Le moulin à papier de Brézal est situé sur un bief de l'Elorn, entre Pont-Christ et la Roche-Maurice. Sa présence est attestée, depuis 1688, par les actes des registres BMS, archivés depuis 1671. En 1776, le maître-papetier, François Huet, produit 3 000 rames de papier dans ce moulin qui possède une roue, une cuve et 5 piles à maillets. En 1789, le seigneur, Monsieur de Tinténiac, reçoit une rente convenancière de 150 livres de François Huet, qui travaille au moulin depuis 1773. Vendu comme bien national le 6 floréal an VI, il est acquis pour 14 300 livres par Sylvain Gabriel Saligny de Paris. Brézal va devenir, au XIXème siècle, l’une des plus importantes fabriques de la région. En 1829, 18 ouvriers y fabriquent par an, avec 2 cuves à papier blanc et gris, 28,50 tonnes de papier à partir de 55 tonnes de drilles. En 1836, la manufacture est dirigée par Michel Le Hideux, qui emploie une dizaine de papetiers. Auguste Philibert Nicolas Le Hideux poursuit l'activité papetière menée par son père, jusqu'aux environs de 1870. Les archives notariales (ADQ 156 J 96) nous livrent, dans un document écrit entre 1866 et 1878, la description du moulin à papier de Brézal mis en vente. La propriété est d'une contenance de 15 ha en taillis, prairies et terres labourables, d'un seul tenant, bordant la route impériale n°12 de Paris à Brest. Le bâtiment d'exploitation, reconstruit il y a quelques années, a 35 m de longueur sur 8 m de largeur. Le rez de chaussée est en maçonnerie, le premier en maçonnerie et claire-voie servant de séchoir. La grande maison d'habitation, élevée d'un étage et mansarde, a 29,60 m de longueur et 7,20 m de largeur avec grande cour et plusieurs bâtiments servant de logement d'ouvriers, remise, écurie, hangar. La chute d'eau possède une force motrice de 18 à 20 chevaux. Le matériel du moulin à papier étant usé, il ne sera compté dans le prix de vente Un autre document de 1845 précise que la roue à pales du moulin mesure 3 mètres de diamètre, pales comprises. La propriété est achetée en 1879 par MM. L. d'Audibert de Lavilasse et L. Marchand qui y établissent la fonderie de Brézal. Rachetée par Eugène Cornec, l'activité cesse en 1896.