Le Moulin à papier de Penlan Huella ou Vieux Moulin de Penlan est situé sur les terres de Jacques le Bihan de Kerallo. Ce sont Jean Piton et son épouse Julienne (ou Anne) Baron, qui en sont les fondateurs avant 1688. En 1680, y résident le fils de Jean Piton, Jean et son épouse Catherine Gorju, ceci jusqu’en 1711. Pierre Piton, fils de Jean et Catherine Gorju, et son épouse Françoise Le Loutre, prennent la succession en 1720. Pierre tient le moulin jusqu'en 1751. Il décède en 1766, chez son fils ainé Michel ,au bourg de Lampaul-Guimiliau. En 1751, le vieux moulin à papier de Penlan est la propriété de Pierre Piton, sa sœur Marguerite et son époux Julien Bonel. Jean Louis Piton, en est le fermier et paie un fermage de quatre cents livres ainsi que des rentes. L'une de trente sept livres, sept sols et six deniers aux héritiers Feillet, une autre de trente livres à l'église de Plourin, une troisième de seize livres 8 sols et six deniers à l'abbé Jean-Louis Le Loutre, missionnaire en Acadie. Celui-ci, fils de papetiers, s'engage auprès de la France dans la cause des Acadiens et accompagne ceux qui se sont réfugiés en France.
Guillaume Fournerie est, en 1772, le patron du moulin à papier du Vieux Penlan. En 1776, celui-ci a une roue, une cuve et 6 piles à maillets, produisant 3000 à 3300 rames de papier. De 1781 à 1783, Jean Louis Piton paie la capitation pour le moulin. De 1795 à 1804, Jean Charles Guédon et Marie Renée Faudet font tourner le moulin, puis Jean Marie Moulin et Madeleine Bonel de 1806 à 1814 avec Gilles Moulin et Marie Perrine Dubeau de 1813 à 1815. En 1818, Julien Mahé, à qui appartiennent les 2/5ème de la propriété, vend sa part à François-Marie Andrieux, qui va industrialiser la fabrication du papier dans la vallée du Queffleuth. En 1826 , les autres 3/5ème qui appartenaient à la famille Piton, sont la propriété des consorts Mallet et Dessaux qui les revendent aux Andrieux. En 1818, le moulin à papier est tenu à bail, à titre verbal par les Andrieux. En 1828, le moulin produit avec 10 ouvriers 15,6 tonnes de papier par an à partir de 28,6 tonnes de chiffons. Charles Huet et Marie Jeanne Savin sont vraisemblablement les derniers papetiers faisant du papier sur place.Ils y ont vécu de 1830 à 1836.
Lors de l'établissement du cadastre de 1834, il est précisé que le vieux moulin de Penlan n’est plus moulin à papier. C’est alors Monsieur Kermadec de Locmélar qui en est propriétaire. Le moulin correspond à la parcelle n° E100. La parcelle n° E102 toute proche se nomme Parc ar boutounou (le champ aux boutons), sans doute le lieu où s’entassaient les boutons prélevés sur les vêtements usagers, avant le traitement de ceux-ci pour fabriquer la pâte à papier.
De 1843 à 1846, Jean François Thépaut et son épouse Marie Françoise Gorju y vivent, ainsi que François Moulin et Jacquette Guédon et leurs enfants. Le recensement de 1851 nous indique que les papetiers n'y sont plus. Théodore Lozac'h, 31 ans, en est le propriétaire. Il exploite le moulin, avec six domestiques, en qualité de meunier. Son frère est médecin et habite le manoir de Penlan. Leurs trois sœurs vivent également au moulin. Les bâtiments sont suffisamment importants pour qu'ils continuent à y loger des papetiers. Ceux-ci travaillent certainement à la grande papeterie de Glaslan, toute proche.
Une maison d’habitation est bâtie au XIXème siècle effaçant les traces des anciens bâtiment du moulin.