D'après l'hagiographie de Saint-Magloire
L'histoire raconte que dans la vallée de la Rance, près de Léhon vivaient six pauvres moines venus du pays de Galles. En l'an 850, le roi Nominoë menant une chasse aux sangliers leur promet les terres de Léhon pour fonder un monastère s'ils retrouvent les reliques d'un vieux saint breton. Le moine Condan eut alors l'idée d'aller voler les ossements de Saint-Magloire déposés dans l’île de Serk. A leur périlleux retour, les moines harassés font une halte à Pleudihen. Ainsi se conte l'histoire de ce toponyme de la Chapelle Saint-Magloire dont une chapelle fut construite et détruite peu avant 1830, les parcelles 412 et 413 du cadastre de 1844 mentionnent toujours l'appellation du Clos de la chapelle.
Un havre autrefois pas si tranquille
Le havre de Saint-Magloire reçoit plusieurs ruisseaux, celui de Panlivar dans l'anse de la Tourniole au nord, ceux de Carquin, dit aussi de Quin (Cains) et de la Motte Pilandel dans l'anse de la Grande Planche au sud (aujourd'hui nommée la baie de la Tourniole). Cette configuration abritée avec des ruisseaux qui suppléent à la marée en période de mortes-eaux a facilité l'implantation de moulins à mer, celui de la Tourniole dès le moyen-Age et sans doute celui de la Grand Planche dont le terrain est acquis aux domaines en 1808 par Claude Mehouars pour la construction d'un moulin à marée. Les pétitions et l'examen du site d'implantation du moulin par l'ingénieur Mauger nous apprennent que ce port naturel est très fréquenté au début du 19e siècle. Comme pour le havre des Bas-Champs, il sert d'entrepôt pour les bois à feu qui approvisionnent Saint-Malo et Saint-Servan mais aussi à ceux qui sont employés aux constructions maritimes pour le gouvernement et pour le commerce. Les marnes et goémons sont également prélevés comme engrais par les agriculteurs locaux.
Monticules et murs de pierres sèches
Le plan du site à marée basse dressé par l'ingénieur Mauger en 1808 permet de comprendre l'implantation du moulin de la Tourniole et du bâti alentour. Des monticules formant des quais de fortune sont aménagés pour le chargement des bois et les maisons sont protégées par des murets ou perrés de pierres sèches. Il précise que les mouvances de la mer sont peu violentes dans les deux anses de la Tourniole et de la Grande Planche comme l'atteste l'inspection des rives et que les murs de soutènement construits en pierres sèches d'un petit volume résistent avec succès à la poussée des terres qu'ils parementent pour les garantir du batillage des eaux.
Le regroupement de l'habitat
Comme partout dans la commune les maisons sont regroupées en rangées de plusieurs logis dont les hauteurs et pentes des toits des greniers trahissent leur ancienneté. Le meunier y avait sa maison, sa dépendance et sa cour ainsi qu'un jardin. En 1844, il s'agissait de Mathurin Ferrey (1844 A 439, 440).