En 1865, le négociant lorientais Pierre Bois (aussi orthographié Boy ou Boys) construit une usine à l´entrée de l´anse de Doëlan, sur la rive gauche alors uniquement desservie par voie maritime car la seule route s´arrête à l´époque au Vieux Doëlan. En effet, il faut attendre le prolongement en direction du phare aval de la route pour permettre la desserte de l´usine par voie de terre. Pierre Bois s´installe à cet endroit pour deux raisons : il choisit un lieu vierge pour ne pas avoir à subir la même déconvenue qu´à Lorient, d´où il était parti car il refusait de se conformer à la réglementation locale lui intimant une hauteur de cheminée plus importante à cause de la proximité des habitations ; le site fait quasiment face au large et reste facilement desservi par bateaux, y compris à marée basse. En 1895, René Béziers, négociant à Douarnenez, achète l´usine et la développe. A la sortie de la Seconde Guerre mondiale, après une courte période où l´usine est propriété de la Société anonyme des pêcheries de la Morinie (Quimperlé), Paul Larzul en devient propriétaire. Il crée la SARL La Doëlanaise, dont l´usine prend le nom avant de s´appeler Capitaine Cook. Suite à l´implantation de la SARL dans la zone commerciale et industrielle de Clohars-Carnoët, l´usine a fermé définitivement en 1998. Elle fait aujourd´hui l´objet d´un projet immobilier qui prévoit sa destruction complète.
- enquête thématique régionale, Inventaire du patrimoine maritime de Crozon Roscanvel Camaret Clohars-Carnoët Larmor-Plage et Sené
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Bretagne - Quimperlé
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Commune
Clohars-Carnoët
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Lieu-dit
Doëlan
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Adresse
chemin du Phare
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Cadastre
AP
69
;
AP
160
;
AP
241
;
AP
242
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Dénominationsconserverie
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AppellationsConserverie Béziers, Conserverie Larzul, Conserverie Capitaine Cook
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Période(s)
- Principale : 3e quart 19e siècle
- Secondaire : 20e siècle
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Dates
- 1865, daté par source
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Auteur(s)
- Personnalité : commanditaire attribution par source
L´ancienne conserverie se situe au débouché de la rivière de Doëlan, rive gauche, à proximité des cales qui lui doivent leur existence et du phare aval. Sans écraser par sa masse les éléments alentours, ce vaste établissement se remarque par sa longue façade blanche qui longe la route, sur laquelle il donne directement, et sa cheminée de brique. Les toits de cette façade, en pavillon pour certains, sont en ardoise. Les toits des bâtiments en arrière sont en tôle. Certaines ouvertures du rez-de-chaussée de la façade principale ont des encadrements en pierres taillées, notamment pour la partie réhabilitée depuis la fermeture de l´usine. L´étage d´un des bâtiments nord comporte un balcon, avec trois consoles (supports du balcon) mais aujourd´hui sans garde-corps, peut-être à l´origine pour assister plus facilement à l´arrivée des bateaux. L´ancienne conserverie Bois est l´un des derniers héritages de l´industrie portuaire de Doëlan encore conservé en l´état.
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État de conservationétat moyen
Données complémentaires architecture PATMAR
- REFC CLC53
- THPA Activité artisanale et industrielle de transformation de produits
- PROJ
- MENA
- PMEN
- DREC souvent cité
- AVIS
- INGP intérêt paysager et pittoresque ; intérêt de mémoire
- PING Sur un emplacement exceptionnel, à l'entrée de la ria de Doëlan, ce bâtiment est l'une des rares conserveries encore en état du littoral breton. Il rappelle l´importance de l´activité portuaire de Doëlan. Il est régulièrement sur les photos qui représentent le port de Doëlan.
