En poursuivant la route qui mène au moulin de Plouër, on dépasse la rampe d’accès à la marnière, aménagée en même temps que la cale principale, pour offrir aux agriculteurs la possibilité de continuer à récolter leurs engrais marins. L’accès à la cale se fait deux cents mètres plus loin. On y retrouve un large palier haut insubmersible qui introduit, orienté vers le lit du fleuve, un premier plan incliné interrompu par un palier intermédiaire. L’ouvrage est encadré par de puissants murs de soutènement, élevés, côté fleuve, en moellons de granite équarris de fort appareil. Leur légère inclinaison, autrement appelée fruit, permet aux navires d’accoster tout en assurant une bonne résistance au ressac. La pierre de taille vient garnir les parties sensibles de la cale : l’angle saillant au palier supérieur, la saignée pratiquée pour l’échelle de secours et l’appareil de l’escalier.
Côté rive, seules une à deux assises de moellons, constituant le mur de soutènement sont visibles. L’ensablement et la pataugeoire ont fait disparaître le perré, mur incliné à quarante-cinq degrés, non destiné à l’embarquement. Si le palier insubmersible est aujourd’hui recouvert de goudron, la surface de roulement de la cale, ou cantelage (terme utilisé par les ingénieurs des Ponts-et-Chaussées), est pavée de granite. Pour lier cette partie aux parois verticales de la cale, des pierres de taille sont utilisées pour les coiffer, c’est pourquoi on parle de pierres de couronnement. Elles sont posées en carreaux et boutisses, assemblées à crossettes et leur face de parement est taillée de façon à suivre l’inclinaison du mur.
La cale possède une échelle de secours et ainsi qu’un escalier flanquant le palier haut. Des organeaux sont fixés en arrière des pierres de couronnement dans des blocs granitiques plus massifs que le reste du cantelage.
Les parements des murs de soutènement ont été projetés en moellons smillés provenant des carrières de La Courbure ou du port Saint-Jean sur la Rance et les pavés du cantelage ont été approvisionnés par les mêmes carrières. Les parties élevées en pierre de taille ont reçu du granite des îles Chausey, ou bien des carrières de Bécane ou encore de Combourg.