Dossier d’œuvre architecture IA22132472 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes Rance Frémur
Malouinière de la Roche (Plouër-sur-Rance)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude
  • Commune Plouër-sur-Rance
  • Lieu-dit La Roche
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    colombier, lavoir

Le site de la Roche autrefois nommé la Roche-aux-Anes est une propriété qui se compose de plusieurs éléments :

- Elle est tout d'abord l'emplacement d'une ancienne forteresse destinée à surveiller le passage de la Rance. On peut y voir les restes d'un château-fort construit pour défendre l'accès de Dinan et de l'arrière-pays occupé successivement par les anglais et les français au 15e siècle avant qu'il tombe en désuétude.

- Une malouinière construite par Jean-Baptiste le Gobien, seigneur de Saint-Jouan en 1712 après qu'il eut acheté la propriété en 1710, vraisemblablement à l'emplacement d'un ancien manoir dont il a gardé les dépendances. A la fin de 1940, un détachement allemand était cantonné dans la maison de la Roche. Un soir de janvier 1941, ils provoquèrent un incendie, la maison brûla entièrement. Après la guerre la maison fut reconstruite à l'identique.

- Des Dépendances : un hangar, l'ancienne maison du gardien, un colombier en ruines, l'ancienne écurie.

- Un parc de chaque côté de la maison, dessiné pour le Gobien, en forme de fer à cheval côté Rance, bordé de murs de chaque côté. Des bois, des prairies et toute sorte de retenue d'eau.

Les premiers possesseurs connus de la Roche appartenaient au 15e siècle, à la puissante famille de Chateaubriand de Beaufort, propriétaire du bailliage de Beaufort en Plouër.

La première maison de la Roche fut construite au début du 18e siècle, en 1712. Elle fut construite par Monsieur Le Gobien. Il s'agit d'une malouinière ressemblant à toutes celles construites à la même époque par les armateurs malouins. La maison et surtout le parc, tracé en même temps, ont subi depuis lors de nombreuses transformations mais celles-ci n'en ont pas altéré sensiblement la physionomie puisque le bâtiment détruit par un incendie pendant la seconde guerre mondiale a été reconstruit à l'identique en 1948. Il ne reste pas trace du parterre à la française du côté de l'arrivée. Il est très possible d'ailleurs que ce parterre soit resté à l'état de projet et n'ait jamais été réalisé. Par contre il existe de chaque côté deux rangées de tilleuls, alors que le plan n'en prévoit qu'une : la deuxième rangée a d'ailleurs dû être plantée à peu près en même temps que la première, car les tilleuls paraissent tous du même âge.

C'est au cours du 19e siècle que les communs furent modifiés et que furent construits le bâtiment de l'étable et la maison actuelle du garde.

De 1947 à 1948, la maison fut reconstruite à l'identique sauf les volets du premier étage et les pots à feu sur le toit. Cependant le sens de la maison fut inversé, mettant l'entrée et les couloirs côté terre et non côté Rance comme ils étaient auparavant et faisant regarder toutes les pièces du rez-de-chaussée et toutes les chambres de l'étage sur la Rance.

  • Période(s)
    • Principale : 20e siècle
    • Secondaire : 18e siècle
  • Dates
    • 1948, daté par tradition orale

La maison de la Roche est strictement orientée est-ouest et nord-sud. Elle se compose d'un rez-de-chaussée sur cave et d'un comble aménagé dans le toit à la Mansart. La maison est couverte d'un enduit qui laisse apparent les encadrements des baies en pierre de taille de granite. Du côté est, la maison dispose d'un perron et de terrasses qui descendent vers la Rance jusqu'au tours de l'ancien château-fort. Ces terrasses étaient marquées par deux escaliers qui furent démolis mais qu'on voit sur un lavis. Il y avait dans le salon plus de 3000 carreaux de Delft du 18e siècle reproduisant des scènes bibliques de l'Ancien et du Nouveau Testament qui tapissaient tout un mur autour de la cheminée, du sol au plafond ; ces carreaux ont été détruits par l'incendie. C'est une des quelques malouinières qui peu nombreuses qui adoptent un toit brisé permettant d'y loger un véritable étage de comble.

Au sud de la maison se trouve l'ensemble des communs d'où émergent les ruines d'un colombier détruit en 1929 par un orage. On trouve également des dépendances, deux rivières souterraines, une fontaine, deux bacs à lin ou routoirs, 400 mètres de digue, un étang comblé et un lavoir dessous avec déversoir au niveau de la Rance.

Du château-fort, il reste peu de choses : deux tours et des caves voûtées comportant deux salles. Il s'agissait d'un château de taille moyenne. Les tours mesurent 8.50m de diamètre. Elles sont assises sur le roc et leur hauteur du côté de la Rance est encore de 8 mètres pour la tour nord et 6 mètres pour la tour sud. Il est à peu près certain qu'elles ne comportent aucune salle, ce qui était d'ailleurs le plus fréquent pour la partie basse des tours d'un château. Arasées actuellement au niveau de ce qui devait être la cour intérieure du château, elles avaient sans doute au moins deux étages de plus. Elles sont construites en appareil irrégulier assez frustre.

L'entrée des caves se trouve à environ 35 mètres de la tour sud. Elles sont recouvertes d'une voûte tout à fait remarquable, construite en petit appareil soigneusement jointoyé. Elles comportent deux salles de 5,70 mètres de large, la première ayant 6 mètres de long et la seconde 8,30 mètres. La clé de voûte est à environ 2.50 mètres. du sol, et se trouve à 2 mètres au-dessous de la terrasse actuelle. La porte d'entrée et celle qui sépare les deux salles ont un linteau droit ; celle du fond, beaucoup plus large, un linteau appareillé en plein cintre. Il existe d'autre part quatre fenêtres, elles portent toutes la trace de gonds et de barreaux. A part la porte d'entrée et la fenêtre adjacente, toutes les autres ouvertures sont obstruées par des éboulis de terre et de pierre.

  • Murs
    • granite pierre de taille enduit
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée surélevé
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
  • Escaliers
  • État de conservation
    reconstruit à l'identique
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler, site archéologique

Périodiques

  • Le Carrouge, n°1 à 92, revue de l'association Le Carrouge, Plouër-sur-Rance.

    Bibliothèque municipale de Dinan

Documents figurés

  • Tableau d'assemblage du plan cadastral parcellaire de la commune de Plouër, canton de Dinan (ouest), arrondissement de Dinan, département des Côtes-du-Nord terminé sur le terrain le 1er juin 1844 sous l'administration M. Thieullen, préfet, Mr Lechien Maire et sous la direction de Mr Forestier, directeur des contributions directes, M. Beuvière, géomètre en chef. Archives départementales des Côtes d'Armor.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015
Articulation des dossiers