• enquête thématique départementale, Inventaire des manoirs de Quimper
Manoir de Penanguer, 6-8 rue Penanguer (Quimper)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ville de Quimper

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Quimper
  • Hydrographies Marais de Penanguer
  • Commune Quimper
  • Cadastre 2013 CL 115
  • Précisions anciennement commune de Penhars
  • Dénominations
    manoir

Le Manoir de Penanguer des années 1920 jusqu'à aujourd'hui.

En 1922, le manoir a été divisé en trois lots, que forment aujourd'hui les numéro 6, 7 et 8 de la rue Penanguer. Les grands parents du propriétaire du numéro 7 acquièrent la grange, munie d'une archère canonnière.

Louis Le Guennec habite le logis seigneurial à la fin des années 1920. Il écrit :

"Il y a un demi siècle, l'apparence de PENANGUER se trouvait singulièrement relevée par une élégante tourelle hexagonale campée au beau milieu de la façade. Cette tour a disparu ainsi que les ruines d'une échauguette à cul de lampe qui, du côté des marais, surveillait le cours de l'Odet.

Une voûte à croisée d'ogive, aux amorces encore apparentes abritait le portail extérieur, à droite duquel un bâtiment à porte cintrée communiquait avec l'ancienne chapelle aujourd'hui démolie.

Le détail le plus caractéristique est ce pan coupé ménagé à l'angle est ce pan coupé ménagé à l'angle nord sur l'arrière façade, et ajouré d'une longue fenêtre qu'orne une arcade à crossettes végétales. A l'intérieur du manoir, l'embrasure d'une fenêtre garnie de meneaux gothiques, conserve ses bancs de pierre." (Ecrit le 6 juin 1929 par Louis Le Guennec).

En 1953, alors que les alentours du manoir, duquel on pouvait voir le port du Corniguel, n'était que marais, la commune de Penhars décide d'utiliser ce terrain pour construire des lotissements. On trouve ainsi aux environs du manoir, des habitations typiques de la reconstruction. Le terrain à l'arrière du logis, jusqu'à la chapelle de Sainte Bernadette n'est pas encore utilisé.

En 1975, le jeune couple Le Braz acquiert le logis seigneurial à bas prix. En effet, celui-ci est à l'état de ruine : la couverture est manquante, une simple bâche le maintient hors d'eau. Le sol en terre battue pose des problèmes d'humidité et les murs fléchissent.

La parcelle étant sous la servitude d'alignement, le bâti, en ruine, risque fort d'être rasé. Les quelques éléments historiques à disposition des nouveaux propriétaires, joints à un courrier au maire, permettent d'annuler la menace.

En 1976, les premiers travaux de restauration ont lieu.

Source : Tradition orale : propriétaires du n° 6 et n°7 de la rue Penanguer.

L'édifice a été fait construire par Jean Marion, le père de Michel Marion, en 1460.

Seigneur de Penanguer et de Kerhuel, Michel Marion mène une activité de commerce, activité dérogeante à son statut de noble, vraisemblablement fraîchement acquis.

Son activité est interrompue par le conflit franco-breton, il équipe son navire pour la guerre, afin de libérer le Duc de Bretagne, François II, assiégé à Nantes. Il investit toute sa richesse dans le financement de son équipement, accompagné d'une centaine d'hommes.

Son bateau sombre dans la Loire après avoir forcé le blocus.

Le manoir a été occupé par différentes familles par la suite.

En 1562, Blanche Huby est désignée dame de Penanguer. En 1600, la famille des Cleuziou possède le manoir, les Haye le possèdent au cours du XVIIe siècle.

Lors de travaux au numéro 7 de la rue Penanguer, on a retrouvé une urne datant de l'âge du fer, indiquant la présence d'une sépulture.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 15e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1460, daté par source

Le manoir de Penanguer, aujourd'hui inclus dans le tissu urbain, dominait autrefois les marais des bords de l'Odet. Installé sur un site d'occupation ancienne, dont la plus lointaine remonte à l'âge du Fer, le manoir est desormais séparé en trois lots d'habitation.

Le manoir est organisé en deux corps de bâtiment en retour d'équerre. Le logis, situé au nord est flanqué à l'est d'un logis de ferme. A l'ouest, en retour d'équerre, se trouve l'ancienne étable qui se prolongeait par un portail voûté en ogive, qui joignait un autre bâtiment.

