Dossier d’œuvre architecture IA29000699 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales de Bretagne
  • enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Ensemble fortifié (Mo 83), Le Port (Carantec)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Collection particulière

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Nord
  • Commune Carantec
  • Lieu-dit Le Port, La Croix
  • Dénominations
    ensemble fortifié

En dépit de la forte urbanisation littorale, les bunkers - dont une casemate de type 612 intégrée à une maison après-guerre - et le mur antichar du Port de Carantec existent toujours quatre-vingt ans après leur construction par l’Allemagne nazie. L’intérêt de cet ensemble fortifié réside également dans l’existence de photographies de propagande.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le Port de Carantec est intégré au Mur de l’Atlantique. Des ouvrages de campagne précèdent les ouvrages bétonnés comme le montrent les plans de minage. Le port et la pointe de La Croix étaient défendus par des clôtures barbelés et par deux champs de mines antipersonnel comprenant au total 761 engins. Le premier, en arc de cercle, défendait l’ensemble fortifié du côté de la terre (Elorn I/133 A-F) ; le second, était situé à l’emplacement de l’actuel parking de la Grève Blanche et interdisait l’accès à la terre depuis la mer et la cale (Elorn I/133 A). Toute la zone littorale au sud-ouest de Carantec, se prolongeant sur la commune voisine de Henvic, était pourvue d’un vaste champ de mines sur une profondeur dans les terres variant entre 300 m et 600 m.

Au port, un mur antichar de près de 150 m de longueur et des bunkers reliés par des tranchées de communication, sont construits en 1943 sous maîtrise d’ouvrage de l’Organisation Todt. Orienté vers l’ouest, un bunker - casemate de type 612 abritait un canon de 7,5 cm (10,5 cm selon le Rapport Pinczon du Sel) tandis qu’un encuvement dominant le port et la chaussée de l’île Callot a reçu un canon antichar de 5 cm KwK (abréviation de KampfWagenKanone, "canon pour véhicule de combat"). Derrière l’encuvement sont implantés deux bunkers - abris enterrés, respectivement baptisés "Edda" et "Erika" (ils sont connus par des photographies de propagande). Implanté sur le mur antichar, une casemate bétonné pour mitrailleuse contrôle les accès depuis la grève du port.

Du côté de la pointe septentrionale du port, un mur percé d’un créneau contrôlait la Grève Blanche. Des maisons du port étaient réquisitionnées : certains murs de clôture ont ainsi été percés de créneau de défense.

Ce "nid de défense" (Widerstandsnest), numéroté 83 appartenait au groupe défensif côtier de Morlaix (Küsten-Verteidigungs-Gruppe, abrégé "KVGr"), sous-groupe de Roscoff. Cette position d’infanterie avait pour objectif la défense du Port de Carantec et du chenal de la Penzé contre un débarquement.

Après-guerre, le Rapport Pinczon du Sel mentionne la présence d’une "casemate de 105 [mm]", de "quatre blockhaus", d’une "plate-forme pour matériel de 50 mm" et de deux "niches pour mitrailleuses". La casemate est décrite comme "très endommagée".

Mur antichar, poste d’observation et de tir bétonné, casemate de type 612, encuvement pour canon et abris enterrés existent toujours (état en 2023). A l’exception du mur antichar et du poste d’observation et de tir, les bunkers se situent dans des propriétés privées.

  • État de conservation
    inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, à signaler
  • Éléments remarquables
    ensemble fortifié, blockhaus

Documents d'archives

  • Fonds d'archives du service interdépartemental de déminage en Bretagne (conservé au fort Montbarey à Brest par l'association Mémorial des Finistériens puis déplacé aux Archives départementales du Finistère). Ce fonds est constitué des archives de minage provenant de l'État-major allemand (1942-1944) et des archives du service de déminage français (1944 - vers 1950).

    Archives départementales du Finistère : 2264W
  • Rapport Pinczon du Sel sur les installations du Mur de l'Atlantique (1946-1949). "Le Mur de l'Atlantique. Livre IV : du Mont Saint-Michel à la Laïta" (collection : Service Historique de la Défense de Brest).

    Service Historique de la Défense de Brest

Bibliographie

  • CHAZETTE, Alain, DESTOUCHES, Alain, PAICH, Bernard. Album Mémorial Atlantikwall, Le Mur de l´Atlantique en France 1940-1944. Bayeux : édition Heimdal, 1995, 480 p. ISBN 2-84048088-3.

  • DOHER, Olivier. Fortifications allemandes en France 1940-1944. Un aperçu du minage dans le groupe de fortifications côtières de Morlaix (KVG Mo) de Locquirec à Plouescat. Non publiée, version du 31 juillet 2014, 558 p.

Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2002, 2023
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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