Dossier d’œuvre architecture IA22133095 | Réalisé par
Billardey Maxime (Contributeur)
Billardey Maxime

Maxime Billardey a réalisé le recensement du bâti et l'étude du patrimoine de la commune de Camlez (22) dans le cadre de son stage de Master 2 patrimoines, musées et multimédia à l'Université de Poitiers en 2016 (18 avril - 30 septembre).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Lannion-Trégor Communauté
Château de Kerham (Camlez)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Schéma de cohérence territoriale du Trégor - Tréguier
  • Commune Camlez
  • Lieu-dit Kerham
  • Cadastre 1835 c2 752 748 755 751 754 756 787 747 750
  • Dénominations
    château, manoir

Le site de Kerham témoigne des transformations, destructions et reconstructions d'une ancienne résidence seigneuriale au cours des siècles. Il rend également compte de la double vocation, défensive et résidentielle, des châteaux des 17e et 18e siècles. En ce sens, il est assez caractéristique de l'architecture civile de l'époque qui hésite encore entre modernité et sécurité. L'évolution du site après la Révolution illustre un phénomène récurrent dans le Trégor, celui du rachat des biens de familles nobles par de riches cultivateurs qui forment désormais l'élite rurale. L'histoire et les vestiges du château de Kerham constituent un élément important du patrimoine de Camlez.

Une résidence seigneuriale d'Ancien Régime

La position du château sur un des points hauts de la commune est liée à sa proximité avec la motte castrale de Croas Husto. Durant le Moyen-Âge, cette motte constitue la première résidence fortifiée de ce qui deviendra la seigneurie de Kerham. Le toponyme Kerham vient du préfixe ''kêr'' ou ''caer'' (lieu fortifié, en vieux breton), et d'un suffixe ''ham'' (hameau).

Le château est construit de 1634 à 1650 par la famille Le Lay (Rolland le Lay) après acquisition du domaine en 1600, suite au mariage de Jeanne de Coadallan avec Jean Le Lay. A l'origine, le domaine s'appelle Kergrescant, il semble changer de nom au moment du mariage pour devenir Kerham.

Les armoiries de la famille Le Lay apparaissent encore sur des pierres réemployées dans la grange : ''d'argent à la face d'azur, accompagné de trois annelets de gueules rangés en chef et en pointe d'un aigle éployé de sable, becquée et membrée de gueules''. Kerham appartient à la famille Le Lay jusqu'au début du 18e siècle, puis à la famille de Kérousy suite au mariage de Anne-Gabrielle Le Lay avec Joseph-Marie de Kerouzy, avant de passer en possession de la famille de Marboeuf jusqu'à la Révolution.

Au début de la Révolution, l'archevêque de Marboeuf (de Lyon), l'héritier de cette famille, émigre. Ses biens sont vendus en tant que Bien National. Le procès verbal de cette vente offre une description complète du château de Kerham.

Un site racheté à la Révolution et partiellement détruit

Le château et ses dépendances (la métairie, les bois, les terres, les routoirs et les prairies) sont achetés par M. Toussaint Cossen le 13 thermidor an IV (le 31 juillet 1796) au prix de 19 967 livres. Mais, dès la même année, Kerham est remis en vente et acheté par des cultivateurs, Antoine Boussougan et son épouse Françoise Urvoaz.

En 1831, Françoise Urvoaz devenue veuve d'Antoine Boussougan partage Kerham entre ses quatre enfants. L'essentiel revient à Pierre et à Anne.

En 1848, à la mort de Pierre Boussougan, Anne et son mari Joseph Queuffeulou, héritent de la majeure partie des bâtiments avant de récupérer les terrains au milieu des années 1860. Les biens sont ensuite partagés entre leurs cinq enfants. L'essentiel revient à leur fille Marie-Perrine Queffeulou et à son mari Jean-Marie Rouzault qui détruisent toute la partie nord du château à la fin des années 1860 (pour plus de détails, lire l'annexe "Succession et partage de Kerham 1796-1860").

Le logis du château et le pavillon d'angle sud-ouest sont détruits dans les années 1960 pour construire un nouveau logis, dans le prolongement de l'aile sud.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 17e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 19e siècle, 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1634, daté par travaux historiques

Antérieur aux premières destructions, le cadastre de 1834 nous permet d'avoir un aperçu de la forme originelle du château de Kerham : un plan en U dans lequel le logis principal est raccordé à deux ailes par deux pavillons d'angles. Orienté vers le nord-ouest, le château de Kerham est construit en pierre de taille de granite de grand appareil. Il dispose au sous-sol de cinquante mètres de caves voûtées en plein cintre. L'entrée de la cour se fait par le nord-est. Deux avenues permettent d'accéder au château : au sud-est, la première mène aux hameaux de Coat Jélégo et de Kerguillan ; la seconde mène au hameau de Pen Prat, remembrée aujourd'hui.

En 1930, une série de dessins réalisés par Henri Frotier de la Messelière, historien et généalogiste, montre que la partie nord du site (dépendance et pavillon d'angle nord-ouest) est déjà détruite. Cependant, on remarque encore clairement le logis principal, un bâtiment à cinq travées en granite appareillé avec lucarnes à fronton.

L'ensemble est inséré au milieu d'une enceinte rectangulaire de 4 hectares fermée par des murs crénelés et protégés aux angles par des tours percées d'ouverture de tir.

Il ne reste aujourd'hui que la dépendance ouest, un bâtiment en granit appareillé, vraisemblablement la maison du métayer construite dans le prolongement d'une galerie à usage de remise. Cette galerie comprend quatre arcades en plein cintre surmontées de quatre jours d'aération en oeil de boeuf (oculi). Elle est peut-être inspirée par celle du manoir de Guernanchanay à Plouaret. Dans le mur arrière, au niveau du sous-sol, plusieurs ouvertures servent probablement à passer des matériaux dans la remise. Une grange et une petite écurie viennent compléter la cour à l'ouest.

  • Murs
    • granite pierre de taille
    • grand appareil
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan régulier en U
  • Étages
    1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à deux pans croupe
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    dépendance, remise agricole, galerie

Documents d'archives

  • Domaines nationaux. Contrat de vente du 13 thermidor an 4 de la République Française. Canton de Tréguier, Camlez. Série 1Q2/71

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 1Q2/71

Bibliographie

  • Cabel Michel. Camlez des origines à nos jours. Edition Anagrammes, collection Recherches et documents, 2005.

Documents figurés

  • Fonds du cadastre ancien. Tableau d'assemblage et plans parcellaires de la commune de Camlez, 1834. Série 3P33/1

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 3P33/1

Annexes

  • Procès verbal de la vente des Biens Nationaux
  • Succession et partage de Kerham 1796-1860
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Région Bretagne
Billardey Maxime
Billardey Maxime

Maxime Billardey a réalisé le recensement du bâti et l'étude du patrimoine de la commune de Camlez (22) dans le cadre de son stage de Master 2 patrimoines, musées et multimédia à l'Université de Poitiers en 2016 (18 avril - 30 septembre).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.