• enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales de Bretagne
  • inventaire topographique, Communauté de communes de Crozon
Motte ou édifice fortifié (?) puis four à chaux dit four à chaux de l'Aber ou four à chaux de Rozan (Crozon)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Nord
  • Commune Crozon
  • Lieu-dit Rozan
  • Adresse
  • Cadastre ES 69
  • Dénominations
    motte, édifice fortifié, four à chaux
  • Destinations
    promenade, sentier

Une motte ou une enceinte fortifiée (?) a vraisemblablement été implantée au Moyen-Age à l'embouchure de la rivière Aber se jetant dans la baie de Douarnenez. Recensée dès 1835 par Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville puis décrite vers 1850 par Jean-Marie Bachelot de La Pylaie, elle figure dans l’Inventaire des fortifications médiévales du Finistère de Patrick Kernevez paru en 1997.

Le four à chaux a été construit en 1839 par la Société Boulet et Cie au lieu-dit Rozan : il était approvisionné en pierres calcaires locales et en combustible par voie de mer (bois de chauffe provenant de la forêt de Landévennec ou charbon). La chaux vive produite était ensuite éteinte par immersion dans l'eau pour être ensuite utilisée dans la fabrication des mortiers et enduits. Son transport se faisait à l’aide de baril par voie de mer. L'exploitation du four s'est vraisemblablement arrêtée en 1872 après une tempête qui dégrada le four.

Depuis 1983, le site de Rozan appartient au Conservatoire du littoral. Le four à chaux a été inscrit au titre des Monuments historiques en 1988 puis restauré l’année suivante. Son hypothétique motte a été intégrée à la Route des Fortifications de la presqu´île de Crozon créée en 2007.

(Guillaume Lécuillier, enquête thématique, 2002)

La Société Boulet et Cie établit en 1839 un four à chaux au village de Rozan. Sa situation stratégique, en bordure de l'Aber, facilite l' approvisionnement en matière première et en combustible par voie de mer ainsi que les livraisons de barils de chaux. Le four de l'Aber est inséré dans un réseau économique de fours à chaux et de briqueteries incluant la baie de Douarnenez et la rade de Brest depuis l'époque gallo-romaine. Les petites carrières locales de calcaire fournissent, alors, la matière première à cette industrie. L'existence d'une lentille calcaire sur le site de Rozan permet l'exploitation de deux carrières. La chaux obtenue après calcination de pierres calcaires est utilisée en agriculture pour l'amendement des sols, elle entre également dans la confection des mortiers pour la construction. Les travaux du port de Brest et des fortifications qui le protègent ont constitué un débouché important pour la chaux de l'Aber au 19e siècle. Le four à chaux de Rozan est la construction la plus récente et la plus importante de la presqu'île. Son exploitation semble abandonnée en 1872 après qu'une violente tempête ait endommagé le bâtiment. Le Conservatoire du Littoral acquiert l'édifice en 1983, lequel est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1988 et restauré en 1989.

(C. Douard f. /Maillard / J. Tanguy-Schroër, Inventaire topographique, 2010)

Situé à l'embouchure de l'Aber, le four à chaux est aménagé au pied d'une butte de façon à bénéficier d'une isothermie efficace et d'un accès commode en partie basse pour le foyer et en partie haute pour le chargement. Il est constitué du four proprement dit en forme de tour massive dont la plate-forme supérieure entourée d'un parapet présente une ouverture (le geulard) dans laquelle on charge le combustible (bois, charbon) et le calcaire en couches alternées. L'ouverture médiane située à la base de l'édifice, au sud, donne accès à la bouche de défournement par laquelle on sort la chaux. Les ouvertures latérales à l'est et à l'ouest sont peut-être des bouches d'aération. L'intérieur du four est de forme ovoïde concave, tapissé de briques réfractaires. La mise en oeuvre de l'édifice est en moellons de calcaire, de roche volcanique et de grès. Le couronnement du parapet est en pierre de taille de granite.

(C. Douard f. /Maillard / J. Tanguy-Schroër, Inventaire topographique, 2010)

  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • granite
    • brique
    • moellon
    • pierre de taille
  • État de conservation
    vestiges, remanié, restauré
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public de l'Etat, site appartenant au Conservatoire du littoral.
  • Intérêt de l'œuvre
    site archéologique
  • Éléments remarquables
    four à chaux
  • Sites de protection
    site inscrit
  • Protections
    inscrit MH, 1988/03/10
  • Précisions sur la protection

    Four a chaux (cad. ES 69) : inscription par arrêté du 10 mars 1988.

  • Référence MH

Le four à chaux est situé sur le site d'une hypothétique motte ou fortification du Moyen-Age.

Le four à chaux de l'Aber se distingue par ses dimensions importantes, le soin apporté à sa mise en oeuvre, l'élégance de ses lignes dont la silhouette évoque celle d'une forteresse médiévale. Il se trouve dans un site naturel, à proximité d'un ensemble parcellaire inscrit à l'inventaire supplémentaire des sites par arrêté du 23 mai 1933. Il appartient au Conservatoire du littoral.

Bibliographie

  • KERNÉVEZ, Patrick. Les fortifications médiévales du Finistère. Mottes, enceintes et châteaux. Rennes : co-édition Institut Culturel de Bretagne - Skol-Uhel ar Vro - Centre Régional d’Archéologie d’Alet, collection Patrimoine archéologique de Bretagne, 1997, 197 p.

    Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Bibliothèque Yves Le Gallo (Brest) : M-06920-00
    p. 73

Périodiques

  • CADIOU, Didier. "Le four à chaux de Rozan". Avel Gornog, n° 1, juillet 1993.

    p. 35-37
  • CHAURIS, Louis. "Calcaires et fours à chaux des abords de la rade de Brest". Avel Gornog, n° 7, juillet 1999.

    p. 44-57

Annexes

  • Notice des Monuments historiques (PA00089902 ; 2005)
  • Signalétique en place (transcription)
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2002, 2010, 2023