Le 4 août 1784 le droit de colombier est aboli, avec les autres privilèges. A la suite de quoi cet élevage connut une grande vogue. Si on en juge par la densité de l'habitat prévu pour les pigeons, il y en avait au 19e siècle un grand nombre dans presque tous les villages. Leur disposition en façade et le soin apporté à leur décoration sont le signe du rang social du propriétaire, du début du 19e siècle et le souvenir des anciens privilèges qui y étaient attachés. Les trous à pigeons sont donc très nombreux dans la commune de Plouër.
Les trous se situent le plus souvent en façade du bâtiment principal, une série de boulins se trouvent ainsi à quelques centimètres de la toiture. Les trous, sur une même horizontale, se répartissent symétriquement de part et d'autre des mansardes, leur nombre est variable. Le trou est le plus souvent de forme carrée ou rectangulaire s'allongeant en hauteur dans des proportions variables. Dans certaines constructions très soignées, la partie supérieure en est arrondie mais cette décoration est assez rare.
Les pierres qui l'encadrent sont, soit en petit appareil, soit en grand appareil selon la qualité de l'ensemble. Parfois, lorsque l'ouverture est jugée décorative, l'entrée est masquée par une planchette en bois dans laquelle l'orifice est soigneusement découpé. L'entourage en bois dans la maçonnerie n'existe que sur certaines dépendances très modestes. Au début du siècle, beaucoup de constructions ont vu leurs ouvertures montées en briques. Ce matériau offre, par sa facilité d'utilisation, de nombreuses combinaisons décoratives.
Dans les constructions soignées, l'entrée des pigeons est munie d'un juchoir, petit balcon indispensable aux oiseaux pour atterrir ou prendre leur envol. Il s'agit, dans ce cas d'une pierre incluse dans la maçonnerie, faisant saillie, soit brute, soit taillée. Les plus beaux juchoirs sont d'un bel arrondi. Lorsque le juchoir n'est pas inclus dans la maçonnerie, le propriétaire a ajouté une ardoise ou une petite planche.
Les entrées à pigeons sont soulignées très souvent par un bandeau peint en blanc juste au-dessus sous le débord de toit. Cette peinture subsiste encore dans biens des cas et protégeait sans doute les pigeons des rats.
