La paroisse Sainte Anne de la Vicomté, fondée en 1870, est un démembrement de celle de Pleudihen. Elle est à l'origine de la création du bourg qui précède celle de la commune en 1878.
La naissance d'un bourg est amorcée en 1867 avec la construction de la nouvelle église puis d'un nouveau presbytère (1871) qui sont financés par les habitants de la partie sud de la commune de Pleudihen. La fondation de la paroisse sainte Anne a été un prélude à la création, en 1878, de la commune de la Vicomté-sur-Rance. Cette même année une ligne de chemin de fer sépare l'ancien écart de la Vicomté du bourg naissant qui va s'étendre vers le sud de part et d'autre de la Grande Route de Dinan à Saint-Malo (D29) jusqu'à la Croix Régis.
La création d'équipements publics
Dans le questionnaire du 23 février 1878, la commune déclare ne pas avoir de mairie, mais un appartement loué avec le plus simple des mobiliers. L'école des garçons est tenue dans l'ancienne chapelle Notre-Dame-des-Airettes par un frère de l'instruction chrétienne fondée par Jean-Marie de la Mennais, tandis que l'enseignement à l'école des filles est effectué par les institutrices religieuses du Saint-Esprit. Ces deux écoles ont été érigées comme écoles libres par le recteur en 1873 et 1874. Une vingtaine d'années plus tard, une mairie avec une classe pour les garçons est construite par A. Jousseaume avec Aristide Jean, comme entrepreneur à Dinan. Entre 1932 et 1934 l'école des garçons est agrandie et une nouvelle école pour les filles est bâtie par l'architecte Dugenet de Dinan.
Un "village rue"
Un premier noyau d'habitations s'est constitué à proximité de l'église paroissiale reprenant les poncifs de l'architecture locale : alignements de logis à un étage surmonté d'un grenier en surcroît. Les maisons situées rue François Trichet, dans le bas de la rue de la Mairie et rue Tiphaine Raguenel sont élevées dans un deuxième temps, à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle sur des parcelles plus vastes qui permettent l'aménagement de jardins d'agrément . Ces maisons qui s'apparentent à l'architecture des villas accueillent une population plus aisée. Ainsi sur un même axe de rue se côtoient plusieurs typologies de maisons qui rendent compte de modèles et de styles différents : - imprégnation du style des ingénieurs du 18e siècle avec de grand logis au volume compact, toit à croupe, lucarnes incurvées et hautes souches de cheminées épaulées, - le goût pour les façades colorées avec des entourages de baies en brique, -des plans moins compacts (en L) avec décrochement de toit ou toiture débordante.
A partir des années 30 le style régionaliste s'impose avec le rayonnement d'architectes locaux comme Yves Hémar et Georges-Robert Lefort qui privilégient : la pierre de taille de granite au détriment du moellon, les volumes à pignon sur rue, les ouvertures regroupées en plein cintre. La mairie est un bel exemple du genre.