Le manoir était implanté sur la rive nord du ruisseau du Gué, en bordure également d’une voie ancienne dont le tracé rectiligne se devine encore par des vues aériennes menant de la Prunerais à la Ville-es-Gicquiaux au site de la Barrière à Lehon. A la Ville es Gicquiaux, les
agriculteurs appelaient cette portion de voie « la voie en sable » et la culture n’y poussait pas.
La Pruneraye mentionnée en 1513 dans les registres de Réformations appartient à Bertrand de Quedillac, seigneur de Taden. Plusieurs actes successifs témoignent de la transmission de la seigneurie à des familles nobles locales. Le manoir transformé en métairie au 18e
siècle est la propriété en 1788 du comte de Bruc, seigneur du Pin et la Pruneraye. La métairie est composée à cette période de jardins, vergers, domaines et emplacement de colombier, bois, garennes et puits. Lors du tracé du premier cadastre de 1809, le domaine est la propriété du sénateur Cornudet.
Les bâtiments en place évoquent l’ancienneté du lieu. La métairie à l’est de la cour remploie des éléments datables du 16e siècle (fenêtre, vestiges de portes). Elle a été transformée et agrandie en plusieurs campagnes du 19e siècle. Un nouveau logis édifié en 1812 sur des fondations plus anciennes (date portée sur un linteau de cheminée), est surélevé et agrandi dans la deuxième moitié du 19e siècle. L’annexe du logis et le fournil n’apparaissent pas sur le cadastre de 1843.