Cet ensemble bâti ancien, à la fois résidence seigneuriale et exploitation agricole, est situé à l'extrémité occidentale du territoire de Langoat (à 4 000 mètres à l'ouest-sud-ouest du bourg) et à 29 mètres d´altitude. Il s'agit d'un ancien lieu noble qui disposait autrefois d'un moulin à eau, d'une chapelle et d'un colombier. Selon certains historiens, dont André-Yves Bourgès, "Trevechnou" en Langoat pourrait être le lieu-dit cité dans la Vie de saint Maudez. En effet, la fontaine Saint-Maudez pourrait être localisée à proximité de Trévénou.
Le toponyme est orthographié "Trevénou" sur le cadastre de 1836 ; dans les archives seigneuriales : on trouve "Treveznou" ou encore "Trevennou" ; le lieu-dit s'écrit aujourd'hui sur les cartes de l’Institut géographique national "Trévénou".
Ce manoir du 15e siècle, vraisemblablement reconstruit en 1610, a appartenu aux familles de Tréveznou (ramage de Kerouzy) dont les armoiries sont "D'or au lion de sable, qui est Kerouzy, l'écu semé de tourteaux de gueules", de Larmor (Olivier de Larmor en 1541), de Trogoff (Yvon Tuongoff : ?), de Rosmar de Kerdaniel, Nicol (1735) et Rogon (1768). La seigneurie possédait à l'origine un droit de moyenne et basse justice et s'étendait à Lanmérin et Trévenou.
En 1683, d'après la déclaration de l'abbé commendataire de l'abbaye de Bégard, nous avons trois frairies à Langoat : Lezeven (AD22 : IE 1604), Kervenou (AD22 : IE 1608) et Trevenou (ADCA : IE 2234). Subdivision de paroisse apparue au Moyen Âge, la frairie possédait souvent son saint protecteur et sa chapelle.
En 1734, les recteurs de Coatréven et de Louannec reconnaissent être vassaux de la dite seigneurie de Trezvenou, y devoir "foi, hommage, chambellenage, lods, ventes, droits et devoirs seigneuriaux selon la nature du fief et coutume du pays, néanmoins exempts de rachat dans l'étendue du minihy de Tréguier" (LE GRAND, 2002). Un "minihy" est un mot breton qui dérive du latin "monachia" : il désigne un "territoire monastique".
Le manoir de Trévenou (cad. D 847) est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 5 novembre 1970. Si l'édifice a subi un incendie en 1993, il a été restauré par la famille Perrot, propriétaire depuis 1995 (LE GRAND, 2002).
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.