L´existence d´un édifice fortifié et de douves remonte au 11e siècle. Le "vieux château" de Carnoët est mentionné au début 13e siècle dans le cartulaire de Quimperlé. Entre 1250 et 1290, construction, sur les vestiges ou à côté de l´ancienne fortification, d´une résidence probablement commencée pour Jean 1er, duc de Bretagne et Blanche de Champagne, également fondateurs de l´abbaye de dominicains de Quimperlé. Création d´un parc avec clôture destiné à la chasse, à l´élevage et à l´exploitation forestière. Une meule conservée provient vraisemblablement d´un moulin à eau disparu. Carnoët, à la fois siège d´une châtellenie importante et résidence ducale, sert temporairement de lieu de réunion de la chambre des comptes du duché. De cette résidence subsistent des substructions et des vestiges d´élévations maçonnées envahies par la végétation. Le logis seigneurial, peut-être terminé pour le duc Jean II, abritait une « aula », grande salle à colonnes dont deux ont été remontées à la fin du 19e siècle, l´une dans le jardin de la propriété voisine, l´autre dans la forêt, au croisement des routes (actuellement déposée). Ces vestiges indiquent l´importance de cette salle de la seconde moitié du 13e siècle vraisemblablement voûtée. A cette époque remontent également les vestiges d´un pavement en terre cuite vernissée dont l´origine, vraisemblablement les environs d´Angers, n´est pas encore clairement établie. A la fin 14e siècle, suite à la guerre de succession de Bretagne, le château est démantelé, tombe en ruine et sert de carrière. Les bâtiments figurent, d´une manière schématique, sur le plan de la forêt royale de Carnoët de 1731 alors que le cadastre de 1825 est muet. Une description de 1843 fait allusion à des éléments aujourd´hui disparus (ferronnerie décorée). C'est lors de fouilles menées sur le site entre 1873 et 1894 que plusieurs fragments de carreaux en terre cuite vernissée ont été mis à jour. L´emprise du château se situe, pour l'essentiel, dans la forêt domaniale, mais aussi dans la propriété privée voisine où d'autres fragments de carreaux ont, de nouveau, été mis à jour entre 2000 et 2003.
- inventaire topographique, Quimperlé
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Quimperlé - Quimperlé
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Hydrographies
La Laïta
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Commune
Quimperlé
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Lieu-dit
Carnoët
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Cadastre
1996
D
18
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Dénominationschâteau
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Genreducal
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Appellationschâteau de Comorre
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Parties constituantes non étudiéesenceinte, fossé, moulin
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Période(s)
- Principale : 11e siècle
- Principale : 2e moitié 13e siècle
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Auteur(s)
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Personnalité :
Bretagne Jean I de?commanditaire attribution par sourceBretagne Jean I de?Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Personnalité :
Champagne Blanche de ?commanditaire attribution par sourceChampagne Blanche de ?Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Personnalité :
Bretagne Jean II de?commanditaire attribution par sourceBretagne Jean II de?Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Personnalité :
Les vestiges décrits par Peyron et Abgrall en 1906 (voir annexe), bien que dégradés, sont encore en partie identifiables.
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État de conservationvestiges
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Statut de la propriétépropriété de l'Etat
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Intérêt de l'œuvreà étudier
Carnoët faisait partie d´une série de résidences dont les ducs de Bretagne sont, entre le 13e et le 15e siècle, les maîtres de l´ouvrage. Même les rares éléments parvenus jusqu´à nous autorisent à envisager l´existence d´un édifice vaste et luxueux situé au centre d'un territoire de chasse et profitant d'un accès maritime aisé ; la qualité des pavements mis à jour (voir Carnoët : demeure de notable dite la maison du Passage) et les colonnes dont les chapiteaux portent les caractéristiques du style angevin, en sont des indices précieux. Des chapiteaux semblables, contemporains et vraisemblablement issus du même atelier, subsistent à Saint-Maurice (Clohars-Carnoët), à quelques kilomètres au sud, ainsi qu´à l´abbaye de Langonnet (Morbihan), située à une trentaine de kilomètres au nord de Quimperlé. L´étude et le relevé des vestiges archéologiques encore en place permettraient sans doute de compléter les connaissances de ce site important.
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
Documents d'archives
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A.N. Finistère, N IV. Plan géométrique de la forêt royale de Carnoët, par Jean-Baptiste Robert, géomètre, 1731.
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A.D. Finistère, 3 P 292. Cadastre de 1824 section D dite de la forêt.
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A.D. Finistère, 1 Fi. Cartes postales.
Bibliographie
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OGEE, Jean-Baptiste. Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne. 1ère édition 1778-1780. Nouvelle édition, revue et augmentée par MM. A. Marteville, et P. Varin, avec la collaboration principale de MM. De Blois, Ducrest de Villeneuve, Guépin de Nantes et Lehuérou. Rennes, 1843.
p. 837 -
AUDRAN, J.-F. La rive droite de la Laïta. Excursion archéologique de Quimperlé au Pouldu. Dans : Bulletin de la société archéologique du Finistère, t. I, 1873-1874.
p. 63-71 -
PEYRON, P., ABGRALL, J.-M. Notices sur les paroisses de l´évêché de Quimper et de Léon. Dans : Bulletin diocésain d´histoire et d´archéologie, t. 2, 1906.
p. 237-238 -
KERHERVE, Jean. L´Etat breton aux 14e et 15e siècles. Les ducs, l´argent et les hommes. Paris, 1987, t. 1.
p. 343, 490-494 -
KERNEVEZ, Patrick. Les fortifications médiévales du Finistère. Dans : Patrimoine archéologique de Bretagne, Rennes, 1997.
p. 170 -
LE GOFFIC, Michel. Quimperlé, château de Carnoët. Dans : Bulletin de la société archéologique du Finistère, tome CXX IX, 2000.
p. 40-41 -
ANDRE, Patrick, BERRIOT, Christian. Les pavements médiévaux du château de Carnoët en Quimperlé. Dans : Bulletin de la société d´histoire du pays de Lorient, 2002.
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INVENTAIRE GENERAL DES MONUMENTS ET DES RICHESSES ARTISTIQUES DE LA FRANCE. Région Bretagne. Quimperlé et son canton. Finistère. Collection Images du Patrimoine n° 217, Rennes, 2002.
p. 5