La chapelle Saint-André à Rospez (La Ville Blanche)

Associée à une croix et à une fontaine de dévotion, la chapelle de la Ville Blanche (Kergwen) à Rospez a été dédiée successivement à saint André puis à Notre-Dame-de-Pitié. Il s'agit d'une chapelle de fondation seigneuriale : elle était d'ailleurs liée en 1628 au seigneur de Boisguezennec dont les armoiries figuraient dans la maîtresse-vitre.

"Chapelle de secours" de Lanmérin, c'est à dire "succursale de la paroisse", elle n’a été rattachée à la commune de Rospez qu’en 1826.

De plan rectangulaire, l'édifice - fortement restauré au 20e siècle (1935 ?) à la demande de l'abbé Conan, alors recteur de Rospez - comporte des éléments anciens : porte ouest en arc brisé à chanfrein (fin 15e siècle, début 16e siècle ?), maîtresse-vitre à remplage gothique (1480-1500 ?), porte sud en arc plein cintre à chanfrein avec griffes (fin 16e siècle, début 17e siècle ?), baie en arc plein cintre (fin 16e siècle, début 17e siècle ?), baie nord (17e siècle). Voûte lambrissée récente.

Au sol, le dallage remploie des pierres tombales médiévales dont l'une présentant une croix pattée et des arabesques celtiques (plusieurs dalles se trouvent également à l’extérieur de la chapelle). Sacraire ancien situé à gauche de l'autel (doté à l'origine d'une porte). Autel en pierre récent. Une niche aurait servi autrefois de réceptacle à plusieurs crânes (il s'agissait probablement des crânes des bienfaiteurs de l'église...).

A l'intérieur : un Crucifix, une Vierge de Pitié (pietà), un saint Sébastien, une statue non identifiée (saint André ?) et un tronc ancien.

A proximité immédiate, sur le placître ou enclos, une grande croix à bras courts vraisemblablement datable de la fin du Moyen Age. Cette croix nommée en breton Croaz ar beret ar Sauz, c'est à dire "la croix du cimetière de l’anglais" marquerait l'emplacement de la tombe d’un anglais ayant pris part à l’attaque de Lannion en 1346 lors de la guerre de Succession de Bretagne.

L'eau de la fontaine de dévotion située en contrebas de la chapelle avait le pouvoir de guérir les enfants atteints de la coqueluche (an dréo en breton)... La fontaine actuelle date vraisemblablement de la seconde moitié du 18e siècle voire du 1er quart du 19e siècle.