Le chiffre des moulins repérés correspond à celui donné par les travaux historiques. Le chiffre des moulins étudiés correspond aux huit moulins à vent encore en élévation, sélectionnés sur les 12 restants, ainsi qu´aux vestiges du moulin à marée du Fret. Ce patrimoine artisanal jadis très important pour l´économie locale a fait l´objet de plusieurs études très approfondies auxquelles il convient de se référer et qui permettent de comprendre son histoire et son évolution (voir bibliographie). Dès l´époque médiévale, les moulins à vent, très nombreux, occupent le plateau de la presqu´île en profitant des forces éoliennes du littoral proche. Les documents cartographiques anciens (Atlas maritime des côtes de France, 1764, carte de Cassini, vers 1770) ne semblent pas mentionner la totalité des moulins existants. Ce sont les archives seigneuriales et les premiers plans cadastraux (1830-1831) qui fournissent les éléments les plus pertinents. Sous l´Ancien Régime, la plupart des moulins, à eau ou à vent, relèvent de la propriété noble que se partagent les seigneurs de Crozon et de Poulmic ainsi que les abbés de Landévennec. Plusieurs moulins dépendaient directement de manoirs (Keramprovost, Kerivoaler, Lescoat, La Palue, Quélern, Gouandour, Treyer, Trébéron). La production de la farine (blé, seigle) était prédominante, destinée pour partie à être expédiée vers Brest pour les besoins de la ville et de la Marine. Des travaux de reconstruction et de renouveau technique - en témoignent avec abondance les documents d´archives - ont lieu tout au long du 19e siècle. La plupart des moulins encore en élévation semblent avoir été reconstruits dans la première moitié du 19e siècle, à l'exception peut-être du moulin de Goulien. Le cadastre ancien fait état de 109 moulins sur toute la presqu´île dont 60 sur le seul territoire de Crozon qui comptent alors 43 moulins à vent, 17 moulins à eau dont un moulin à marée. Dix-neuf moulins, toutes énergies confondues, sont en service en 1918 et servent, à l´occasion, d´amers à la navigation maritime. Les derniers moulins ont arrêté leurs activités après la Seconde Guerre mondiale, comme, par exemple, le moulin à eau de Pont-Men (1956) ou le moulin à vent de Treyout. Quelques vestiges du mécanisme sont conservés à Ménesguen.