- RECO Le port de Doëlan est un exemple d´un aménagement équilibré entre les hommes (les constructions) et le site naturel, développé progressivement durant trois siècles. Les aménagements historiques liés à la pêche y sont encore bien visibles. Actuellement, le devenir de l´ancienne usine Capitaine Cook, fermée en 1998, fait débat. Cet élément est l´un des plus cités par les Cloharsiens au cours de l´enquête patrimoniale (quasiment aussi souvent que le port de Doëlan, élément le plus cité à Clohars-Carnoët). La conservation des bâtiments de l´ancienne conserverie Capitaine Cook - ou, au minimum, de sa façade - repose sur deux arguments incontestables : un rôle paysager exceptionnel et un enjeu de mémoire. Les bâtiments de l´ancienne conserverie Capitaine Cook sont un des premiers éléments bâtis que le visiteur voit quand il arrive à Doëlan par la mer ou par les sentiers côtiers. Ils constituent donc la force visuelle de l´entrée du port de Doëlan, dont ils construisent le paysage. L´architecture simple de ces bâtiments industriels à la façade peinte en blanc, s´accorde particulièrement bien à l´élévation rocheuse de l´entrée de la ria qu´ils surplombent et auxquels ils confèrent un aspect quasi monumental. Leur horizontalité continue présente également l´avantage de masquer les constructions pavillonnaires plus récentes de l´arrière. L´ensemble est ponctué d´une cheminée de briques typique des établissements industriels de la seconde moitié du 19e siècle. Il importe de conserver la force visuelle de l´entrée du port de Doëlan, en réhabilitant, par un réemploi, la façade de l´ancienne conserverie. Par ailleurs, les bâtiments de la conserverie Capitaine Cook (fermée en 1998) qui sont encore debout, constituent le dernier élément bâti capable de transmettre concrètement le souvenir des conserveries ainsi que la mémoire du travail des générations successives de Cloharsiens et de Moëlanais qui les ont animées pendant plus d´un siècle. Aucune conserverie ne peut prétendre une aussi belle conservation et une position aussi stratégique dans un petit port breton. Cet argument serait suffisant à lui seul pour justifier la conservation de ce bâtiment. La destruction de ce dernier établissement industriel, envisagée dans l´actuel projet de réutilisation du site, risque de faire perdre à Doëlan l´un des éléments majeurs de son identité de petit port de pêche breton. La reconnaissance de la qualité patrimoniale du site, en termes d´histoire, de mémoire du travail et de valeur paysagère exceptionnelle, n´entraverait pas sa nécessaire requalification si celle-ci était conçue dans le respect de l´histoire de ce site de la pointe sud du port et de la construction paysagère forte qui en a résulté ; au contraire elle l´orienterait. Notre recommandation principale concernant cette conserverie est de substituer au projet de destruction qui a prévalu jusqu´alors, un processus de reconnaissance et de mise en valeur de ce bâtiment symbolique du site par la conservation des façades et leur rénovation dans un esprit d´austérité qui les caractérise. Dans le cadre de cette philosophie, un projet de reconversion intégrant différentes activités à valeur touristique et culturelle pourrait très bien être mis sur pied. Les bâtiments rénovés (en façade) et reconstruits (en profondeur) pourraient abriter des services de restauration et de fourniture de boissons dont l´aménagement intérieur des locaux s´inspirerait du cadre industriel du site et qui pourraient éventuellement s´ouvrir sur une terrasse intérieure. Tandis que la reconstruction des bâtiments actuels à toit en tôle offrirait la possibilité d´un espace culturel multimédia ; et pourquoi pas d´une résidence, dont l´édification, tout à fait en arrière du terrain de la conserverie, resterait invisible du large.
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
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- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
Documents d'archives
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Archives départementales du Finistère. 3 P 34/2 à /8. Matrices cadastrales de Clohars-Carnoët (1823-1957).
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Archives départementales du Finistère. 222 W 45 à 53. Matrices cadastrales de Clohars-Carnoët (cadastre rénové : 1960-1970).
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Archives départementales du Finistère. 4 S 176. Rapport de l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées sur la pétition Béziers, du 28 février 1897.
Bibliographie
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LE THOËR, Pierre, GOZZI, Marcel. Clohars-Carnoët au fil du temps. Liv'Editions, 2008.
p. 222-223