Dossier d’œuvre architecture IA22016818 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • inventaire topographique, Lannion-Trégor Communauté
Demeure dite "manoir de Keransquillec" et ferme (Trégrom)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Schéma de cohérence territoriale du Trégor - Plouaret
  • Hydrographies le Léguer
  • Commune Trégrom
  • Lieu-dit Keransquillec
  • Dénominations
    manoir, demeure, château, ferme
  • Appellations
    Manoir de Keransquillec, manoir de Kernansquillec
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    logis, fournil, étable, puits

Cet ensemble bâti ancien, à la fois résidence seigneuriale et exploitation agricole, est situé à 3300 mètres au sud du bourg de Trégrom. Etabli à flanc de coteau, orienté au sud, et à 139 mètres d´altitude, il se trouve à proximité immédiate d´une source et d´un petit affluent du fleuve côtier du Léguer qui forme à cet endroit une boucle. Cet affluent prend sa source dans les environs de Kerarvoën et Keranfloc´h. A l´ouest, on trouve un second petit affluent du Léguer. Le site peut être qualifié d´éperon barré naturel ; la présence d´une fortification médiévale, voire plus ancienne, est vraisemblable. Le manoir est isolé dans la campagne ; on y accédait par un chemin venant du nord depuis Kerigonan ou depuis le sud depuis le hameau de Lesléo (sur la commune de Belle-Isle-en-Terre) en franchissant un petit cours d´eau. Le bourg de Belle-Isle-en-Terre est distant de 3 km (au sud).

L´étude du cadastre de 1834 nous livre les informations suivantes :

- l´emplacement du "manoir primitif" (parcelle n° 93 du cadastre ancien, aujourd´hui sur les parcelles n° 654 et 655), figurant comme ruiné et son avenue orientée vers le sud-sud-est (parcelle n° 94). Le manoir, d´assez grandes dimensions, est doté d´un plan en T renversé ; des vestiges en élévation (de 1 à 2 mètres de hauteur) sont visibles dans le sous-bois.

- la résidence seigneuriale était très probablement dotée d´une chapelle (parcelle n° 708 aujourd´hui parcelle n° 640), entourée d'un placître de forme polygonale (parcelle 707). Son emplacement se situe aujourd´hui à mi-chemin entre les vestiges du manoir primitif (à l´est) et le manoir resté inachevé (à l´ouest).

- une construction nommée "vieux moulin à foulon" figure à l´extrémité de la boucle méridional du Léguer. Ce moulin à eau permettait de battre ou fouler des draps ou encore à tanner des peaux.

- la métairie se compose de trois bâtiments.

Le toponyme est orthographié "Kansquiviec" (Keransquiviec) sur la carte de Cassini datant du milieu du 18e siècle ; "Kansquillec" (Keransquillec) sur le cadastre ancien et sur la carte d´état-major ; "Kernasquiriec" dans les archives et aujourd´hui "Keransquillec" sur la carte de l´Institut Géographique Nationale ou localement "Keransquillec". Il est formé de "Kêr" qui signifie le village, le lieu habité.

Le manoir a appartenu à la famille le Nas, sieur de Kernasquiriec, mentionné aux réformations et montres de 1503 à 1535 et qui blasonne "D´argent au chevron de sable accompagné de trois annelets de même, comme Cam". Un certain Jehan Le Nas est présent à la "Montre des nobles et anoblis de l'évêché de Tréguier, en l'an 1481". Cette famille a produit un auditeur des comptes en 1443 et un maître des comptes en 1503. On trouve également dans les archives en 1618 la branche "Cam de Kernasquiriec" .

Le volume, les éléments stylistiques et la mise en oeuvre permettent de dater le château / demeure de Keransquillec du 18e siècle (hypothèse). L´année 1701 semble attachée à cet édifice (de source orale). Le projet architectural est vraisemblablement resté inachevé.

Louis Vallée, dernier directeur de la papeterie Vallée installée sur les rives du Léguer (1856-1965), a été propriétaire de la ferme et du manoir de Keransquillec.

Le logis orienté vers le sud a été construit en 1912.

Cet ensemble bâti a été recensé et photographié en 1972 lors du pré-inventaire de la commune de Trégrom.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle, 18e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 1ère moitié 19e siècle
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle

De plan rectangulaire orienté vers le sud-est, cet édifice est construit en pierre de taille de granite de moyen appareil et en moellon. Il se compose d´un étage de soubassement servant de communs, d´un rez-de-chaussée surélevé, d´un étage-carré et d´un étage de comble. En l´état, on distingue un corps de bâtiment et à l´est, un pavillon en léger avant-corps. L´étage de soubassement est élevé dans un granite plus sombre ; l´étage carré est souligné par un bandeau continu en pierre de taille. Si la façade antérieure est percée d´ouvertures, la façade postérieure est aveugle. Le pavillon est percé en élévation sud de deux fenêtres à linteau en arc segmentaire dont l´appui est surbaissé (afin de faire entrer davantage la lumière à l´intérieur des pièces). Actuellement désaffecté, l´édifice subsiste à l´état de ruine.

  • Murs
    • granite pierre de taille
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • État de conservation
    vestiges, mauvais état, inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    demeure

Annexes

  • Extrait du Bulletin archéologique de l'Association bretonne, Rennes, 1885
  • La vicomté de Tonquédec en Trégrom : Fief de Kernasquiriec, extrait de la synthèse de Claude Gautier, novembre 2021
  • Les manoirs de Trégrom : Kernasquiriec, extrait de la synthèse de Claude Gautier, novembre 2021
  • Iconographie
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

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