Dossier d’aire d’étude IA22133396 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Dinan agglomération
Présentation de la commune d'Aucaleuc
  • Aires d'études
    Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude
  • Adresse
    • Commune : Aucaleuc

Population en 2015 (INSEE) : 932 habitants

Superficie : 6,4 km²

Hydrographie : Plusieurs petits cours d’eau dont le ruisseau des Vaux du moulin

La conduite de l’Inventaire :

L’Inventaire du patrimoine bâti de la commune d’Aucaleuc a été réalisé entre septembre 2018 et avril 2019. Cet inventaire s’inscrit dans le projet de Parc Naturel Régional Vallée de la Rance-Côte d’Emeraude, il contribue à la connaissance patrimoniale du territoire du futur parc. L’inventaire bâti de la commune d’Aucaleuc a été réalisé en collaboration avec le service de l’Inventaire culturel de la région Bretagne, l’association Cœur-Emeraude qui gère le projet de Parc Naturel Régional, et l’université Rennes 2. 102 édifices ou édicules ont été recensés, 16 dossiers d’études ont été réalisés, ils sont consultables sur l’application Kartenn patrimoine.

Contexte historique et géographique :

Aucaleuc est une commune des Côtes d’Armor située entre Dinan et Corseul. Le territoire est en tête de bassin versant, entre les vallées de la Rance à l’est et de l’Arguenon à l’ouest. La composition du sol de la commune, essentiellement granitique et schisteux dans la partie nord, se retrouve dans la composition du bâti. Le territoire est caractérisé par un important réseau hydrographique constitué de nombreux ruisseaux, dont certains prennent leur source sur la commune. Le paysage de plateaux dans la partie est de la commune est contrasté au centre-ouest par la présence de vallons boisés et humides près desquels les premiers écarts se sont implantés.Aucaleuc est un démembrement de la commune primitive de Corseul. Le nom de la commune va évoluer au cours des siècles. Au Moyen-Age elle est connue sous l’appellation « Oscaloc », dont l’étymologie peut renvoyer au breton « Oscal » qui signifie « le chardon ». Cela prend sens lorsque l’on sait que la commune était recouverte de landes jusqu’à la fin du XIXe siècle. Au XVIIIe siècle, la commune est nommée « Lancaleuc » avant d’évoluer vers son appellation actuelle.

Les traces archéologiques :

La proximité avec la ville gallo-romaine de Corseul a laissé des traces sur la commune d’Aucaleuc : deux voies romaines passaient sur le territoire : celle allant à Condate (Rennes), marque la limite nord de la commune, et celle allant vers Condevicnum (Nantes) marque la limite ouest du territoire. Des traces d’occupation antique ont aussi été retrouvées sur la commune, notamment un important édifice gallo-romain au lieu-dit de la Hydrouais. Aujourd’hui ces vestiges sont recouverts par des terres agricoles.C’est certainement à l’époque médiévale que le territoire d’Aucaleuc prend son indépendance. En 1184, un certain « Gaufridus de Oscaloc » est cité dans un accord entre Alain, vicomte de Poudouvre, et l’abbaye de Léhon. La mention de ce seigneur et la présence d’une motte castrale au niveau de l’actuel bourg confirment la présence d’un fief à l’époque médiévale. C’est certainement à cet emplacement qu’était établie une place forte à partir du 10ème ou 11ème siècle. Cette motte, située près d’un petit cours d’eau, est relativement bien conservée, le fossé qui l’entourait est toujours visible. On peut penser qu’elle avait sous son contrôle un premier foyer de population établi au niveau du « vieux bourg ». Plusieurs vestiges, notamment des haches ont été retrouvés dans cette zone au 20e siècle.

Une commune rurale caractérisée par un habitat dispersé :

La paroisse d’Aucaleuc, attestée au XIVe siècle, était une enclave du diocèse de Dol. La paroisse va subir plusieurs remembrements à partir de la fin du XVIIIe siècle : en 1792 elle est supprimée et le territoire est morcelé entre trois communes voisines : Corseul, Quévert et Vildé-Guingalan. Puis en 1803, elle est rattachée à Trélivan. La paroisse retrouvera son autonomie en 1820. Ces changements successifs vont marquer l’implantation du bâti dont la centralité peine à s’imposer. En effet, au début du XIXe siècle, il n’y a pas encore de continuité urbaine dans le bourg : s’il existe bien une première église, elle est située à mi-chemin entre deux hameaux : le Vieux-bourg et la Barre. D’autres écarts se sont développés à partir du XVIIe et du XVIIIe siècle dans la campagne. Cette disposition est typique de l’habitat dispersé que l’on retrouve dans les régions agricoles bretonnes. La majorité de la population communale vie alors dans ces écarts. Certains, comme celui de la Denilais, à l’ouest de la commune, sont même plus importants que les deux hameaux formant le bourg. La première moitié du XIXe siècle est marquée par le développement de la partie sud-est de la commune. D’importantes métairies s’y développent sous l’égide du château de Bel-Air construit dans les années 1830. Un moulin à vent, souvent présenté comme une minoterie, est également édifié à cette même époque non loin du château, il sera détruit dans la première moitié du 20e siècle. Les écrits des érudits de la seconde moitié du XIXe siècle mettent tous en avant la grande proportion de landes qui couvrent le territoire. Ces landes seront défrichées à partir de la fin du XIXe siècle.

Le XXe siècle et l’installation du camp militaire :

Au XXe siècle, la commune va être marquée par l’implantation d’un camp d’instruction militaire dans une large partie sud-est du territoire. Ce camp, qui va investir l’ancien domaine des métairies de Bel-Air, va contribuer à isoler une partie du territoire du reste de la commune. Le camp sera occupé par les Allemands lors de la seconde guerre mondiale et restera actif jusqu’à la fin des années 1990. Le terrain laissé libre est alors racheté par la CODI (communauté de commune de Dinan, qui a évoluée en 2014 en « Dinan Agglomération »), puis vendu à un promoteur afin de créer un projet de golf et d’hôtel de luxe. Ce projet qui est en attente depuis quinze ans, est aujourd’hui au point mort et le terrain d’un hectare est à l’abandon. Parallèlement, le reste du territoire d’Aucaleuc se développe rapidement à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle. Un CFA est construit près du bourg à la fin des années 1970. L’urbanisation se développe et des habitats pavillonnaires sont construits en fronts continus sur les principaux axes de communication. Les nouveaux habitats comblent l’espace entre les hameaux du Vieux-bourg et de La Barre, formant enfin une vraie centralité. Les anciennes fermes et alignements de maisons sont réinvestis et la plupart, bien que souvent remaniés, ont été conservés.

Documents d'archives

Bibliographie

  • JOLLIVET, Benjamin. Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes du département. Guingamp : B. Jollivet, 1854.

  • GAULTIER DU MOTTAY, Joachim. Géographie départementale des Côtes-du-Nord. Paris, 1862, 844 p.

  • OGEE, Jean-Baptiste. Dictionnaire historique et géographique de Bretagne, nouvelle édition augmentée par Marteville et Varin. Rennes, 1843.

  • RIGAUD, Jean-Marie (avec le concours de M. Hélary et de plusieurs instituteurs du département ; les cartes ont été dressées par M. Belhomme). Géographie historique des Côtes-du-Nord. Saint-Brieuc, 1890, 509 p.

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2020