• inventaire topographique, Communauté de communes de Caulnes
L'architecture domestique : les maisons et les fermes des 3 communes de Caulnes

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude

Les chiffres

Nombre total de maisons recensées sur les trois communes : 107

Nombre total de fermes recensées sur les trois communes : 210

Nombre total de maisons et fermes recensées sur les trois communes : 317

Nombre total de bâti recensé sur les trois communes : 382

Les principales caractéristiques des maisons rurales

La répartition des matériaux

Les maisons anciennes antérieures au milieu du 19e siècle, même lorsqu´elles présentent une façade principale entièrement réalisée en pierre ont la majorité de leurs pignons, ainsi que leurs façades postérieures en terre. Sur le territoire de Guenroc, le quartz impropre à la taille et la qualité médiocre du granite expliquent l´usage ancien de mixité des matériaux pierre et terre.

Une reconstruction in situ

La plupart des maisons rurales, de ces communes sont reconstruites sur des logis plus anciens dont elles conservent souvent les pignons et murs de refends, la cheminée de la salle, parfois son volume entier avec sa dalle servant de vaisselier mural. Leurs appareillages remploient fréquemment les pierres de taille et les éléments sculptés de l´édifice antérieur. Les dates inscrites sur les souches de cheminée correspondent le plus souvent à la période de reconstruction entre le milieu du 18e siècle et la fin du 19e siècle. Les reconstructions partielles de façade ancienne ou les surélévations du 19e siècle sont généralement réalisées en terre, comme pour le logis de la Blanche Noë à Saint-Maden en 1834 ou encore celui de la Ville-au-Mee à Saint-Maden en 1844.

Des périodes de construction bien identifiées

L´ancienneté du patrimoine rural est attesté par des logis datables du 16e siècle au 18e siècle qui correspondent à près de la moitié du corpus recensé comme en témoignent les nombreux chronogrammes relevés sur les façades et sur les souches de cheminées. Ces dates gravées indiquent une période faste de reconstruction au 18e siècle, celle-ci peut s´expliquer par des activités économiques florissantes mais aussi par des facteurs climatiques d´envergure comme la tempête de 1734 qui est mentionnée dans les registres de la paroisse de Guenroc. (Une liste des chronogrammes répertoriés est adjointe à ce dossier en annexe).

La mixité des fonctions de l´habitation

Décrire la typologie des maisons rurales de ce secteur n´est pas chose aisée en raison de la multitude des formes d´organisation rencontrées, toutefois comme dans les autres pays de Bretagne la quasi-totalité des maisons rurales anciennes sont des logis mixtes qui associent sous le même toit des pièces d´habitation et des pièces à usage d´exploitation ou de stockage. Le rez-de-chaussée est dans la plupart des cas composé de deux pièces qui correspondent soit à une salle et un cellier, soit à une salle et une étable, plus rarement de trois pièces et exceptionnellement de quatre pièces faisant alternées pièces à feu et sans feu. Ces pièces sans cheminées dites aussi pièces froides pouvaient servir indifféremment d´étable, d´écurie, de cellier, voire d´atelier. L´étage en haut surcroît est occupé par un ou plusieurs greniers à foin et à grain auxquels on accède soit par un escalier intérieur depuis l´angle de la salle opposé à la porte d´entrée ou soit par une ou deux portes hautes dans la façade principale. Certains logis, parmi les plus riches, possèdent une chambre à l´étage qui se distingue toujours en façade par une fenêtre sensiblement plus large qu´un simple jour d´aération et parfois à l´intérieur par une cheminée.

Le logis à deux pièces dont une seule est à feu comprend une salle d´environ 30 à 40 m2 pourvue d´une cheminée monumentale, lui fait face un évier vaisselier encastré dont l´écoulement se fait dans la pièce sans feu contiguë. Ce vaisselier en pierre de taille, en plein cintre comprend toujours un évier taillé dans une dalle monolithe en granite, des planches soutenues par des consoles latérales en pierre pouvaient servir à exposer la vaisselle. Dans certains vaisseliers une différence de niveau des consoles d´un côté et de l´autre permet d´envisager leur usage comme égouttoir à fromages. La pièce froide accolée à la salle est toujours accessible par une porte communication associée soit à la cheminée soit au vaisselier.

Le logis à trois pièces est en fait une variante de celui à deux pièces au sol auquel on ajoute une troisième pièce qui est une salle dotée d´une cheminée comme à la Fauvelais à Guitté. Dans ce dernier cas la présence d´une navette sculptée au bas de la porte de la salle occidentale signale la demeure d´un tisserand.

Le logis à quatre pièces de la Bigotais à Saint-Maden mérite d´être signalé par sa grande ampleur, il se compose d´ouest en est de deux salles chauffées suivies de deux pièces froides. A l´étage son vaste grenier médian était encadré par deux chambres hautes. A l´inverse l´ancien logis de la Motte sur la même commune également à quatre pièces présente au rez-de-chaussée une alternance de pièces froides et de pièces chauffées et à l´étage une unique chambre haute encadrée par deux greniers, l´un très vaste à l´ouest, l´autre à l´est transformé depuis.

Une chambre unique à l´étage

La présence d´une chambre haute à l´étage reflet d´une certaine aisance indique la plupart du temps le logis d´un notable rural. Parmi les exemples rencontrés le logis de la Frûlais à Saint-Maden se démarque par la qualité de sa construction et la présence d´une inscription qui identifie son propriétaire : maître Yves Nogues, probablement homme de loi ou officier seigneurial. Le logis de la Ville-au-Mee à Saint-Maden remontant au 17e siècle conserve un linteau sculpté d´un calice qui indique l´habitation d´un prêtre.

L´adoption des modèles urbains

Les premiers exemples de maisons rurales adoptant les modèles urbains, a façade organisée en travées et dont les étages sont exclusivement à usage d´habitation apparaissent dans les bourgs comme celui de Guenroc ou se rencontre notamment une importante maison de 1732 à lucarnes et souches de cheminées sculptées. Le logis de la Sècherie à Saint-Maden entièrement reconstruit en 1798 témoigne de la diffusion du style des ingénieurs mis en oeuvre lors des grandes campagnes de reconstruction de Dinan au cours du 18e siècle : les ouvertures en arc segmentaire disposées en symétrie sont composées en travées ponctuées par de petites lucarnes. La persistance d´un toit à longs pans terminé par des pignons appareillés, visible sur le logis de la Sècherie, se retrouve sur la plupart des logis ruraux jusqu'à la fin du 19e siècle, exception faite de quelques fermes riches comme celle située à la sortie ouest du Bourg de Saint-Maden. Le montage des rampants avec pierres de taille en escalier des 16e et 17e siècles est progressivement remplacé au 18e siècle par un montage de pierres longues interrompues par des pierres en épi ancrées dans la maçonnerie. L´adoption des toits à croupe apparaît exceptionnellement au 18e siècle sur des logis comme le presbytère de Guitté reconstruit en 1761, ou encore sur des maisons de notable comme celle de Guenroc datée de 1844 et plus exceptionnellement sur les grands logis de ferme.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérées 317
    • étudiées 19

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009