Le logis seigneurial est maçonné en moellons de granite et couvert d'ardoise. Il se compose d'un bâtiment quadrangulaire agrémenté d'une adjonction sur sa façade nord. Il s'élève sur trois niveaux : un rez-de-chaussée, un étage et un niveau de combles aménagés. Sa façade principale, orientée au sud, comporte plusieurs baies ainsi qu'un escalier droit extérieur. Au rez-de-chaussée se trouve une porte dont l'encadrement est en pierre de taille, couverte d'un linteau droit. A côté, elle st accompagnée d'une fenêtre de petites dimensions, dont l'encadrement est en pierre de taille et ne comportant pour décor qu'un chanfrein. De l'autre côté de l'escalier se trouve une fenêtre à coussiège couverte par un linteau comportant une série de moulures et dont l'ensemble de l'encadrement est orné d'un chanfrein convexe. Enfin, une fenêtre de petite dimension, sans décor se situe à l'extrémité est de la façade.

A l'étage, la façade est percée de quatre baies. Sur sa partie ouest apparaît une fenêtre simple sans décor, encadrée de pierres de taille. En haut de l'escalier extérieur deux portes permettant l'accès à l'étage. La première, assez basse, est couverte par un linteau mouluré et encadrée par un chanfrein. La seconde, qui mène à la chambre seigneuriale, est plus haute et coiffée d'un linteau ornée d'une série de moulures en accolade, avec encadrement chanfreiné. A l'est, une fenêtre est coiffée d'un linteau et d'un appui moulurés, son encadrement est également chanfreiné.

Les combles sont éclairés par une seule lucarne à fronton triangulaire, à l'extrémité ouest du logis.

La façade arrière a été remaniée, au rez-de-chaussée se trouve une véranda. Depuis le jardin, on accède à une porte qui donne sur le premier étage. Les combles sont dotés deux lucarnes.

Autrefois, à la place de l'escalier droit, se trouvait une tour hexagonale qui abritait un escalier en vis.

A l'intérieur, le rez-de chaussée se compose de deux pièces : la salle et la cuisine, toutes deux pourvues de cheminées. A l'étage, au dessus de la salle, se situe la chambre.

Ce logis est flanqué à l'est par un ancien corps de ferme jadis de plain pied. Maçonné en moellons, il ne s'élève que sur un rez-de-chaussée et un niveau de combles. Au rez-de-chaussée se trouvent deux portes dont l'encadrement est décoré. La première est couverte d'un arc en anse de panier, retombant sur deux crossettes en saillie, reposant sur des jambages chanfreinés. La seconde comporte un simple chanfrein à angle droit. A droite de cette dernière se trouve, inclus dans la maçonnerie, un fronton triangulaire. Enfin à l'extrémité est figure une fenêtre dont l'encadrement est orné d'un chanfrein concave.

A l'ouest du logis, en retour d'équerre se trouve un bâtiment, tronqué, servant d'étable et de grenier. L'extrémité de ce bâtiment, qui autrefois recevait les tombées de la voûte du portail d'entrée, a été détruite pour faire passer la route.

En face, se trouve un autre bâtiment, qui repose sur des bases plus anciennes. Sur son mur nord, il reste le départ de la voûte ogivale du portail disparu. Au pignon sud une archère canonnière de vastes dimensions est encore visible, témoignant du rôle défensif du bâtiment originel.

A centre du jardin, un grand conifère, remarquable, masque partiellement la façade du logis.

  • Murs
    • granite moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • État de conservation
    reconstruit à l'identique, remanié
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler, maison d'homme célèbre

Bibliographie

  • LE GUENNEC L., Les anciens manoirs des ennvirons de Quimper, extrait du Bulletin de la société Archéologique du Finistère, Jaouen, Quimper, 1922.

    Archives municipales de Quimper
  • LE GUENNEC L., Histoire de Quimper Corentin et son canton, Le Finistère monumental, Tome III, Les amis de Louis Le Guennec, Quimper, 1984

    Archives municipales de Quimper
  • TREANTON M., "Un héros de l'indépendance bretonne : Michel Marion, in Dalc'homp sonj, n° 20, Lorient, 1987, pp 15-16.

    Archives départementales du Morbihan
  • CORNOU J., "Manoir de Penanguer, demeure d'un riche Quimpérois", Manoirs et vieilles demeures en Cornouaille, n° 2, Quimper, Quimper, septembre 2012

    Archives municipales de Quimper
  • HENRY R., Les châteaux et manoirs de Penhars et leurs légendes, Imprimerie Régionale Bannalec, Bannalec, 2003

    Archives municipales de Quimper
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
Dossiers de synthèse