Dossier collectif IA22133060 | Réalisé par
Billardey Maxime (Contributeur)
Billardey Maxime

Maxime Billardey a réalisé le recensement du bâti et l'étude du patrimoine de la commune de Camlez (22) dans le cadre de son stage de Master 2 patrimoines, musées et multimédia à l'Université de Poitiers en 2016 (18 avril - 30 septembre).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes du Haut Trégor
Les maisons et les fermes de Camlez
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Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    ferme
  • Aires d'études
    Schéma de cohérence territoriale du Trégor
  • Adresse
    • Commune : Camlez

Un habitat dispersé

À l'exception du bourg et de quelques maisons regroupées le long de la route menant à la chapelle Saint-Nicolas, la grande majorité de l'habitat de Camlez est dispersée en fermes isolées dans les 82 hameaux que constituent la commune. La plupart des écarts ne rassemblent que quelques fermes, deux ou trois tout au plus (Convenant Langogan, Kergoniou, Pen Crec'h, Kernison, Donan,...), mais le plus souvent les fermes sont isolées (Coat Jélégou, Convenant Gac, Rudonou,...). L'écart le plus peuplé s'est développé autour de la chapelle Saint-Nicolas liée à l'ancien site manorial de Kerguénan.

La répartition dispersé de l'habitat est sans doute liée à la richesse des terres agricoles et à leur système de mise en valeur sous l'Ancien Régime, appelé le domaine congéable. Celui-ci correspond à un type de contrat dit "bail à domaine congéable" ou "bail à convenant" dominant en Basse-Bretagne, notamment dans le Trégor et la Cornouaille : moyennant un fermage annuel, le seigneur propriétaire cède la jouissance de la terre à un domanier (exploitant agricole du convenant), c'est à dire la propriété des "édifices et superfices" (ce que le domanier y plante et y construit avec l'autorisation du propriétaire), tout en gardant la possession du fonds. Le bail est renouvelé tous les neuf ans après vente aux enchères.

Ce type de bail a laissé de nombreuses traces dans les toponymes enregistrés lors de l'établissement du cadastre parcellaire en 1834. Ainsi, à Camlez, 11 hameaux ont gardé ce terme dans leur toponyme en référence à cet ancien mode d'exploitation : Convenant André, Convenant Blanchard, Convenant Coat, Convenant Cornic, Convenant Gac, Convenant Gélard, Convenant Gorrec, Convenant Kernec, Convenant Langogan, Convenant Louarn, Convenant Picard et Convenant Yvonnet.

De nombreuses reconstructions au 19e siècle

Les fermes sont souvent reconstruites au 19e siècle sur les anciens convenants dépendants des seigneuries, parfois sur les sites seigneuriaux eux-mêmes. Les plus anciens de ces sites remontent aux 15e et 16e siècles (Kergoniou, Trostang, Kerham, Donan, Luzuron). Pour exemple, avant la Révolution, le seigneur de Kerham était propriétaire des terres de 28 convenants (convenants de Pen Crec'h, Langogan, du Rudonou, de Coat Jélégo...). Des traces de cet habitat d'Ancien Régime sont lisibles dans les fermes du 19e siècle : cheminées conservées (Kergoniou et Donan), façades de logis remontées en remployant des éléments anciens (Donan), baies et chaînages d'angle réutilisées (Kerhuel Bras, Pen Ar Stang).

Par sa proximité avec la côte, la commune bénéficie d'un climat doux favorisant la culture maraîchère, les cultures de blé et de lin. La richesse générée par ces cultures se traduit dans l'habitat rural du 19e siècle, à travers la construction de grandes fermes qui émaillent le territoire. Ces nombreuses constructions ou reconstructions sur des sites anciens ont lieu après la Révolution quand les domaniers deviennent cultivateurs indépendants et rachètent les convenants. Ils constituent une nouvelle élite rurale qui s'affirme, entre autre, par la construction de grandes fermes, parfaitement identifiables dans le paysage. La croissance de l'activité agricole se matérialise par l'accroissement considérable des espaces bâtis : nouveaux logis pour accueillir la famille et les domestiques, vastes étables pour abriter les animaux, imposantes granges et remises agricoles.

Des dispositions architecturales communes

La majorité des habitations qui ont subsisté jusqu'à aujourd'hui sont des logis importants, les logis modestes des petits agriculteurs ou des journaliers ont souvent disparu, sauf à l'est et au nord-est du bourg où de petites fermes comprennent une pièce habitable et une petite étable (Convenant Louarn, Pont Balem).

Les grandes fermes présentent un corps de logis à étage et élévation ordonnancée allant de trois à huit travées (Kerhuel). Ils s'apparentent parfois à des maisons bourgeoises (Kergoniou, Coat Jélégo, Kerhuel, Trostang) et s'inspirent de l'architecture urbaine à travées régulières. Les dépendances sont construites en alignement du logis, ou perpendiculairement autour de la cour.

Sur les 114 fermes et maisons recensées sur le territoire de la commune de Camlez, cinq ont été sélectionnées pour étude (Pen Ar Stang, le Pallac'h, Kerhuel Bras, Kergoniou et Coat Jélégo) en raison de leur authenticité, de leur représentativité ou au contraire de leur caractère exceptionnel. Les illustrations d'autres fermes de Camlez illustrent ce dossier collectif.

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • étudiées 6
    • repérées 112

Documents d'archives

  • État de section de Camlez, 1834. Série 3P33/2

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 3P33/2
  • Domaines nationaux. Contrat de vente du 13 thermidor an 4 de la République Française. Canton de Tréguier, Camlez. Série 1Q2/71

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 1Q2/71

Bibliographie

  • Cabel Michel. Camlez des origines à nos jours. Edition Anagrammes, collection Recherches et documents, 2005.

Documents figurés

  • Fonds du cadastre ancien. Tableau d'assemblage et plans parcellaires de la commune de Camlez, 1834. Série 3P33/1

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 3P33/1
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Région Bretagne
Billardey Maxime
Billardey Maxime

Maxime Billardey a réalisé le recensement du bâti et l'étude du patrimoine de la commune de Camlez (22) dans le cadre de son stage de Master 2 patrimoines, musées et multimédia à l'Université de Poitiers en 2016 (18 avril - 30 septembre).

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