Le manoir de Kerigomarc´h appartient en 1426 à la famille Bizien, attestée à Arzano dès le 13e siècle et dont c´est le berceau familial. Le logis actuel a probablement été construit pour Jean Bizien au début du 16e siècle. Ses armoiries figurent au-dessus de la porte d'entrée, une clé de voûte de la cage d´escalier ainsi que, associées à d´autres armoiries, peut-être Kerouallan, sur le linteau de la cheminée de la salle ouest du rez-de-chaussée. Le projet initial, qui prévoyait une cage d´escalier plus haute et des corps de latrines latérales accessibles depuis les pièces postérieures, n´est que partiellement réalisé puisque les parties hautes de l´édifice portent les traces de remaniements et de repentirs suite à un dessein ambitieux interrompu. En 1610, le domaine, qui inclut une métairie au nord et un moulin à eau au sud passe, par alliance, à la famille de Laage dont le patronyme, déformé ultérieurement en Laz, remplace l´ancien toponyme qui demeure néanmoins en usage pour l´ancienne métairie. Au 17e siècle, quelques modifications secondaires (agrandissement et couronnement des baies ouest des grandes salles et de la lucarne ouest, cloison du rez-de-chaussée créant le vestibule actuel) affectent le logis. Une pierre de l´élévation sud porte la date de 1760, époque où la famille de Rosily en est propriétaire. A la Révolution, le domaine est vendu comme bien national, puis acheté en 1812 par Benjamin Brizoal. Les lambris de hauteur néogothiques de la salle ouest du rez-de-chaussée, oeuvre du menuisier Pigueller d´Arzano, ont été mis en place au milieu ou dans la seconde moitié du 19e siècle. Entrepris au début du 20e siècle par la famille Guyonvarc´h, descendants des Brizoal, des travaux d´agrandissement, non achevés, affectent la partie est de l´édifice : réfection de la lucarne, modification des parties hautes de l´ancien appentis par la mise en place d´un toit en terrasse, rehaussement de l´ancien corps de latrines et mise en place d´un toit en pavillon, couronnement en forme de balustres de l´échauguette d´angle. Le linteau de cheminée de la salle ouest du rez-de-chaussée ainsi que les armoiries y figurant semblent avoir été refaits, soit au milieu du 19e siècle, soit à cette époque. La chapelle située à l´est et dont l´emprise figure encore sur le cadastre de 1811, a disparu, tandis que les communs fermant la cour à l´ouest sont toujours en place. La traverse du puits porte la date de 1818 et la manivelle, en fer forgé, les initiales BB (sans doute Benjamin Brizoal).
- inventaire topographique, Arzano
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Arzano - Arzano
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Commune
Arzano
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Lieu-dit
le Laz
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Dénominationsmanoir
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Parties constituantes non étudiéesjardin, communs, puits, logement
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Période(s)
- Principale : 1er quart 16e siècle
- Secondaire : 17e siècle
- Secondaire : 3e quart 18e siècle
- Secondaire : 1er quart 19e siècle
- Secondaire : 2e moitié 19e siècle
- Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle
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Dates
- 1760, porte la date
- 1818, porte la date
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Auteur(s)
- Auteur : menuisier attribution par tradition orale
- Personnalité : commanditaire attribution par travaux historiques
- Personnalité : commanditaire attribution par travaux historiques
- Personnalité : commanditaire attribution par travaux historiques
Plan partiellement double, en appentis. Partie sud à deux niveaux et combles correspondant aux salles et chambres, partie nord à trois niveaux correspondant aux pièces secondaires de moindre hauteur et formant un niveau intermédiaire. La pièce est du rez-de-chaussée, ancienne cuisine, conserve, entre les solives, un plafond ancien composé de terre, de paille et de bois (assemblage dit « en quenouilles »). Les poutres reposent en majorité sur des corbelets en pierre, certains de la grande salle portent un décor sculpté (personnages) ; elles sont parfois, comme les solives, moulurées. Ancien passe-plat entre salle et cuisine. Mur nord de l´ancienne cuisine avec niche-crédence. Cage d´escalier complexe couverte de voûtes d´arêtes à chaque demi-niveau.Toutes les élévations, communs inclus, sont en moellons de granite, à l´exception de l´élévation sud du logis, construite en pierre de taille.
