La commune de Tréméreuc recense un nombre important d'écarts : la Rogerais, la Quintinais, la Ville-Beslay, la Ville Papouart, le Villou, la Brousse, la Marchandais, la Ville-Aubé et la Bosserais.

Ces écarts sont anciens puisqu'on en fait mention dans les cadastres anciens, des documents d'archives et des ouvrages. Une majorité de bâtiments datent des 18e et 19e siècles.

Le recensement de la population fait apparaître au 19e siècle et au début du 20e siècle, une population de laboureurs et de marins. Cette homogénéité sociale explique l'uniformité architecturale de ces habitations que l'on retrouve à la Bosserais, au Villou ou à la Croix. En effet, les bâtiments sont majoritairement constitués en moellons de granite et de granulite. Les édifices sont regroupés, et majoritairement organisés en alignement dont les façades principales sont exposées au sud. Ces alignements figurent déjà sur les cadastres anciens. Les écarts sont ainsi organisés selon un axe est-ouest. Les propriétaires économisaient la construction d'un mur tout en conservant la chaleur des habitations voisines.

Sur les façades, quelques inscriptions diverses confirment ses données et nous informent sur les propriétaires. Au numéro 23 de la Rogerais, on distingue l'inscription "1798 LD JM" sur le linteau de la porte d'entrée. Cette inscription désigne le couple de M. et Mme Louis Durand et Jeanne Merrain qui ont acquis la ferme en 1792 avant de se marier en 1798. A l'origine, l'édifice se compose d'un rez-de-chaussée auquel on ajouta un étage au 19e siècle. Le logis et des écuries ont été transformés en salle à manger au cours du 20e siècle.

Le cadastre ancien nous renseigne sur l'évolution du tissu urbain depuis le 19e siècle. On remarque qu'un grand nombre de ces écarts ont fusionné avec le bourg en raison de la construction de nombreux lotissements, qui abritent une population ayant fait le choix d'habiter en milieu rural tout en travaillant en ville. On retiendra les exemples des lotissements du Champ Pinel et du Clos du pré qui ont lié la ferme de la Croix et l'écart du Tréhaut au bourg.

Aujourd'hui, le tissu urbain est dénaturé par l'implantation de multiples maisons individuelles et lotissements entre le bourg et les écarts. Un certains nombre de logis sont remaniés, voire dénaturés, ce qui rend la datation impossible.