés (résineux) correspondent à des plantations plus ou moins récentes pour protéger les propriétés des vents dominants. Ils occupent une surface d'environ 2, 4 hectares et s'étendent au Nord-Est du site, vers la Pointe du Château. Les parcelles cultivées représentaient en 1989 une superficie de 5, 8 hectares, dont 3, 8 hectares autour de la ferme de Pors Bugalez, aujourd'hui transformée en gîte. L'abandon des cultures, des usages agricoles et maritimes participe de la vocation unique et exclusive du site, autour des activités touristiques.