Archipel d´Ouessant
"L´extrémité occidentale de la Bretagne a toujours été une des zones d´atterrissage les plus fréquentées d´Europe. Cette côte est précédée par deux groupes de dangers : au Nord, l´archipel d´Ouessant dont l´île d´Ouessant constitue la limite Ouest à 12 milles de la pointe Saint-Mathieu ; au Sud, la chaussée de Sein dont l´extrémité occidentale est aujourd´hui matérialisée par le phare d´Ar Men. Entre eux, s´ouvrent la rade de Brest - abri sûr pour les navires de tous tonnages - et la baie de Douarnenez. Les navires venant de la Manche et se dirigeant vers l´Atlantique Sud ont deux possibilités : passer au large d´Ouessant et de Sein ou passer à terre de ces dangers en empruntant le chenal du Four dans la partie Nord et le raz de Sein dans la partie Sud et pouvoir alors accéder aux ports. Les navires en provenance de l´Atlantique Sud, d´Amérique centrale, des Antilles ou des Etats-Unis peuvent atterrir sur Ouessant. Au Sud de cette île, les principales zones d´atterrissage intéressant les navires au long cours sont celles de Sein, de Belle-île et de l´île d´Yeu.
L´archipel d´Ouessant est constitué d´un ensemble d´îles dont les plus importantes sont, à partir de la pointe Saint-Mathieu, Béniguet, Quéménés, Trielen, Molène, Balanec, Bannec et enfin Ouessant. A ces îles, il faut ajouter une infinité d´îlots, hauts fonds, récifs, parties émergentes d´un vaste plateau sous-marin, limité à l´Ouest par Ouessant et au sud par la chaussée des Pierres Noires. Cette ligne de rochers, matérialisée par un phare du même nom, constitue la limite Nord de la mer d´Iroise où s´ouvre la rade de Brest et la baie de Douarnenez. Cet archipel ne ménage, entre les îlots et récifs, que d´étroits passages peu profonds hérissés d´écueils et réservés à la navigation locale. Par contre au Nord, le chenal du Four permet de communiquer avec l´Iroise en longeant le continent : malgré son étroitesse, il peut être emprunté par tous les navires car les courants suivent la direction du chenal ; les récifs des Plâtresses le séparent du chenal de la Helle, autre passage permettant d´accéder à l´Iroise en évitant les dangers de l´archipel [...]".
Molène
"L´accès à Molène peut se faire par la passe de la Chimère, au milieu des roches sous-marines aux sournois moutonnements, ou par la chaussée des Pierres Vertes à l´Ouest. Longue de 1200 mètres du Nord au Sud, large de 800 mètres, cette île culminant à 25 mètres est reliée à marée basse à un îlots, le Grand Ledenez. Elle apparaît plate, unie, sans végétation. Un petit port, abrité d´un môle, s´ouvre sur la côte Est : mal protégé des vents de secteur Nord et Sud, c´est un mouillage de mauvaise de tenue qui assèche à basse mer.
P. du Chatellier (Chatellier (P. du), "Relevé des monuments des îles du littoral du Finistère de Béniguet à Ouessant" Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1901.) y signale une enceinte avec cromlech, des chambres dolméniques et sur Ledenez, une enceinte quadrangulaire avec des traces d´habitations. Nous avons relevé trace de deux batteries en terre en fer à cheval, sans fossé et fermées à la gorge : l´une est située sur la pointe Nord de l´île, l´autre sur la pointe Ouest de Roc´h Velen protégeant une anse où le débarquement paraît aléatoire en raison des nombreux hauts-fonds.
De Molène, le passage à Ouessant se fait par le chenal du Fromveur qui longe les côtes Sud-est de l´île d´Ouessant : ce passage, large et profond (plus de 50 mètres) exempt d´écueils est cependant très dangereux à cause des courants violents ; ceux-ci peuvent atteindre 9 noeuds en vives eaux et, si au milieu du passage ils suivent la direction du chenal, le long de la côte ils forment des contre-courant complexes : il faut peu de vent pour lever une mer hachée, très dure. Ce passage n´est praticable que par temps maniable pour tous les navires et à la rigueur par vents portants pour les bateaux à voiles".
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.