Dossier d’œuvre architecture IA22018129 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes de Dinan
Manoir, le Chêne (Trévron)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude
  • Commune Trévron
  • Lieu-dit Chêne (Le)
  • Dénominations
    manoir

Le manoir du Chêne construit pour la famille Sevestre dans la première moitié du 15e siècle est représentatif de l'organisation des logis seigneuriaux de cette période. Il adopte un plan allongé, dans lequel la salle, reconnaissable par ses grandes dimensions, est flanquée d'un coté d'une cuisine (réaménagée par la suite) et de l'autre d'un cellier. L'ambiance de la salle avec son étonnant escalier en vis rappelle l'atmosphère intérieure du tableau de Rembrant : le philosophe en méditation où le maître néerlandais peint en 1632 le même type d'escalier.

Des similitudes entre la cheminée de la salle basse et celle de la salle haute du manoir de la Roche Jagu datée aux alentours de 1410 nous incite à proposer une datation similaire pour le manoir du Chêne.

Le logis déclassé en ferme vraisemblablement dès le début du 18e siècle a été en partie réaménagé à cette période. La chambre située au-dessus de l'ancienne cuisine est également digne d'intérêt par son décor, rarement conservé. Cette technique de dessin gravé sur enduit est a comparer au décor de la chambre du logis de la Dorbelais en Calorguen daté du début du 18e siècle.

Dans la liste des teneurs de fief des évéchés de Saint-Malo et Dol en 1480, le manoir du Chesne n'est pas mentionné en Trévron, mais sur la paroisse de Brusvily. Il appartient à cette date à Jehan Sevestre qui comparait en archer, porteur d'une brigandine et ayant 180 livres de revenus. Cette famille possède également au 15e siècle, les manoirs de la Vallée Martin et de Pestivien.

Le manoir du Chêne remonte à cette période ancienne et conserve encore son organisation originelle. Seule une partie actuellement en ruines a été surélevée au début du 18e siècle, comme en rend compte l’aménagement de la chambre avec son décor gravé sur enduit au manteau de la cheminée. Ce décor en trompe l'oeil représente une croix de Malte aux pointes perlées entourée d'un cadre feint. La présence de deux blasons, aux armes des Ruffier, sur une partie remontée au 19e

siècle pose question. S'agit-il d'un réemploi in situ attestant le changement d’appartenance du manoir ?

Situation sur la rive gauche du Guinefort.

Déclassé en ferme puis aujourd'hui désaffecté en raison de son état

de péril, le logis manorial présente une organisation intéressante et reconnaissable. Le logis est composé d'un volume principal et d'un volume secondaire plus bas, dont une partie a été surélevée lors d'une campagne de travaux.

La salle basse accessible par une unique porte est éclairée également

par une seule fenêtre donnant sur la cour. Son volume plafonné et sa surface importante aux environs de 60 à 70 m2 la distingue des autres pièces. Son agencement a été maintenu, fenêtre à coussièges, cheminée à manteau pyramidal, niches, escalier en vis en charpente. Ce dernier permet l'accès aux chambres dont une est située en demi-étage au-desus du cellier. Le premier étage, semblait reprendre originellement la partition des pièces du rez-de- chaussée. La gerbière ou porte haute qui accède à un grenier, formant aujourd'hui un troisième espace central a pu être aménagé plus tardivement ou donnait elle sur un corps disparu de latrines?

En raison de la vétusté de l'escalier, l'étage n'a pu être visité. Toutefois, quelques dessins réalisés il y a quelques années par Patrick Maillard nous révèlent les aménagements des pièces hautes dont les cheminées qui sont toujours en place. La partie nord des combles était aménagée d'un pigeonnier comprenant près de 250 trous de boulins. Le trou d'envol est encore visible dans la partie haute du pignon du logis.

  • Murs
    • granite moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    entresol, 1 étage carré
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • blason
    • croix de Malte
  • Précision représentations

    Blason des Ruffier de la Gibonnais : d'azur semé de billettes d'argent posées 4,3,2,1, d'une épée posée en pal. (Deux blasons situés ur une partie remontée).

    Cheminée de la chambre située au dessus de l'ancienne cuisine : Décor peint en réserve avec croix de Malte.

Bibliographie

  • MAILLARD Patrick. Tréveron en Haute Bretagne et sa mémoire vivante. Châteaux, manoirs et vieilles familles nobles. (A. privées : notes dactylographées).

Annexes

  • registre des états de section de 1811, le Chêne
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2013
Articulation des dossiers