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Murs
- granite
- pierre de taille
- moellon
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Toitsardoise
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Étages1 étage carré, 2 étages carrés
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Couvrements
- voûte d'arêtes
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Couvertures
- toit à longs pans
- toit en pavillon
- pignon découvert
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Escaliers
- escalier en vis sans jour en maçonnerie, sur voûte
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Typologiesunicum local ; pièce sous charpente ; faux plan double ; logis à cinq pièces par étage ; tour d´escalier postérieure
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État de conservationbon état
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Techniques
- sculpture
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Représentations
- armoiries
- ange
- personnage profane
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Précision représentations
Décor héraldique (en calcaire, dans une niche au-dessus de la porte d´entrée). Armoiries Bizien (rez-de-chaussée, salle ouest, linteau de cheminée, clé de voûte de la cage d´escalier) ; armoiries Kerouallan ? (rez-de-chaussée, salle ouest, linteau de cheminée). Ange portant un écu et personnages (cage d´escalier). Personnages profanes (corbelets). Marques de tacherons (cage d´escalier).
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Statut de la propriétépropriété d'une société privée
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Intérêt de l'œuvreà signaler
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Protectionsinscrit MH, 2006/01/19
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Référence MH
Malgré l´inachèvement d´un projet initial ambitieux et de modifications tardives, ce logis fait partie des grandes réalisations de l´architecture civile du 16e siècle dans le sud du département. L´ampleur du bâtiment, les échauguettes d´angle et la présence du décor flamboyant en façade montrent une certaine parenté avec le manoir de Rustéphan à Pont-Aven. Le développement exceptionnel de la cage d´escalier, non perceptible de l´extérieur, son traitement structurel et décoratif, surtout le couvrement en voûtes d´arêtes, se comparent, à l´exception de l´évolution (ici, une vis), à ceux de la Villeneuve-Jacquelot en Quistinic (Morbihan). La présence de lucarnes et d´une cheminée dans les combles plaide en faveur d´un projet d´une, voire deux salles hautes sous charpente à usage d´habitation. L´association salle, cuisine, celliers, resserre au rez-de-chaussée et chambres, garde-robe ou chambres secondaires formant des appartements et accédant latéralement aux latrines, tout comme l´aménagement d´hagioscopes entre les chambres postérieures de l´étage et la salle et la cuisine au rez-de-chaussée, sont conformes aux conceptions architecturales des grandes demeures seigneuriales bretonnes des 15e et 16e siècles. Certaines cheminées sont semblables à celles, contemporaines, de plusieurs maisons urbaines de Quimperlé.
- (c) Inventaire général, ADAGP
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Documents d'archives
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A.D. Finistère, 3 P 073. Extrait du cadastre de 1810, section B 2.
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A.P. Le Laz. Présentation architecturale et historique du manoir du Laz en vue de l'inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, 2002.
Bibliographie
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INVENTAIRE GÉNÉRAL DES MONUMENTS ET DES RICHESSES ARTISTIQUES DE LA FRANCE. Région Bretagne. Quimperlé et son canton. Collection Images du Patrimoine n° 217, Rennes, 2000.
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LE MANOIR EN BRETAGNE, 1380-1600, par Christel Douard, Jean-Pierre Ducouret, Marie-Dominique Menant, Jean-Jacques Rioult [et al.]. Inventaire général des Monuments et des richesses artistiques de la France. Région Bretagne. Collection Cahiers du Patrimoine n° 28, Paris, Rennes, 1993.
p. 151 -
Charenton-le-Pont : Flohic Editions, 1998 (Collection Le Patrimoine des Communes de France).
p. 34-35 -
OGEE, Jean-Baptiste. Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne. 1ère édition 1778-1780. Nouvelle édition, revue et augmentée par MM. A. Marteville, et P. Varin, avec la collaboration principale de MM. De Blois, Ducrest de Villeneuve, Guépin de Nantes et Lehuérou. Rennes, 1843.
p. 49 -
TANGUY, Bernard. Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses du Finistère. Douarnenez : Ar-Men - Le Chasse-Marée, 1990.
p. 34