Tour dite "Bastille de Kernéguez", "Bastide de Quilbignon", "Tour de la Motte-Tanguy", abrégée en "Tour Tanguy", réputée construite à fin du 14e siècle (vers 1380 ?). Située face au château de Brest, elle est destinée à l’origine à surveiller l’entrée de la Penfeld. Selon Patrick Kernevez, cette tour faisait partie d’un ensemble défensif plus important. En 1455, "La Motte-Tanguy" à Quilbignon appartient à François du Chastel. Démilitarisée après 1491, la tour sert ensuite d’auditoire pour la justice seigneuriale.

Tombée dans la propriété des Rohan-Guéméné en 1786, la tour médiévale ruinée (en grande partie arasée) passe dans le domaine royal avant d'être vendue comme "bien national" en 1807 au dénommé François Cabon, serrurier. En 1862, elle est achetée par l'architecte et conseiller municipal Victor Barillé qui la transforme en maison d'habitation surnommée "la pagode" (avec mâchicoulis de style néo-gothique et surélévation de style oriental dotée d’une couverture en zinc). La tour devenue habitation est ensuite acquise par Aubert, patron d’une horlogerie-bijouterie puis par Marion qui en resta propriétaire jusqu’en 1944 (il est indemnisé en tant que sinistré de guerre). La tour est louée par le docteur Joseph Thielemans qui y habite et y installe son cabinet de consultation.

Fortement endommagée par les bombardements et les combats de la Libération, la Tour Tanguy devient la propriété de l’état, puis de la ville de Brest qui l’achète en 1954 dans l’idée d’y aménager un musée historique de la ville et de la vie maritime. Après restauration, les deux premières salles du musée de la Tour Tanguy sont inaugurées en juillet 1962 puis, une troisième salle en juillet 1964. Le musée abrite des dioramas du peintre de la marine Eugène Sévellec, dit Jim Sévellec (1897-1971) représentant le "Brest d’avant". Afin de lui redonner une silhouette médiévale, la tour est dotée d’un toit en ardoise dite "en poivrière" en 1971.