Dans les années 1900 /1930, une réelle redécouverte de l’artisanat d’art, séculaire et dénué d’apparat séduit les architectes bretons. Cette architecture régionaliste prend sa source dans le mouvement anglais Arts and Crafts. Il en ressort un goût prononcé pour le cottage, la maison individuelle (ou double) de campagne sur un parcellaire aéré, avec un grand hall central, où la priorité est donnée au fonctionnel. La Côte d’Emeraude est en lien direct avec les anglais et Dinan le reflète parfaitement encore aujourd’hui par son architecture.

Les architectes régionalistes sont en opposition totale avec le mouvement international incarné en France par Le Corbusier. Cette architecture est également en réaction face à une perte de mémoire des architectures et décors ancestraux régionaux. La Première Guerre mondiale a causé des pertes humaines importantes et de nombreux savoir-faire ont été perdus.

La gare et la poste de Dinan reflètent toutes deux des références régionaliste différentes La poste se définit par une architecture régionaliste néo-normande en vogue dans les stations balnéaires depuis le début du XXe siècle et la gare une architecture régionaliste néo-bretonne d'inspiration nouvelle promue par le mouvement des Seiz Breur.

La première gare est mise en service le 29 décembre 1879 par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. Mais la gare actuelle, réalisée en 1931 par Georges-Robert Lefort, fait partie du programme de construction établi par Raoul Dautry, directeur général de l'administration des chemins de fer de l'État pour rénover plusieurs stations de la compagnie.

Une grande concentration d'édifices de style régionaliste, édifiés dans les années 1930 se situe près de la gare.

Le mouvement des Seiz Breur (en breton : sept frères), fut créé par un groupe d'artistes bretons entre les deux guerres mondiales. Jeanne Malivel, James Bouillé, René-Yves Creston, ainsi que son épouse Suzanne Creston, architectes et créateurs dans le domaine des arts décoratifs, sont à l’origine de ce mouvement, qui regroupa jusqu'à cinquante artistes. Ce mouvement, précurseur de l’art celto-breton moderne, a exercé une influence qui se fait sentir, encore aujourd’hui, dans la culture et la création bretonnes.

Cette importance donnée au décor est visible sur les maisons du quartier de l’Engoulevent.